Monday, October 18, 2010

KTV: Chante la, ta chanson...

La seule chose que l'on retrouve plus que des nids de poule à Shangqiu, c'est des salons de KTV. Le karaoké pouvant facilement remplacer le ping-pong comme sport national, il y a littéralement de ces bars à tous les quelques mètres. Pour une centaines de Yuan, il est possible de réserver une salle (insonorisée... dieu merci!) et relâcher le Bon Jovi qui sommeil en chacun de nous. Habituellement, les bars de KTV ne sont pas très difficiles à reconnaître, car ils sont décorés de manière extravagante avec néons, musique, lanternes, pop-corn gratuit et deux, trois videurs chinois tentant d'avoir l'air intimidant (Je ne veux pas vous décourager les gars, mais ma grand-mère en camouflage est plus terrifiante que vous!). Comme n'importe quel bar, il est possible d'en trouver de différente qualité, la seule constance c'est que pour les chinois, il est utilisé a toutes les sauces! On y célèbre les anniversaires et enterrement de vie de garçon, on y conclu des affaires, on y amène des conquètes, on y sort entre amis, etc. Ça ne m'étonnerais même pas qu'on choisisse KTV comme test pour choisir le futur gendre de la famille. Je vois déjà la scène.... ''Ni hao Lee Peng, dès que Papa aura terminé de chanter My Heart Will Go On, tu enchaînes avec les Backstreet Boys et ENSUITE on parlera mariage.''

Après quelques mois d'une vie nocture pratiquement inexistante, je ne pouvais absolument pas manquer ça! J'ai donc demandé à l'ami chinois (Mark) qui m'a fait chanter l'hymne national de nous amener dans un des KTV ayant le plus de musique anglophone possible. Ayant entendu de chacune de mes connaissances qu'ils préfèrent se rentrer une fourchette dans l'oeil plutôt que d'y retourner, j'étais plutôt intriguée! J'ai donc invité mon amie chinoise Joyce, ainsi que Will et Mark. En arrivant dans l'établissement, les hôtesses nous amènent dans une petit épicerie où nous pouvons choisir breuvages et nourriture pour la soirée. Will et Mark choisissent quelques bières et je demande à mes copains chinois s'ils en veulent. ''No thanks Andy, just some juice''. Attention les gars, ils vont nous faire ça à froid!

La petite hôtesse de 110 livres trimbale notre grand panier plein de bière jusqu'au sommet des escaliers est nous guide ensuite vers notre salle. En ouvrant la porte, nous éclatons de rire! Il manquerait juste John Travolta se déhanchant au beau milieu de la pièce pour que la scène soit complète! Deux grands divans en velour rouge font la longeur du mur du fond de la salle et des projecteurs assurent un éclairage psychédélique, boule disco et compagnie. Du côté opposé, il y a un grand écran et un ordinateur nous permettant de choisir quelques chansons. Ayant clairement été exclue de la partie de ''roche, papier, ciseau'' pour déterminer qui brisera la glace, Will me tend le micro avec un grand sourire. Et merde.... Je choisis donc une chanson relativement facile et tente d'entrer le plus profondément possible dans le divan. Lorsque j'arrive au dernier couplet, je réalise qu'il y a deux cellulaires qui  me filment depuis le début de ma ''prestation''! Mark (notre hôte, pas l'étranger) et l'ami de Joyce sont tout deux entrain de probablement faire un ''live stream'' sur Youtube. Je vois déjà le titre: Andy's getting down at KTV! Bon, aussi bien les ignorer parce que c'est du suicide de se mettre entre un chinois et son téléphone portable.

Après quelques chansons anglophones, je réussie à convaincre Joyce de prendre le micro et de nous en ''pousser une'' en mandarin. C'est une belle chanson et elle chante aussi très bien, mais je vois facilement comment une soirée complète de ce type de chanson peut pouvoir pousser les gens à utiliser la coutelerie pour se faire une ''beauté'' ophtalmologique. Le rythme est complètement différent et les chanteurs adorent aller chercher des notes dans les aigus qui ne sont souvent accessibles que pour certains petits animaux... Nous retournons donc au répertoire anglais et je décide de chanter une chanson (la seule!) en français... S'il suffisait d'aimer de notre Céline. Ouch, je ne sais pas si vous l'avez écouté dernièrement, mais ce n'est pas tellement ''karaoké-friendly''. Si j'avais été avec des francophones, on m'aurait probablement banni de l'établissement, mais langue étrangère permettant une certaine souplesse, ils doivent seulement se dire que Céline Dion est une terrible chanteuse! Joyce et son ami doivent retourner au campus avant 11 heures alors je les racompagne à la porte et décide de continuer la soirée au karaoké.

Trois heures plus tard, nous sommes toujours entrain de chanter et mon ami chinois a décidé de prendre congé de notre petit groupe pour rejoindre sa propre cabine (ou aller chanter avec d'autres chinois?). Nous ne sommes pas certains, mais nous savons qu'il est parti pendant deux bonnes heures. Finalement peut-être que le karaoké anglophone est aussi souffrant pour les chinois que les chansons en mandarin pour nous?!

Ayant maintenant brûlé toute l'énergie que nous avions (Quoi?? La salle est privée, on peut bien sauter sur les divans un peu, non?) et bu tout notre courage liquide, nous décidons de raccrocher notre micro pour la soirée et de retourner au campus. Comme vous le savez, le seul endroit pour casser la croûte en fin de soirée est l'immonde maison des horreurs du Colonel Sanders alors nous décidons plutôt d'aller voir ce qu'il y a de disponible sur la rue. Semblerait bien qu'il y a suffisament de clientèle nocturne pour que certaines personnes tiennent un petit stand de brochettes barbecue. Une femme fait cuire sur la braise des brochettes de poulet, porc et boeuf et l'odeur alléchante nous attire tout de suite. Mon inquiétude pour l'hygiène et les ''beaux petits morceaux de blancs'' est rapidement oubliée lorsque je tiens finalement le morceau de viande fumante, que j'ai passé les dix dernières minutes à regarder se faire tourner et badigeonner. À ma connaissance, j'ai peut-être mangé un petit rongeur, mais c'était le meilleur que j'ai jamais goûté!

No comments:

Post a Comment