Monday, January 24, 2011

Polaroid 2 - Shaken AND stirred à la Bond

Encore sous l'euphorie de notre sortie avec les éléphants, nous décidons de nous organiser une deuxième activité pour le lendemain matin: La visite de l'Île James Bond. Semblerait-il que quelques scènes des films ''Tomorrow Never Dies'' et ''The man with the golden gun'' ont été tournées en Thaïlande et question de faire un coup d'argent, ils ont renommé l'île et en offrent des tours. Et ça marche parce que le lendemain matin, nous nous retrouvons sur un quai à 9h en attente du départ. Il y a une bonne trentaine de clients qui poirotent sur l'installation pourrie - sérieusement, je me prépare à crier ''Un homme à la mer'' lorsque le premier touriste bedonnant passera à travers le plancher! - alors j'en profite pour observer la ''faune'' autour de moi. Le public est encore entièrement constitué de Scandinaves, qui ont tous la gueule plus longue les uns que les autres... Moi qui pensais voir quelques jeunes ''James Bond'', je suis plutôt déçue... (À moi qu'on compte ceux qui ressemblent à Sean Connery à 65 ans...). Les gens se crèment et sirotent leur 28e café du matin, pendant que ma mère et moi observont le seul candidat possible au titre de Mr.Bond... un Italien tout épilé (même les sourcils... Je peux vous dire qu'il a opté pour le look ''Surprise! Devine où il me reste des poils?!... S'il m'en reste!!'').

Finalement nous rencontrons notre guide ''Pusan'', un petit thaïlandais trapu qui n'arrête pas de dire qu'il veut seulement les ''sexy lady'' sur son bateau... ouais ben mon gars, tu n'auras pas trop de chance entre nos Suédoises avec leurs chapeaux de Giligans et les maris au troisième trimestre de leurs grossesses, ça va te prendre toutes que des ''beer-googles''! Sexy-lady et lady-moins-sexy embarquent dans le bateau et nous partons vers notre première destination: Une caverne avec des chauves-souris. Lors de notre excursion de la veille, nous avons fait un petit tour de canoë, mais nous avions un rameur attitré (qui n'arrêtait pas de faire passer l'embarcation directement sous les serpents endormis... alors que son ami brassait la branche - Charmant!) alors j'espère que cette fois, nous aurons la chance de pouvoir ramer seules.. Mais non. Alors que notre bateau s'approche de la paroi rocheuse, plusieurs petits canoes pneumatiques arrivent vers nous pour nous embarquer. Nous nous glissons à l'intérieur avec l'expertise de deux félins (trop pas... ma mère se cogne la fesse et je passe très près de tomber de l'autre côté du canoe sous l'oeil inquiet du guide). Il nous dit que nous sommes ''Vely Luky... I am the best... the best'' et pour nous prouver le tout, il fait le tour à la vitesse de l'éclair! Sérieusement, nous venons tout juste d'entrer dans la caverne que nous sommes aussitôt sorties. Il me passe une petite lampe de poche pour éclairer les chauves-souris alors je tente de les affoler un peu, sans succès. Peut-être que c'est moi qui est ''poche'' mais la batterie est à terre et comme diraient mes amis français: ''Tenter d'éclairer avec cette connerie, c'est comme pisser dans un violon!''. Nous faisons des ''ouuuu'' et des ''ahhh'' alors que nous apercevons les volatiles du coin de l'oeil au passage de notre ''speed-boat''. En tout cas, lui, il a mangé ses sugar-frosted-flakes ce matin!! ''There you go madam!'' il nous dépose et attrape deux autres touristes à qui nous l'entendons dire: 'Vely luky... I am the best...''. Lorsque tout le monde est de retour à bord, nous repartons pour la deuxième caverne.

Franchement, je n'ai jamais vu un paysage aussi impressionnant. L'eau et claire et bleu (non?! Sérieux Andréanne?! Oui, oui!) et les îles avoisinantes sont toutes en escarpements et en falaises (Photos à venir...). On peut même remarquer qu'elles sont grugées par le sel à leur base qui est bien souvent plus étroite que le reste du monticule. Nous arrivons à la deuxième destination où notre même M. Taxi nous attend pour la deuxième visite. Cette fois-ci, il prend son temps (Surprise, c'est le moment où on peut leur donner du pourboire...) et il pointe chacune des formes bizarres des roches ''Look Madam Scooby-doo! A rooster! A Buddha! Your mother! (ok pas vraiment.. hehe)''. Il y a même un trou dans la falaise pleine de végétation qui est le ''Honeymoon room'' pour les singes... Bow chika wow wow!! Mais ce qui attire le plus mon attention, c'est l'Italien du début qui se baigne en petit speedo de James Bond près du bateau. Laisse faire tes roches et tes lianes, c'est là qu'il faut que tu rames lentement! Par la suite, nous remontons à bord pour trouver ''Pusan'' ayant revêtu son tablier de cuisinier et le dîner est servi. Je vous dis que l'air marin ça creuse parce que tout le monde se tient bien près des plats fumants, attendant le premier ''impoli'' qui va se servir en premier. Le dilemme est réglé par le capitaine qui nous dit que les enfants iront en premier (Petite blague dans ma direction: ''Hehe, all the kids... you too!'' - Merci de tuer d'un seul coup mon sex-appeal Pusan!), ensuite les ''sexy-ladies'' (personne ne bouge), ensuite les femmes et finalement les hommes (les plats sont maintenant froids). Et si l'attente n'était pas suffisante à faire refroidir le tout, le capitaine décide de ne pas perdre une seconde et de partir le ''speed-boat'' entre deux bouchés de curry. Ça revole! Sérieusement, le repas est délicieux et moi qui m'attendais à des sandwichs aux oeufs (chaudes), je suis au paradis!

Quelques minutes plus tard, nous arrivons près de la fameuse Île James Bond et il y a du monde à la messe! La plage est pleine de bateaux et lorsque nous arrivons nous sommes assaillis par des vendeurs en tout genre qui veulent nous offrir des souvenirs... ''Bof, moi si vous n'avez pas le speedo de Daniel Craig, je ne suis pas intéressée''. Nous contournons les mouettes et prenons la pose devant le rocher, qui doit être dans le film (je ne l'ai pas vu, ce Bond là!) car tout le monde se fait prendre en photo devant... Remarque que quand je le regarderai finalement, je pourrai dire: ''Ah tiens, j'étais là!''. Franchement, si les vendeurs voulaient vraiment faire de l'argent, ils devraient louer un beau gars musclé pour agrémenter nos photos parce que moi et ma mère, ce n'est pas le même genre de ''sexy''! (Après tout, NOUS sommes les deux seules ''sexy-ladies'' du navire!). Retour au Mothership qui nous conduit finalement près d'une plage déserte pour une trempette de fin d'après-midi. Pendant que tout le monde se précipite sur les canoes pneumatiques, ma mère et moi nageons tels deux sirènes, le soleil au visage et le vent dans le dos. On dirait bien qu'on n'apprend pas à nager en Scandinavie, car nous sommes les deux seules qui décident de se rendre par la force de nos bras sur la plage (oups correction, il y a aussi un japonais en speedo et bonnet de bain). Nous nous laissons flotter pendant plusieurs minutes et n'arrivons toujours pas à croire que nous sommes en Thaïlande!!! Notre conversation va comme suit:

- Maman?
- Ouiiiiiiiiiii?
- On est en Thaïlande!! Haha
- OUI!

Quelques minutes plus tard...

- Andréanne?
- Ouiiiiiiiiii?
- On est en Thaïlande!!

Je vous dis qu'on ne s'en tanne pas de celle-là. La dernière activité de la journée est un spectacle surprise par notre petit rameur du matin. Je vous dis qu'il est polyvalent celui-là! Il arrive sur le pont vêtu d'une camisole ''bédaine'', avec un paréo et une grosse perruque de clown rouge. La musique commence, il se dandine gaiement et se frotte sur tous les passagers masculins (même les pères de famille - malaise...) dans l'espoir de se faire déposer des billets dans le ''décolleté'' (ou l'endroit où il devrait normalement se trouver... chez une VRAIE femme!). On entend souvent des histoires de touristes qui se font prendre par les ''lady-boys'', mais je peux vous assurer qu'il n'arriverait pas à tromper grand monde... Il danse probablement mieux que moi, mais ses poils sur l'estomac risquent de piquer la curiosité du touriste à la recherche de compagnie! Nos rentrons à bon port, fatiguées (peut-être même un peu traumatisées par le spectacle) mais oh combien satisfaites de notre journée haute en couleur. À la prochaine Conga Pusan!

Saturday, January 22, 2011

Polaroid 1 - Éléphants 4X4

Depuis que je sais que je vais passer mes vacances en Thaïlande, mon plus grand but est de faire un tour d'éléphant. J'ai déjà fait de l'équitation plusieurs fois et je me dis que la prochaine étape logique est le méga pachyderme (C'est mou, dur, rugueux?!? Aucune idée!).

Notre première rencontre avec la bête se produit alors que nous revenons d'un souper en ville et que je n'arrête pas de casser les oreilles de ma mère à propos de ces animaux: ''Non, mais ça va être trop cool!! ON va être assis DESSUS!! DES ÉLÉPHANTS!! (Cerveau: ta gueule Andréanne). Au même moment, ma mère me dit justement de me retourner et de regarde mon ''ami''. Heu.. je ne sais pas trop ce que je dois regarder... il fait noir et je vois juste des gens rassemblés... mais j'arrive finalement à voir le derrière d'éléphant qui se trouve à quelques mètres de nous dans le stationnement. Il y a un tout petit bébé Dumbo (ben petit... grosseur mini-cooper, disons) avec son dresseur qui se fait nourrir par les passants, qui pour quelques bananes, se font donner un bec dans le cou par l'éléphant (sexy times!) et un massage de trompe (?!? En gros, des coups dans le dos... ils ont appris à l'école chinoise sûrement). Nous observons de loin, car la vue de l'éléphant grandeur nature m'a quelque peu rendue plus ''moumoune''... ''Euh... c'est donc ben gros un éléphant maman ... et la trompe, ça t'attrape de loin.... et ça a de grosses pattes''. Bref, nous regardons les touristes se faire attraper par la trompe et guider vers le pot de pourboires (wow!) et quand une personne donne de l'argent, l'éléphant fait une petite révérence, suivi d'un bruit de trompe trop mignon. Nous sommes sur le point de retourner à l'hôtel, quand le dresseur lui branche un harmonica dans la narine (du pachyderme... pas du dresseur!) qui se met à faire de la musique et danser... Oh ben là j'ai mon voyage! L'éléphant gigueur... Nous sommes carrément hypnotisé par le spectacle et retournons nous coucher à moitié excitée pour le lendemain et à moitié terrifiée par la grosseur et l'aspect ''réel'' de la bête.

Le lendemain, nous réservons donc une randonnée qui nous permettra de faire un trek d'1h20 à dos d'éléphant, de nourrir des singes et faire une descente de rivière en canot. Après quelques heures de route, nous rejoignons le site où se trouvent les éléphants et nous nous approchons tout de suite du lieu d'embarcation. Question de pouvoir grimper sur la chose, ils ont bâti une plate-forme d'environ 2m de haut où les éléphants défilent à la queue-leu-leu et les passagers prennent place sur leur dos. En observant la plate-forme, nous apercevons les éléphants qui relaxent au soleil et mangent quelques branches. Il y en a même un qui se vide la vessie (pensez un sac de poubelle... plein d'eau... avec une fente de 30 centimètres dans le bas... D É L U G E!) et nous espérons qu'à l'opposée de leurs cousins ''équestres'', ils ne vont pas nous pisser sur les jambes en marchant! Nous perdrions nos souliers c'est officiel. Arrive alors notre tour et l'éléphant s'approche de la plate-forme. Il a sur le dos un banc de parc, qui tient avec de la corde et nous devons monter là-dessus?! Nous nous installons sur ''la selle'' bancale et le responsable du parc prend une petit corde en riant et l'attache au travers du banc: ''Héhé, safety belt!''... Je vais t'en faire une safety belt! C'est un morceau de corde, qui tient sur un siège accroché aussi avec de la corde, à un éléphant! Maintenant que nous sommes ''sécurisées'', l'éléphant se met à marcher et nous devenons toutes les deux blanches comme un drap... Ça balance tellement qu'on dirait que nous allons nous retrouver projetées à tout moment dans un des gros tas de bouse et je vous dis même pas l'attaque de mal de mer... Le dresseur, qui suit à pied, semble ravi de voir deux clientes qui s'amusent, car nous faisons parti d'un groupe de Scandinaves qui semblent tous être chez le dentiste. Sérieusement, ils sont tellement blasés qu'on pourrait croire qu'ils vont au travail à dos d'éléphant tous les jours!! Notre moyen de transport s'engage dans un chemin recouvert de glaise molle (Squiiiish... squiiiiiishh.... succution à chaque pas) et nous rions aux éclats. Un des dresseurs fait des bruits de bouche à notre éléphant qui commence à approcher sa trompe de nous (pour nous sentir? nous arroser? nous avons peur!). Et bien non, il le fait barrir! La prochaine heure du trajet est à flanc de montagne, dans un ruisseau où l'éléphant se sert de sa trompe pour tester le terrain (Vous ne saviez pas ça, non?! Moi non plus!). En tout cas, nous ne pouvons pas dire que c'est une petite ''ride pépère''! Lorsqu'il grimpe sur les roches, nous avons l'impression que notre selle va prendre le bord et que notre banc de parc retournera finalement où il devrait se trouver: sur le plancher des vaches. Lorsque l'éléphant arrive au bout du chemin, il nous dépose sur une autre plate-forme où nous marchons (nu-pieds... ouch!) dans la nature pour trouver une chute d'eau... Vingt minutes plus tard, mal de pied et sueur incluse, nous décidons de laisser tomber et de rebrousser chemin. Nous voyons la chute au loin, mais elle est rikiki et ne vaut franchement pas le détour. Et en plus, Babar nous attend pour le retour!

Lorsqu'arrive le moment de regrimper sur la selle, j'ai un moment d'inspiration ''Georgette de la jungle'' et demande au dresseur si je peux plutôt prendre place directement sur le dos de la bête. Elles sont habituées aux passagers ''envahissants'' alors il me dit que je peux y aller sans problème... Mais euh.. il n'y a plus de ceinture de sécurité?! Et non, je me glisse sur la peau du pachyderme qui est poilue et qui pique (il a les mêmes cheveux que mon père! Noir et dru!), jusqu'à ce que mes jambes soient solidement ancrées derrières ses oreilles. Ma mère reprend la place du sultan à l'arrière sur le banc et le dresseur ''part le moteur''. L'éléphant se met en marche et je commence à me dire que c'était moyennement une idée de génie, car la pente est méga-abrupte. Mais je ne suis pas sa première passagère craintive, car dès qu'il sent que mes jambes glissent, il serre ses oreilles et me retient en place. C'est incroyable! Je fais une avec la nature... Je suis la reine de la JUNGLE!!... pour confirmer le tout, il me met sa trompe pleine de bouette sur la jambe et j'ai une grande traînée de ''Schnoote'' d'éléphant sur le molet.

Arrivées à destination, nous retournons sur la plate-forme où nous achetons des bananes pour notre transport. Il les gobe avidement et en profite pour terminer mon ''body-painting'' pachydermique en me beurrant bien comme il faut les mains, bras et jambes avec sa trompe. Yum, yum les bonnes bananes, je vous dis que ça ne leur prend pas grand-chose pour être heureux!

Nous devons maintenant aller au sanctuaire des singes, mais quand nous repassons en voiture plus tard, nous voyons les éléphants marcher avec leur maître le long de la route! On dirait bien qu'ils ont terminé leur quart de travail. ''Honeeeeeeyyy I'm hooooomme! And I brought you a surprise from work!''.

Friday, January 21, 2011

''Wish you were here'' ou Crème solaire, Pina Colada et fourchette!

Ahhhhh la Thaïlande, le soleil et les plages!! Eh oui, je suis présentement en vacances (d'où la paresse dans mon blogue...), en fait depuis le 20 décembre officiellement, et jusqu'au 21 février. C'est un des grands avantages de travailler en Chine: les vacances d'hiver pour le ''Spring Festival''. Cette année, le Nouvel An chinois est le 3 février alors les écoles sont en relâche scolaire pendant au moins 1 mois autour de cette date. Dans mon Université, étant donné que la température est particulièrement froide et les bâtiments particulièrement non-isolés, les étudiants (et les profs...héhé) on pratiquement 2 mois et demi de vacances (payés... re-héhé). J'en profite donc pour voyager un peu en Asie du Sud-Est, plus particulièrement à Kuala Lumpur (fait), Singapour (fait aussi), la Thaïlande pour 3 semaines et peut-être un voyage à Pékin si j'ai de la visite du Canada en février (croisons-nous les doigts, connaissant Max, ce sera mémorable!). Ma mère s'est gentiment sacrifiée pour me tenir compagnie et nous voyageons ensemble pendant les trois prochaines semaines. Après une courte visite à Phuket, nous sommes présentement sur l'île de Koh Lanta où nous résidons dans une petite hutte paradisiaque en toile, qui loge aussi un Gecko (Roberto le Gecko) dans la salle de bain. Plus sur ce sujet plus tard.... Mon blogue sera donc intermittent (comme les lumières de Nowel, que vous êtes mieux d'avoir déjà enlevé!) et je vais vous faire découvrir mon voyage par Polaroid plutôt que par mon style habituel. Il y a un très grand Pina Colada qui m'attend alors vous devrez attendre un peu avant d'en savoir plus sur ma rencontre avec les éléphants....

ps. N'oubliez pas votre tuque, j'ai entendu dire qu'il fait froid au Canada... tralala lalère :)

Thursday, January 20, 2011

Le plat de Chili Crab?? Non, non la douche s.v.p! - Singapour 3

Chaque visiteur de Singapour se doit d'essayer la spécialité locale: le Chili Crab! On peut en trouver dans pratiquement tous les restaurants, mais il faut payer plus si on ne veut pas le petit crabe rikiki qui a grandi dans le canal de Singapour dans une vieille bouteille de détergent à lessive. Je décide donc d'en faire un évènement et de m'habiller ''Chic'' pour la sortie. Je trouve un super restaurant le long du canal et m'installe sur la terrasse alors que la serveuse m'apporte le menu. Évidemment, on doit payer le crustacé à la livre alors l'addition sera probablement une (mauvaise) surprise. Quelques minutes plus tard, mon repas arrive sous une grande cloche (est-ce que je vais devoir vendre mes souliers de randonnée?!) et on installe la bête devant moi. Le crabe nage dans un bol profond et est recouvert jusqu'au cou d'une sauce chili. Il semble généralement heureux et bien joufflu alors je ne devrais pas rester sur ma faim. Heureusement, il est précraqué, mais la stratégie est de rigueur. Avant de plonger dans mon repas, je remarque que les quelques serveurs oisifs (le resto est vide) me regardent le sourire aux lèvres... c'est qu'ils savent exactement ce qui m'attend. Sans grande cérémonie, je lui arrache la patte et goûte au succulent ''jus de baignoire de crabe''. C'est épicé, sucré et franchement délicieux. Mais c'est alors que ça se complique... Commençant à avoir faim, je suis moins prudente et m'auto-asperge d'une généreuse portion de sauce. J'ai le bras plein et mes doigts tout collants n'arrivent pas à ouvrir le petit paquet de ma ''wet-one''. Zuuuuttt, et je n'ai même pas de nappe pour éponger le tout! À l'aide de mes dents, je libère la serviette format nourrisson qui m'éponge de l'index au poignet. Au moment où je me dis que la situation est de nouveau sous contrôle, je catapulte par accident la moitié de la carcasse vide par-dessus le garde-fou de la terrasse (''Go Sebastian! You are free now!...''). Vérification rapide: personne ne m'a vu, mais les traces de jus le long de la barrière vont probablement m'incriminer.

Résultat final après un combat acharné: Andréanne 1 - Crabe 0, mais... Robe d'Andréanne: -10

De Gandhi à Gucci - Singapour 2

Ma première journée officielle à Singapour se démarre sur les chapeaux de roues... Le petit aperçu de la ville que j'ai eu la veille m'a grandement donné envie de me lever à l'aube (8h...oui oui je sais, l'aube des paresseux) et commencer mon exploration. Dès que j'arrive à m'extirper de ma chambre d'auberge sans réveiller tous les clients qui y dorment (au fait, pourquoi on emballe tout dans des sacs en plastique quand on voyage?! SCRRRIIICCC... chuut- oups, SCRIIISCISI... chuuuuut - oups, SCRISIRIIRCIS... bon ben de la merde, ils sont tous réveillés et me regardent m'habiller!) je me retrouve en plein centre de la ''Little India'' afin de tenter d'y trouver des souvenirs et un bon curry. Ma priorité lorsque je voyage est bien évidemment de visiter les attractions, mais de manière plus importante, de m'assurer que mon estomac est toujours sur le point d'exploser. Dans la petite Inde, les gens, le décor, les odeurs sont complètement différentes et c'est exactement ce qui me charme de Singapour. Chaque culture de l'Asie du Sud-Est y est représentée dans un quartier de la ville qui offre l'immersion totale pour les visiteurs et un environnement rappelant ''la maison'' pour ses habitants. Et soyons honnêtes, c'est aussi le meilleur endroit pour dénicher des souvenirs à petits prix. Je n'ai marché que quelques minutes et je me retrouve déjà dans une petite allée où une femme tente de me peinturer au Henna et une autre prend ma mesure pour un Saree. Disons que c'est assez facile de se laisser tenter par la marchandise qui sort directement des meilleurs films de Bollywood. Mais woooh minute, les priorités! J'entre dans un tout petit restaurant végétarien où je me régale d'un curry succulent (avec des ustensiles cette fois...) et attaque ensuite les boutiques. J'achète une tunique indienne pour ma soeur et ma mère et m'empêche à deux mains d'acheter un petit chapeau indien pour mon père. Ce n'est pas qu'il ne comprendrait pas l'aspect comique de la chose mais bien, au contraire, qu'il est capable de le porter en public pour faire rire la galerie!!

Après la ''Little India'', je me dirige au coeur du quartier économique pour me promener le long du canal qui sillonne le centre-ville. Et juste au bon moment, car les bureaux se vident et j'arrive à être témoin des ''vrais'' habitants de Singapour - La Mafia à cravate! Wow, tout le monde est habillé comme s'ils avaient des entretiens avec M. Trump et ça se déplace à une vitesse impressionnante. Il y a énormément d'étrangers dans cette ville et ils s'agglutinent tous autour du canal. C'est d'ailleurs l'endroit où l'on peut trouver le plus de restaurants servant des plats ''westerns'' (pas comme les cowboys... mais comme l'occident). Je marche le long du trottoir jusqu'à ce que j'arrive à l'emblême de Singapour qui trône devant le Palais de Justice - le Merlion. La statue est un mélange de Lion (le haut) et de poisson (le bas)... franchement, celui qui a pensé à ça 1) en fumait du bon, 2) n'a pas pensé à l'aspect ''viable'' de la bibitte, 3) en fumait du bon. Malheureusement, la grande statue est en ''rafraîchissement'' et est couverte de toile alors je me fais poser devant la réplique miniature.

Après un grand verre de Sangria (en fait 2, c'est Happy Hour!), je décide de faire la visite par bateau de la ville qui prend 45 minutes et est commentée pour notre plaisir (ouainn...). Avant même que le bateau ne parte du port, je découvre que mes compagnons de croisières sont deux couples de Français alors dans un élan de gentillesse (que les Parisiens arrivent toujours, d'une manière ou d'une autre, à nous faire regretter) je leur demande s'ils veulent que je prenne une photo pour eux. Et.... arrive sans faute le petit sourire et regard de ''Oh comme c'est ''trop mimi'' une Québecoise...'' qui me donne envie de tous les jeter par-dessus bord, cul par dessus Polo Vuarnet.

------ Et j'arrête tout de suite pour faire une petite parenthèse----------------

J'ai plusieurs amis Français, je travaille AVEC et POUR des Français, mon PÈRE est Français alors je ne veux aucunement généraliser, mais (en m'adressant aux couples rencontrés) ''Bordel de merde les gars, votre réputation vous précède et est parfois bien fondée!!''.

--------- Fin de la parenthèse (ps. Me love you long time Frenchies!)------------

Bref, nous nous mettons à discuter et ils commencent à me dire à quel point la bouffe en Chine n'était pas mangeable en 1990 (ok, ça dépend, mais c'est généralement vrai), qu'ils ont passé 45 minutes au Québec et que c'est trop mignon et tellement simple (haha, ok.. Surtout les ''Larautides!'') et qu'ils ont bien hâte de rentrer en France... Oh Le bel France... (Commentaire mental: Si c'est si bien que ça Paris, pourquoi est-ce que vous n'y restez... doux, doux Andréanne!). En tout cas, dans ma tête la croisière s'amuse gravement à leur dépend et je ne fais qu'ignorer tous les commentaires du genre ''ouaaaaaiiissseuhhhhhhhhh...du coup, euhhhhhh nos cousins du Québec...ouaiiiissseuhhhhhh..... vous êtes trop mignon, du coup......). Lors de notre tour de ville, nous passons devant une grande rangée de restaurants avec des terrasses donnant sur le canal alors je décide de m'y installer à ma sortie du navire.

J'arrive donc dans une brasserie et m'installe à une table pour siroter une bière maison. Dès que je prends place, un homme s'assoit juste derrière moi et après quelques petites blagues, s'invite à ma table. Finalement, c'est une rencontre très intéressante, car j'apprends qu'il est allemand, habite avec sa femme à Pékin depuis 8 ans et travaille pour une compagnie suisse de transport. Il en profite pour me donner plusieurs tuyaux pour ma visite imminente dans sa ville et paye même l'addition. Mon portefeuille fait un petit soupir de soulagement tout en criant: ''Danke!''.

Après un (autre) repas de sushi (je devrais probablement voir un spécialiste à ce sujet...) je me retrouve dans la rue Orchard, le paradis terrestre des amateurs de marques. On y retrouve 10 centres commerciaux en ligne, offrant toutes les plus grandes boutiques (Gucci, Armani, Louis Vutton, Zellers (non, non c'est une blague..), etc.). C'est amusant de déambuler le long de la rue pour regarder les boutiques et je remarque qu'il y a une bonne centaine de personnes qui font la même chose (mais qui achète vraiment des trucs, je n'en ai aucune idée!). Je me dis que même si j'avais des tonnes d'argent (ce qui n'est pas le cas...) et un emploi me demandant de m'habiller propre (ce qui n'est VRAIMENT pas le cas...), je n'achêterais quand même pas du Gucci... Je n'ose même pas entrer dans la boutique de peur que les vendeurs/ mannequins à temps partiel appellent la sécurité.

Pour me consoler, j'achète une bonne crème glacée McDonald et en échappe aussitôt une grande lignée sur mon t-shirt... ouf, une chance que je ne portais pas mon Armani!

Friday, January 14, 2011

Le roues de l'autobus font... rien - Singapour 1

Quand on parle d'autobus qui font le trajet Kuala Lumpur - Singapour, la compétition est féroce. Les compagnies tentent d'amadouer les touristes en leur offrant différentes commodités à bord de leurs ''salons'' roulant. Et je dis salon, car lorsque je suis entrée dans mon autobus, je ne me suis pas retrouvée devant une rangée de sièges, mais bien une rangée de ''La-z-boy''! Il n'y a qu'une quinzaine de places disponibles et les passagers ont suffisamment de place pour s'allonger complètement et jouer avec les commandes de leur siège. On peut faire monter l'appui-pied du siège devant, relever la tablette pour les jambes, incliner le siège, commander au ''Road (sky) -Mall'' (ok... peut-être pas, mais ça serait à considérer!), etc. Avant même que l'autobus ne soit parti, j'ai les jambes en l'air et je regarde un des films sur mon écran personnel. Je me dis que c'est exactement le type de voyage qui me convient! Nous quittons Kuala Lumpur (pas assez vite à mon goût!) et nous retrouvons rapidement sur l'autoroute. La circulation est inversée comme en Angleterre alors je suis toujours un peu désorientée lorsque je regarde le trafic! (J'ai d'ailleurs risqué ma vie plusieurs fois en regardant du mauvais côté en traversant la rue!) Je suis au beau milieu de la partie captivante de mon film lorsque l'écran s'éteint et je remarque que nous sommes arrêtés sur l'accotement. On dirait bien que notre autobus vient de nous lâcher. Le chauffeur sort sa clé à molette, donne trois, quatre tapes sur les tuyaux pour nous faire croire qu'il répare le problème et essai de nouveau l'engin qui ne veut rien savoir. On comprend maintenant d'où vient le budget pour les ''la-z-boy''! Quelqu'un a ''botché'' son travail de mécanique! Après quelques minutes, l'engin est de nouveau fonctionnel (''IT'S ALIVE! MOUHAHA'') et nous repartons vers Singapour sur l'accotement. L'autobus ne devait pas être vraiment réparé, mais bien tenant avec du ''duck-tape'', car ça ne prend que quelques minutes avant que nous soyons de nouveau immobile. Finalement un autre autobus vient à notre rescousse et nous devons effectuer le changement... à la déception générale, car il est franchement moins beau et nous n'avons plus la télé. Ils ont aussi maximisé l'espace, car quand l'homme occupant le siège devant moi décide de s'incliner, il est pratiquement couché sur mes genoux. (''Well Hello there! Neck massage?!). Je suis seulement déçue car nous avons eu le top du luxe, mais avoir eu cet autobus dès le départ, je l'aurais trouvé extra! Nous passons la douane sans embûche, nous nous retrouvons au beau milieu de Singapour et je n'ai aucune idée où nous sommes... oups. Finalement, une gentille passante offre de m'escorter jusqu'au métro et paie même mon ticket quand je lui dis que je dois trouver un bureau de change. (''No, no. No time, I pay for you!'') Moment d'introspection: Franchement,combien d'entres vous seraient prêt à payer le billet de métro d'un parfait étranger? Pas moi, mais maintenant oui! Ma première impression de Singapour est incroyable! La ville est propre, vibrante et semble tellement accueillante. Je sors du métro pour trouver mon auberge et me retrouve au coeur de Chinatown (Maudit pas encore!! Shangqiu?! Non c'est trop beau!) Mon auberge semble géniale sauf que je dois partager ma chambre avec 12 autres inconnus... Je n'ai rien contre la vie en communauté, mais le moins possible....et au même moment, un vieux monsieur chinois sort de la douche en serviette. Patience, Andréanne, Patience, ça coûte pas cher!

Thursday, January 13, 2011

C'est de la chance non?? - Kuala Lumpur 3

Ma dernière journée à Kuala Lumpur est un peu n'importe quoi, car j'ai vu tous les endroits les plus ''intéressants'' lors des deux jours précédents. J'en profite donc pour déambuler un peu. Le seul inconvénient lorsqu'on voyage seule est qu'on bouge beaucoup plus vite alors on peut facilement passer à travers notre plan de la semaine en une seule journée.

N'ayant plus d'idée, j'emprunte le Lonely Planet de l'auberge et commence à faire de la recherche sur des points d'intérêts qui m'auraient échappé jusqu'à présent. Je décide d'aller faire un tour à l'Institut de Foresterie de Kuala Lumpur, qui propose une randonnée au sommet des arbres et une baignade dans une chute d'eau. Excellent, je vais pouvoir en profiter pour quitter la ville un peu! J'arrive donc à la mauvaise station de métro et n'arrive pas à convaincre les chauffeurs de taxi qu'ils devraient mettre leur 'meter' plutôt que de vider mon portefeuille. Même la psychologie inverse ne fonctionne pas: ''So you do not, not want to put your meter right?'' Pas de chance pour moi, ils sont futés...Je trouve finalement la maudi*** Institue qui se trouve vraiment dans le milieu de nulle part et je me fais annoncer que la randonnée au sommet est fermée jusqu'au mois de mars... Génial. Il est à quelle heure déjà mon bus pour Singapour??? Je mange ensuite un repas vraiment douteux à la cafétéria du parc (un truc brun, avec un truc vert et une ''schnoote'' de truc jaune). Décidement, je n'ai vraiment plus de difficulté à manger n'importe quoi... Je vais devoir me surveiller sinon je vais bientôt me retrouver à manger des pattes de poulet en sachet qu'ils vendent dans les trains! (JAMAIS...) En tout cas, je trouve la petite chute ridicule qui est cachée dans la forêt et rencontre deux messieurs qui profitent du soleil pour prendre une bière. Je jase pendant quelques minutes avec eux et en profite ensuite pour me faire tremper les pieds. J'en ai assez du parc et veux retourner à la civilisation, mais ma petite tête de linotte n'a pas calculé que je vais devoir trouver un taxi POUR RETOURNER aussi!

J'entreprends donc la longue marche jusqu'à l'entrée du parc et reçois tout à coup une goutte d'eau sur la jambe... bon il va pleuvoir maudit?? ET BIEN NON!! Je m'observe la jambe et y trouve une GROSSE crotte d'oiseau qui a atteri directement sur ma cuisse. J'ai mon maudit voyage... J'ai passé la veille dans une volière et pas UNE FOIS je me suis faire chier dessus et maintenant que je marche au beau milieu d'une route perdue, un ''top-gun'' arrive à me viser la jambe. Bravo mon gars, c'est impressionnant!!!

Après un voyage en taxi, je retrouve Kuala Lumpur et le centre-ville d'où je vais en observer la vue au sommet de la KL Tower.

De retour à l'auberge, je rencontre un voyageur américain (Du genre: ''I am from New York and my parents paid for my trip...'') qui me demande s'il peut m'accompagner pour souper. Bon ok... même si tu viens d'appeler Canada - Canadia, m'a dit qu'on est le 51e état... mais ''It's just a joke...'' (Andréanne: ''Haha, you are an ignorant jerk... oh, I'm just joking so it's ok right?''), j'accepte à contrecoeur et nous nous retrouvons rapidement dans un petit restaurant pour manger un steak en ''tête à tête''. Il commence alors à me raconter qu'il été profondément traumatisé par Bangkok et qu'il ne comprend pas du tout pourquoi notre auberge nous demande d'enlever nos souliers avant d'entrer. Il continue à me dire qu'aux ''United States of America'' on ne demanderait jamais à une personne de se soumettre à des règles qu'ils ne veulent pas respecter... Wow (en toussant) Bull****. En gros, je passe le souper dans ma ''happy-place'' mentale, je brasse ma tête au rythme de la conversation et fait quelques onomatopées suivant son intonation. Il me dit qu'il va aller en Chine ensuite alors je lui souhaite bonne chance! S'il a été traumatisé par Bangkok, je vais tout de suite appeler l'asile pour qu'il lui réserve une grande chambre ''paddée'' où il peut garder ses souliers!

La journée est donc terminée et le lendemain, je vais prendre un autobus pour me rendre à Singapour. Je dois vous avouer que j'apprécie énormément découvrir toutes ces villes, mais je suis incroyablement impatiente, car je vais retrouver ma mère à Phuket samedi après 5 mois sans pouvoir se voir (et que voulez-vous... je suis une fille à maman!)... je compte les dodos!

Tuesday, January 11, 2011

Petit, petit, petit oiseau... KWAAAAKKK - Kuala Lumpur 2

Le programme pour ma deuxième journée à Kuala Lumpur est de me diriger tranquillement vers Chinatown pour acheter quelques souvenirs Malaysiens. Cependant, en chemin, je remarque qu'il y a un gigantesque dôme en filet qui recouvre une grande partie de la forêt. Lorsque je m'approche un peu, je découvre que la plus grande volière extérieure au monde se trouve à... Kuala Lumpur. Le filet géant est donc pour retenir les oiseaux à l'intérieur... intéressant!

J'achète mon billet un peu sceptique du plaisir que je vais retirer à regarder des oiseaux, mais je décide tout de même d'y jeter un coup d'oeil. Dès que je passe la première porte, je suis attaquée par 10 perroquets qui jouent à ''chicken'' avec ma tête. Pour ceux qui ne le savent pas pour jouer à ''chicken'', il faut se diriger le plus rapidement possible vers quelqu'un d'autre et changer de direction au dernier moment. Le premier qui le fait est le ''chicken''. J'ai donc plusieurs perroquets qui me tournent autour, mais mon attention est retenue par un Paon géant qui se promène sur la cage au dessus de ma tête et qui est en pleine ''parade''. Ne pensant aucunement au facteur ''fiente'', je me place directement au dessous de l'animal pour mieux l'observer. Ce n'est quand même pas tous les jours qu'on peut observer la carrosserie d'un oiseau alors je prends un bon 10 secondes et juste au moment où je me dirige vers la sortie, il relâche dans la cage ce qu'il retenait probablement depuis le moment où je suis arrivée. Ce n'est que le petit rappel nécessaire pour me souvenir que les oiseaux ont aussi des estomacs et je décide de rester sur mes gardes. Je continue la visite de la volière où je me fais rapidement bloquer le chemin par un autre paon. Ce qui est étrange avec les oiseaux, c'est qu'on ne sait jamais trop si on peut leur faire confiance.... ils sont mignons, mais ils ont des becs pointus et toutes que des cordes vocales! La méfiance est le mot d'ordre alors je passe tranquillement à côté. Je vois plusieurs autres oiseaux et même une autruche! J'ai mon plus grand fou rire devant les flamants roses, qui ont le cou le plus flexible que je n'ai jamais vu. Ils peuvent littéralement se gratter le cou...avec leur cou! Le moment où j'en ai assez de la volière arrive aussi subitement que mon enthousiasme pour les oiseaux... alors que je tente de prendre une bonne photo d'un petit oiseau caché dans un arbre, je recule tranquillement, jusqu'à ce que FLOUSSSHHHHH. Je pile directement sur le rebord d'un grand bol de graines, qui me ''revole'' tout le long de la jambe est dans les bas... Bon, ''La sortie s'il-vous-plaît??''.

Tout près de la volière se trouve un parc de papillons que je décide aussi d'aller visiter. Tant qu'à y être non?! Le principe est le même qu'avec la volière, mais les papillons ne sont pas aussi ''sociables'' que les oiseaux. Ce qui fait que je passe toute la visite, le cou cassé, à regarder le filet au dessus de ma tête. Quelques-uns se trouvent sur les feuilles, mais ils sont probablement à la fin de leur cycle de vie alors, c'est un peu comme aller dans un hospice et prendre des photos des petits vieux... ça ne se fait pas! J'ai encore moins de tolérance pour les papillons qui me passent près de la tête alors, de peur de créer un massacre en me protégeant les orifices, je décide de partir. Conclusion, les oiseaux ça va, mais les papillons c'est plate...

Je refais un petit arrêt à l'auberge puis me dirige vers le Chinatown pour un peu de ''retail-therapy''... L'endroit pour magasiner dans le quartier est une grande rue couverte qui permet aux visiteurs de marchander à l'abri de la pluie et du soleil. Il y a littéralement des centaines de petites étales où se trouve en majorité de la ''scrap'' chinoise. Mais, si je suis pour acheter ce type de bébelles, je préfère le faire en Chine! Je marche pendant quelques minutes et rebrousse aussitôt chemin, instantanément fatiguée par les vendeurs et leur ''Come here, Pretty Lady''.

Je termine la soirée au cinéma devant un film sous-titré en 1) Malay, 2) Chinois et 3) Anglais! Je peux vous dire qu'il ne reste pas beaucoup de place sur l'écran pour Johnny Depp!

The captain has activated the seatbelt sign - Kuala Lumpur 1

Le vol qui m'amènera de Hangzhou à Kuala Lumpur en Malaisie ne prend que 4 heures... mais en calculant la nuit que j'ai déjà passée dans le train et les onze d'attente à l'aéroport, dire que je suis ''fripée'' au moment de l'embarquement est clairement une atténuation de mon état dégoûtant! J'ai franchement besoin d'une douche et d'une nuit de sommeil alors je me dis que réussir à dormir dans l'avion sera un jeu d'enfant... seulement mon corps a d'autres plans.

1ère heure: Je me réveille en salivant comme un St-Bernard à l'odeur des repas d'avion indiens... franchement Air Asian, vous avez tout un chef dans le cockpit parce que même s'il est 23h30, le trois-quart des passagers de l'avion regardent avec intensité le petit chariot de nourriture en espérant que l'hôtesse puisse ''SE DÉPÊCHER S'IL VOUS PLAÎT!''.

2e heure: J'ai la tête ''jammée'' entre le siège et la fenêtre! En effet, dans mon sommeil intense, j'ai glissé tranquillement dans la fente entre le hublot et mon siège et je suis prise.. Je donne un grand coup pour me déprendre la tête et fais tout de suite semblant de dormir pour ne pas que mon voisin me soupçonne d'être la source du tremblement de siège qui vient de le réveiller...

3e heure: Turbulences... le capitaine ayant franchement notre sécurité en tête ne cesse de nous rappeler de rester assis dans nos sièges... c'est cool man, mais tout le monde dors alors tes petites turbulences, tu peux TE LES METTRE...

4e heure: Vite les papiers d'immigration... et surtout: ''Remember that smuggling drugs into Malaysia is punishable by the DEATH PENALTY''. Ça va... je n'ai que cette belle sculpture indienne qu'un étranger m'a demandé de transporter dans mes bagages pour lui?!?! Not...

Après toute cette action, je n'ai dormi que quelques minutes et j'arrive à Kuala Lumpur (qui sent EXACTEMENT comme Cancun!!) en somnambulisme total. Je me souviens tout de même que je ne suis plus en Chine et me remets sur mes gardes. Après un voyage d'une heure en autobus et un court trajet de monorail, j'arrive à mon auberge. C'est une petite maison sympathique où il ne semble pas trop y avoir de touristes (duh Andréanne, il est 5h du matin...) et je rejoins finalement mon lit pour une longue sieste de 6 heures.

À mon réveil, je dois me souvenir que je suis à Kuala Lumpur, car je viens de faire la meilleure sieste depuis les 5 derniers mois... Le matelas de plume de l'auberge est divin et mon dos (et mes poumons qui ne sont plus en Chine) émettent des petits cris de joie. Afin de ne pas perdre ma journée, je décide donc d'aller visiter les Cavernes Batu après un arrêt dans un restaurant indien.

Ce qui est génial en Chine, c'est que la nourriture chinoise est excellente, mais c'est TOUT CE QU'IL Y A alors j'avais bien hâte d'avoir la possibilité de varier un peu ma diète. Je me fais conseiller un petit restaurant dans la ''Little India'' et débarque dans l'établissement rempli d'Indien comme un cheveu dans un bol de dal... Le plus important dans ce type de situation est l'attitude! Il faut faire comme si de rien n'était. Je m'installe donc à une table comme si je le faisais toutes les semaines et demande un curry végétarien. L'homme m'apporte une grande feuille de bambou et l'installe devant moi. Je me dis tout de suite ''Super napperon'', jusqu'à ce qu'il arrive avec son bol de riz et en déverse le contenu en plein milieu de mon napperon. Il met ensuite trois ''Schnoutes'' de curry au dessus du riz et me dit ''Bon appétit!''. Je profite alors du moment pour regarder autour de moi et remarque que tous les clients ont la main droite directement dans leur plat ou dans leur bouche... Voulant toujours avoir l'air d'une ''locale'', je me retrousse la manche fictive (je porte un t-shirt...) et plonge mes doigts dans mon curry. Franchement, vous devez absolument essayer ça à la maison, c'est tout un plaisir. On ne joue clairement pas assez souvent avec notre nourriture au Canada! Les autres clients doivent bien se demander ce qu'ils ont mis dans mon curry, car j'ai le sourire fendu jusqu'aux oreilles et c'est tout juste si je ne fais pas des bruits d'avion en mangeant. Au même moment, le serveur qui doit avoir constaté le ravage dans mon ''assiette'', m'apporte une cuillère. ''Pffff, ce ne sera pas nécessaire mon ami, j'en ai déjà une et elle a 5 DENTS!''

Après un récurage profond de ma ''fourchette'' (qui est d'ailleurs teinté de jaune depuis...), je me dirige vers la station de train. Alors que j'attends le monorail, je me fais accoster par un vieil homme qui va dans la même direction et nous commençons à jaser. Je dois tout de suite vous dire que les gens de Kuala Lumpur font parti des plus gentils et chaleureux que j'ai rencontrés jusqu'à présent. Il n'est pas rare de se faire dire ''bonjour'' par de parfaits étrangers et tout le monde semble vouloir aider les touristes.. en tout ça, ça fait du bien après l''hospitalité'' douteuse des Chinois! Le monsieur décide donc de me guider jusqu'aux cavernes, car il habite juste à côté et je me retrouve bien vite devant une statue en or d'une divinité indienne de 50 mètres de haut. Elle est gigantesque et juste derrière se trouve un escalier de 298 marches, qui nous permet de rejoindre la caverne. Je commence mon ascension, mais arrête d'un coup sec lorsque je me retrouve nez à nez avec un singe... en fait pas seulement un singe, mais toute sa famille éloignée.. En effet, aux Cavernes Batu, il est recommandé de ne pas transporter de nourriture ou de porter des objets facilement atteignables, car les singes vont s'en emparer...

Je fixe le singe, il me regarde... Je regarde le reste de sa famille, il fixe ma bouteille d'eau... je fais un pas vers la gauche.. il fait aussi un pas vers la gauche...Il continue à fixer ma bouteille d'eau et semble se demander ce que je cache dans mon sac... Merde, ce sera une guerre de nerf! Je pourrais facilement rebrousser chemin, mais je ne me suis pas rendue jusque-là pour me faire effrayer par un singe! Je décide de continuer comme si de rien n'était et prie en silence pour qu'il ne me grimpe pas sur la tête. Heureusement, d'autres touristes arrivent et la meute est distraite. Vite, je me glisse à côté et continue la montée... mais il faudra toujours redescendre! Et ils le savent très bien...

Les Cavernes Batu sont un lieu de recueillement pour la population locale qui profite de la visite pour aller déposer une offrande aux Dieux représentés. Ils transportent avec eux des couronnes de fleurs qu'ils vont ensuite déposer à l'entrée du temple et... COOCOORICOO... Quoi?? Il y a un coq dans la caverne! Et bien oui, ne me demandez pas comment il s'est rendu là, mais il est probablement trop ''chicken'' (pardon pour le jeu de mots douteux) pour repasser à côté des singes.. Au moins, j'aurai de la compagnie si les macaques décident de sortir leurs couteaux et me demandent mon passeport!

Je retourne à mon auberge où je prends une petite pause avant d'aller visiter les Pétrona Towers... L'attraction touristique par excellence de Kuala Lumpur. J'emprunte de nouveau le monorail et me retrouve au milieu d'une rue déserte. Heureusement, c'est la deuxième plus grande Tour au monde alors je n'ai aucune difficulté à me retrouver. Les Pétrona Towers sont deux structures gigantesques illuminées rejointes par un court pont. Ce n'est pas facile à décrire alors vous pouvez toujours louer le film ''Entrapment'' (dans la section cheap de votre club vidéo local) avec Sean Connery... Vous les verrez sous tous les angles. Les touristes peuvent y avoir accès, mais ils doivent faire la queue à 8h du matin afin d'obtenir des billets.. jugeant la qualité du sommeil de ma sieste, je vais probablement devoir oublier la vue des Tours... J'en profite pour prendre les photos touristiques requises et retourne à mon auberge pour la nuit. Je suis bien chanceuse, car je dois normalement partager ma chambre avec 3 autres touristes, mais jusqu'à présent je suis seule! Excellent!

Wednesday, January 5, 2011

San, Er, Yi... XIN NIAN KUAI LE!!!! (Bonne année!)

Afin d'entrer en grand dans la nouvelle année, nous avons décidé de faire un petit voyage à Jinan et d'aller rendre visite à des amis de Shannon et Brett qui y enseignent. Depuis mon deuxième jour à Shangqiu, mes compatriotes canadiens ne cessent de me dire que ''You HAVE to come to Jinan. You'll see, Jinan is crazy!! Stay up until 5 am and get up at 9! And then again for 3 days!''. J'avais donc de grandes attentes par rapport à cette célébration du nouvel An et laissez-moi vous dire que je n'ai pas été déçue!

Tout à commencé par un autre mémorable voyage de train où nous sommes accueillis dans notre compartiment par un groupe de 6 chinois qui n'ont aucunement envie de se faire déranger. Leurs manteaux sont sur nos lits, qui ont clairement déjà hébergé d'autres passagers (Cue Andréanne qui imite Boucle D'Or: ''Shannon, someone slept in MY bed!!''), et ils se mettent à rire de manière hystérique lorsque Shannon leur demande en chinois si nous avons le bon compartiment. Par la suite, chaque fois que je m'approche de mon lit, une jeune femme me regarde et éclate de rire... super... Franchement, le plus irritant dans tout ça c'est que mon mandarin de base fait en sorte que je comprends très bien lorsqu'on m'imite. Le connard du dessous passe même le voyage à tenter de me transformer en saumon fumé, car il allume cigarette, après cigarette dans son lit - C'est bien dommage, j'aimerais pouvoir vous raconter de belles histoires de voyages en train, mais ce n'est que très rare que nous avons des voisins de couchette agréables. Mais ne vous inquiétez pas, j'adore voyager dans les ''hard-sleeper'' alors je prends l'abus qui va avec sans problème.

En arrivant à Jinan, nous recontrons Cherna pour un souper dans un restaurant occidental. Cherna est la partie ''autralienne'' du couple Autralie-France qu'elle complète avec son copain Olivier. Elle est une femme absolument géniale et chaleureuse qui nous a tout de suite faire sentir comme si nous la connaissions depuis des années. Nous apprenons à nous connaître en partageant un bon hamburger et une assiette de ''Pasta Carbonara'' que Ciaran avale dans le temps de le dire. Après le repas, nous trouvons notre hôtel et décidons de nous rafraîchir un peu avant de sortir. Je partage ma chambre avec Ciaran alors Shannon nous avait averti que les murs de la salle de bain sont en verre givré... Bof, ce n'est pas très grâve, Ciaran est gai et on sait jamais quand on peut avoir envie de faire un spectacle impromptu d'ombre chinoises... Cependant, lorsque nous entrons dans la chambre, nous découvrons que c'est en fait un problème, car la salle de bain n'a pas de porte... et qu'elle donne directement sur les lits... Nous faisons un test où je vais m'asseoir sur le bol et je découvre que le lit est tellement près de la (non) porte qu'il peut me passer le rouleau de papier de toilette de son lit...Ça ne fonctionnera pas. Lorsque Shannon termine finalement de rire de notre problème, elle suggère d'échanger nos chambres car sa salle de bain est dans un coin plutôt qu'au milieu... Ça ira, avec suffisament de communication (''Do NOT come over, I repeat do NOT come over'') nous devrions réussir à conserver notre amitié. Seul bémol, je dois partager le même lit que mon Leperchaun préféré alors j'espère qu'il ne bouge pas trop!

Nous retrouvons ensuite Cherna et son copain Olivier pour prendre une bière qui se termine en plusieurs bières à 3h du matin. Le pauvre Olivier travaille le lendemain matin à 8h alors nous décidons tous d'aller nous coucher. Le lendemain est plutôt tranquille et Olivier m'invite à visiter l'Alliance Français de Jinan où il travaille. Je n'en crois pas mes yeux lorsque j'entre dans la salle de classe et découvre 10 étudiants avec qui je peux facilement avoir une conversation en français. C'est incroyable et je crois qu'ils apprécient la possibilité d'entendre l'accent québécois, car plusieurs suivent ces cours pour aller travailler au Québec. Olivier me fait tout de suite comprendre que je n'aurais aucune difficulté à rejoindre son équipe, car ils cherchent justement des Québécois... intéressant et encore une fois, je n'ai pas de plans pour l'année prochaine! Hum....

C'est justement le jour de l'An alors nous profitons de l'après-midi pour nous reposer et nous préparer pour le repas. Nous avons rendez-vous avec Cherna et Olivier dans un restaurant chinois pour y rencontrer 40 de leurs connaissances étrangères! Super, nous allons envahir la place! Nous avons réservé 3 salles privés dans le restaurant et je me retrouve à une table avec Ciaran, Naïk et 10 espagnols... Olé! Je dois franchent vous dire que j'ai un petit quelque chose pour l'accent espagnol (et visiblement Ciaran aussi) alors nous apprécions d'autant plus notre repas. Ciaran est assis à côté du sosie d'Antonio Banderas qui n'arrête pas de lui parler en lui tappant sur l'épaule. Je peux voir les petits frissons de bonheur qui traversent son corps chaque fois qu'il y a contact. Et pour un gars qui ne parle pas espagnol, il a soudainement beaucoup plus de vocabulaire! Drrrrrrraaaaaavid est donc devenu le ''running gag'' du voyage! Après un excellent repas, nous nous dirigeons vers un des bars locaux pour défoncer la nouvelle année ''chinese style''! Lorsqu'ils nous ont vu arriver, les clients du bar ont probablement cru être victime d'une invasion ''américaine'' (même s'il n'y a que 2 américains... ici nous sommes tous américains...). Près du coup de minuit, je me retrouve entraînée dans une vague d'étrangers qui veulent tous danser! Le groupe chinois qui s'occupe de l'ambiance est bien surpris. Et c'est alors que le décompte commence...

Shi, Jiu, Ba... Shannon se met à courir vers Brett... Qi, Liu, Wu.... je cherche Ciaran des yeux... Si, San, Er... merde il est de l'autre côté de la pièce... YI XIN NIAN KUAI LE!!! Une petite madame chinoise assis tout près de moi me saute au cou et je me dis que mon entrée en 2011 est définitivement représentative de ce qui s'en vient! En marchant vers Ciaran, je me fais attraper par Drraaaavid qui en profite pour me donner mon premier bec de la nouvelle année (HA! Ciaran :) et par Olivier qui décide de ''frencher'' tous ses amis: Gars, filles, table, chaise, etc. Je pense à ma famille et mes amis au Canada qui ne sont pas encore en train de célébrer et je me dis qu'ils vont vraiment aimer 2011.... Bisous Maman, Papa, Amélie et toute la famille!! Le reste de la soirée est un grand ''bar hop'' où nous visitons deux autres endroits avant de rendre les armes à 5h du matin. Je pars avec Naïk et Shannon pour un repas de fin de soirée à l'Arche dorée et retrouve mon lit bien satisfaite des célébrations.... jusqu'à ce que je me fasse réveiller par Ciaran à 7h du matin qui s'assoie sur moi pour retirer ses souliers et me brasse ensuite pour que je les détache pour lui... Ahhhh que je vais m'ennuyer de lui quand il va retourner en Irlande du Nord au mois de février!

Le lendemain est douloureux... Pas tant en raison de l'alcool mais plutôt indirectement par le manque de sommeil, causé par les ronflements de mon voisin de chambre... causés par l'alcool. Il a tout une trompette, je peux vous assurer! Vers 13h, je me tire du lit et pars explorer la ville avec Naïk et Shannon. Ce n'est que vers 16h que Ciaran refait surface, prêt à continuer la fête! La soirée est plutôt tranquille, nous mangeons dans un superbe restaurant Thaï et jouons une partie interminable de darts dans le bar d'à côté. Encore une fois, je rentre seule à la chambre et lorsque je réveille Ciaran pour aller prendre notre train le lendemain, il me fait un grand cri de dinosaure qui me glace le sang, se retourne quelques fois, avant de finalement se réveiller et de me chuchotter: ''It's okay, i'm awake...''.

Le voyage de retour en train est extrêmement calme et nous en profitons tous pour rattraper notre sommeil. En arrivant à la maison, je ne fais que déposer mon sac à dos vide près du lit. Après tout, je pars passer quatre semaines en Thaïlande demain! Voyons voir ce qui se passe lorsque je tente de faire un tour d'éléphant... 

Tuesday, January 4, 2011

Falalalalala... Shangqiu!

Comme je l'ai déjà expliqué, le temps des fêtes peut être une période difficile lorsqu'on est loin de la maison. Ayant quand même l'habitude de ne pas toujours être avec ma famille pour Noël, je n'étais pas trop inquiète de mes célébrations mais plutôt excitée! Tout à commencé à mon retour d'Hong Kong...

Le 24 décembre pendant la journée, je reçois un message texte de Joyce: ''Andy, open your door and see the present that Santa brought for you!''. En fait, mon amie est venue jusqu'à mon appartement à vélo pour déposer un cadeau à ma porte. Elle m'a acheté des oursons en peluche et d'incroyables découpages sur papier rouge de l'année du lapin (mon signe chinois et l'année qui commence!). Je suis franchement touchée de son beau geste, car je sais à quel point le budget des étudiants est serré. Elle ira d'ailleurs à Shenzhen pendant les vacances pour travailler avec des amies dans une usine (pratique courante pour les étudiants).

Le jour même, j'ai d'ailleurs rendez-vous avec mes amis-étudiants dans un petit resto de la ville pour notre dîner de Noël. Ayant fait leur connaissance par différents moyens, ils ne sont pas MES étudiants, mais des étudiants de l'Université. Ce que j'apprécie particulièrement de ces jeunes, c'est qu'avec eux, je ne me sens pas ''enseignante''. Ils m'ont vu dans mon appartement, au terrain de badminton, à KTV, etc. Ils connaissent donc mon petit côté ''givré''... Nous prenons place autour de la table et je réalise qu'il y a une bonne dizaine de bouteilles de jus sur la table. Voulant tous participer au repas car ils n'ont pas beaucoup d'argent, ils m'ont tous apporté ce qu'ils croient être ''your favourite drink''! Trop gentils. J'espère que j'ai soif parce que S.J, qui est assis à mes côtés, ne mangera pas tant que mon verre ne sera pas rempli jusqu'au bord! ''Doucement mon ami, il n'y a pas de toilettes dans ce resto!'' Nous partageons un véritable festin et je réalise à quel point ça mange des étudiants du département d'Éducation physique. Avant même l'arrivée du 2e plat, Mike est déjà à son 2e bol de riz et il en a commandé 2 autres. Au moins, rien ne se perdra! Après le repas, nous passons dix minutes à nous faire nos aurevoirs pendant qu'ils me donnent tous leurs conseils de sécurité pour les vacances: ''Be careful Andy, Drink lots of water, Dress up warm, See a doctor for your eye, ...'' Ils vont tous faire de très bons parents c'est clair!

Le jour de Noël, nous avons rendez-vous pour le dîner chez Naïk, ma copine française, qui a décoré sa Villa pour l'occasion! Elle habite un peu en dehors de la ville alors nous n'allons pas chez elle assez souvent à mon goût, mais sa maison est l'endroit rêvé pour un festin des Fêtes. Bien rapidement, nous sommes tous dans la cuisine, jusqu'aux coudes dans la préparation des plats. Ciaran nous fait ses célèbres ''Chips'' (il ne cuisine pas, mais sait faire des frites alors on en mange souvent!), je prépare du bacon alors que Shannon et Brett épluchent des carottes. Pendant ce temps, Naïk s'affère au Wok, où elle nous prépare le plus succulent ''Cochon bourguignon'' que j'ai jamais mangé de ma vie! Nous avons même Roch Voisine qui nous chante Noël!!! Toute la préparation se fait dans un enthousiame total et nous arrivons même à convaincre Ciaran de revêtir le tablier de Naïk. Personnellement, je ne saurais penser à un meilleur moyen de célébrer Noël que de se réfugier dans une des seules pièces de la maison qui a du chauffage (tu es faite forte Naïk!), devant un excellent repas avec des amis (dont un en tablier!), avec un grand verre de vin chaud (ça ''fesse'' cette affaire-là!) et un plateau sans fin de biscuits sablés qui menace dangereusement la ligne de tous ceux qui devront être en maillots de bain en Thailande dans quelques jours (Moi-même, Brett et Shannon... bof Naïk aussi mais son métabolisme de française est un grand secret de la nature). Nous repartons en zig-zagant de sa maison pour aller profiter d'une sieste bien méritée avant le repas en soirée chez moi. Pauvre Naïk doit aller à un souper avec les directeurs de son école et la police locale, car elle n'a pas le bon Visa et c'est un des moyens en Chine de leur graisser la patte... KTV (en chinois... ouch!), Booze and Food.

Vers 19h, je (re)commence à cuisine et décider de nous préparer tous les plats de mon répertoire qui ne sont pas chinois. Je m'affaire aux sushis (le plat d'Andréanne et Brett) alors que mes pâtes italiennes sont dans l'eau (pour Ciaran et Shannon qui croient que ''what is in the sea, should stay there''). Je prépare même une trempette mexicaine sans penser un instant que le mélange combiné sera probablement une ''Fiesta'' indigeste. Mais ça prend plus que ça pour impressionner l'estomac d'acier de mes compatriotes. Nous dévorons le festin et nous retrouvons au salon à jouer au Uno et au Trou duc... (A** hole pour les anglais). Je découvre le côté compétitif du couple canadien Carson qui n'en sont visiblement pas à leur première partie. Pauvre Ciaran tente de suivre le jeu en me montrant subtilement ses cartes sans que Brett (''Ok man, now you know how to play, nobody HELPS YOU!!'') ne le voit. Je vais finalement rejoindre mon lit vers 3h du matin alors que les gars sont toujours dans mon salon à ''faire la passe'' à la bouteille de Whisky du suédois (je me doutais bien qu'elle servirait éventuellement!).

Voilà, ce n'est donc pas un Noël blanc traditionnel avec ''Santa'' et la dinde, mais de l'autre côté de la planète, je ne pourrais demander mieux que d'être avec ma nouvelle famille à m'empiffrer et vider Pijiu après Pijiu... Après tout, nous avons rendez-vous à Jinan pour le jour de l'An, où la communauté française locale nous attends avec impatience...

Monday, January 3, 2011

Vogue

''Andy, we should totally go to the studio next week!'', me dit Amber un de ces jours alors que je l'aide à étudier. Elle m'explique que nous avons la possibilité, pour quelques centaines de yuan, d'aller passer une journée dans un studio de photo professionnel où nous pourrions nous faire maquiller, coiffer et bichonner! Ça me ferait tout un souvenir alors j'accepte sa proposition.

En fait en Chine, lorsque les couples se marient, plutôt que de faire venir le photographe professionnel à leur mariage, ils passent une journée dans un salon où ils se font prendre en photo dans différents habits et décors. Shannon et Brett ont déjà partagés avec moi leurs albums et c'est plutôt cocasse! C'est donc aussi fréquent pour les jeunes femmes de profiter de ces établissements pour jouer au mannequin le temps d'une journée.

Lorsque nous entrons dans la boutique, le décor me prends par surprise. Ce exactement ce à quoi je m'attendais pour ce type d'établissement, mais à Shangqiu une grande boutique avec des divans en velours et des chandeliers, ça détonne un peu! Nous sommes immédiatement assaillis par les ''conseillères'' qui veulent toutes m'examiner de plus près. Je reçois plusieurs compliments sur mes yeux et je crois qu'elles doivent se dire simultanément ''Wow, that's a weird looking girl'' et ''What are WE going to do with it!''. Les robes et perruques étant fait pour des asiatiques, je me doute bien que je vais me retrouver avec de longs cheveux noirs avant la fin de la journée!

La première étape du processus est la sélection des costumes. Nous allons donc en arrière boutique où nous pouvons choisir parmi des centaines de robes. Il y a des robes de mariés (euh...non merci!), des robes multicolores en crinoline (Oh que non plus!), mais j'arrive tout de même à me trouver quelques possibilités. Évidemment entre la photo de la jeune chinoise de 100 livres et MON corps de ''déesse'' (hum..hum...), je commence à me dire que je dois couper dans les dumplings... La pauvre conseillère me fait entrer dans une cabine d'essayage commune où je me dévêtis devant une jeune fille visiblement traumatisée. Mon perçage de nombril reçoit beaucoup plus d'attention que moi et je dois leur rappeler que c'est mon visage qui sera pris en photos! Elle me regarde me boudinner dans les robes et dois franchement prier pour que je ne la déchire pas pendant son quart de travail! Après plusieurs ensembles transparents et des manteaux de fourrures, je me trouve une robe longue qui fait un peu déesse grecque et décide que ce sera mon premier ensemble.

Pour la seconde étape, nous retournons à l'avant du magasin où je prends place devant la station de maquillage. Malheureusement, Amber est toujours en train de choisir sa robe alors je me trouve seule avec toutes les employées qui me parlent en mandarin et font probablement des commentaires (bons ou mauvais... aucune idée) sur ce qui devrait être fait avec mes cheveux. La maquilleuse m'applique une généreuse couche de fond de teint et commence à me remplir les sourcils... j'aurai  donc l'air surprise sur la plupart de mes photos! Elle attaque ensuite mes yeux et sort les faux cils... oulala. Pas une paire, mais deux! Je suis certaine qu'on peut entendre mes battements de cils au Canada. Lorsqu'elle termine le tout, je dois dire que je suis franchement impressionnée. À la voir appliquer le maquillage généreusement, je croyais que j'aurais l'air d'un croisement entre Ronald McDonald et Cher, mais je résultat est incroyable! À ce moment, Amber me rejoint dans une superbe robe asiatique et commence aussi son ''make-over''.

Par la suite, la coiffeuse arrive et m'ébourriffe les cheveux. Elle me fait un grand chignon qui, agrémentée d'une petite perruque (presque de la bonne couleur...chapeau!), me donne une tête complètement différente. La touche finale est une tresse en tissus qui fait tenir le tout en place. Amber a peine à me reconnaître et je m'installe dans un des divans pour l'attendre. Pendant ce temps, plusieurs clients entrent et viennent me regarder de plus près. C'est à croire que les employées ont appelés toutes leurs amies... ou peut-être qu'ils l'ont annoncés sur le site web, aucune idée, mais le studio est bondé. Ma confiance est à son maximum alors qu'on me prends pour une ''vraie'' mannequin, jusqu'à ce qu'un petit bambin me jette un coup d'oeil et se mette à pleurer... bon, retour sur terre Andréanne. Bof, à 2-3 ans ont est jamais très ''fashion'' alors la grande blonde terrifiante est vraiment... terrifiante!

Finalement, nous sommes guidés à l'étage où nous entrons dans une grande pièce pleins de décors. Chaque centimètre du plancher est séparé en différents styles qui permettent de prendre des photos, sous un même toit, d'extérieur, d'intérieur, de salon, de café, de ville, etc. Il y a même un décor de Villa espagnole! Cool! Le photographe m'accueille dans la pièce (voyant son visage, on ne lui a visiblement pas dit qu' E.T. se faisait tirer le portrait ce matin) et m'indique de prendre place devant une petite fenêtre et un arbre. C'est à ce moment que je comme à suer... Les gens qui me connaissent, savent que sur chacune de mes photos je fais constamment le même visage/sourire/pose qui m'empêche d'avoir l'air d'une maniaque avec un gros nez alors je dis à Amber qu'elle doit me donner un coup de main. Heureusement, le photographe me dit exactement comment me placer et je me mets à relaxer un peu. Je tente de prendre une photo avec un sourire, mais mon râtelier ''Crest'' est trop terrifiant pour la pellicule. Amber me traduit que le photographe lui a dit que nous allons tenter un autre style... Quelle manière polie de dire que mon sourire fait pleurer le petit Jésus! Je tenterais alors les poses de contemplation/réflexion! Quelques minutes plus tard, je suis une super star, le dos de la main contre le front, qui regarde vers le futur! Never a dull moment!

Bon, le premier ensemble est terminé. Amber me laisse seule pour prendre ses photos alors je retourne à l'habillage. Voulant emprunter sa robe chinoise pour mon troisième style, je dois choisir une deuxième robe en attendant qu'elle termine. C'est maintenant ou jamais le moment d'être ''sexy'' alors je choisis une jupe transparente en dentelle et un petit blazer qui m'expose le nombril. Disons que ces photos ne seront pas exposées en grand format dans mon salon, mais c'est amusant. Mon maquillage reste le même, mais la coiffeuse procède alors à m'installer une énorme perruque brune sur le côté de la tête. Elle la fait passer au travers de mon front et je me retrouve avec une une grande coiffure espagnole assortie d'une rose noire au dessus de l'oreille! La perruque est remplie de ''noeuds de patate'', mais ça ne se verra pas sur les photos après le passage de Photoshop. Je me regarde un instant dans le miroir et cherche sans succès l'enseignante qui porte les même jeans et aucun maquillage depuis 4 mois. On me guide de nouveau à l'étage où j'ai la chance de pouvoir poser dans le décor de ''Villa espagnole''. Un..deux...trois...Tango! C'est sexy! Les poses sont plus incomfortables les unes que les autres (petit blazer de grandeur XXXS exige), mais je fais confiance au jeune homme qui sait visiblement ce qu'il fait. À quelques reprises, il me demande de croiser mon bras devant mon ventre (merci encore pour la subtilitée) mais je préfère me camoufler un peu que d'avoir des bourrelets dans mes photos ''fashions''. Bof, c'est la faute de la jupe trop petite de toute façon.... hum... hum...

Pour mes dernières photos, j'emprunte la robe chinoise d'Amber et me glisse à l'intérieur... Et quand je dis glisse, c'est plutôt ''Tire comme une malade et replace mes organes intérieurs pour que ça entre''. Je tiens absolument à avoir des photos chinoises alors je décide que la respiration est secondaire. Je peux vous assurer qu'il n'y aura pas de poses d'action c'est certain. À moins qu'ils ne veulent que j'agrandisse jusqu'en dessous des bras la fente de la cuisse! C'est à ce moment que la fameuse perruque chinoise arrive et j'arbore de grands cheveux bruns foncés avec une frange droite. C'est hilarant! La maquilleuse s'en donne aussi à coeur joie et j'ai de l'ombre à paupière bleu et rouge. Moi qui voulait garder mon maquillage pour le souper avec mes amis, ce ne sera plus ''socialement acceptable''. Le dernier décor est un petit restaurant sombre avec de la tapisserie foncé où on me demande de m'installer confortablement sur la banquette. J'étire mes jambes de peur de ''flasher'' le photographe et prend quelques poses. Il me fait ensuite asseoir sur un vieux stéréo, où je tente d'avoir l'air naturelle. Trop facile sur une pièce de plastique qui semble dangereusement vouloir céder sous le poids de la ''fausse chinoise'' qui est assis dessus! Cris de douleur du stéréo.... Finalement, il me demande de me pencher vers l'avant pour avoir l'air sexy... ahhh...arrgg...ehhrhr... impossible!

Lorsque j'ai terminé ma séance, j'attends Amber à l'avant de la boutique où je me fais tout de suite attaquer par les conseillères. La partie ''officielle'' du contrat terminé, elle peuvent maintenant me demander de prendre des photos avec elles. Comme quoi à Shangqiu, je n'ai vraiment pas besoin de décors pour jouer à la ''Star''!