Friday, February 25, 2011

Brad et Angelina

Tel que promis, tous mes amis étrangers de Shangqiu se sont retrouvés pour faire visiter à Max les ‘’merveilles’’ de notre petite ville. J’étais touchée de voir à quel point mes collègues considéraient MA visite comme LEUR visite et bien contente du coup de main pour lui faire passer le meilleur voyage possible.
Notre premier arrêt a été la vieille ville, endroit qu’après 6 mois comme résidente, je n’avais toujours pas explorée. Après un court trajet de taxi, au grand désespoir de Max, nous sommes arrivés aux anciennes fortifications qui entourent les petites rues et marchants authentiques (encore plus authentiques que dans la vraie ville, il faut le faire!) du ‘’vieux Shangqiu’’. Nous avons déambulés dans les ruelles et visités quelques anciennes maisons, revampés pour les touristes, figurines de cires et compagnie. Je n’ai jamais vraiment aimé les répliques, grandeur nature, de personnages chinois alors j’entrais dans chacune des maisons sur mes gardes, prête à me faire surprendre à tout moment par un marchant chinois empaillé. Sérieusement, ils sont vraiment terrifiants. Le point fort de la journée a définitivement été le photo-shoot de guerrier auquel Max a pris part sous l’œil étonné des résidents de Shangqiu. En sortant des fortifications, un petit vendeur offrait aux touristes de revêtir des costumes d’époques chinois pour se faire poser devant le mur, accompagné par toutes sortes de faux animaux empaillés. Il a bien évidemment choisi l’armure de guerrier chinois et l’a revêtu pendant que nous nous tordions de rire sur le sol. Ne voulant pas faire les choses à moitié, il s’est même installé à califourchon sur un faux tigre et a offert au photographe son regard de tueur le plus menaçant. Les habitants, prenant ce type d’activité quand même au sérieux, ne comprenaient pas ce que nous trouvions de si drôle dans cet étranger qui offrait, selon leurs standards, une excellent pose.
 Lorsque nous avons finalement repris notre souffle et qu’il a fait imprimer son souvenir, nous avons continué notre visite vers la partie parc d’attraction du site. Un peu plus loin de nombreux forains chinois permettaient au passants de tenter leur chance à des jeux de dards (avec la dame qui gonflait les ballons au fur et à mesure à la bouche!), des stands de fusils à billes et même quelques jeux de poches. Ce n’est pas pour descendre les chinois ou leur agilité, mais les plusieurs années de baseball de Brett ne leur ont certainement pas fait entrer dans leur profit cette journée là! Il faisait tomber les toutous comme s’il en pleuvait et nous en avions maintenant les bras pleins. Nous sommes ensuite arrivés face à face avec un enclos de colombes que nous pouvions nourrir pour quelques Yuan. Max, toujours volontaire, est entré dans le périmètre et s’est fait joyeusement couvrir par les oiseaux chinois affamés.  Il courrait même en rond pour leur donner un petit défi. Enfin, nous sommes arrivés aux manèges et j’ai tout de suite déterminée que je devrais vraiment être suicidaire pour même essayer le petit train pour enfant. Tout était rouillé, grinçant et probablement coupant et même l’attrait d’un tour en go-kart ne nous a pas convaincu. Je devrais pouvoir attendre pour La Ronde de Montréal, merci!
Le lendemain matin, j’ai amené Max au Temple que j’ai visité lors de ma première semaine à Shangqiu et à notre grande surprise, il y avait justement des festivités pour célébrer les vacances. L’endroit était plein de chinois et Max me suivait de très prêt, pas encore habitué à l’attention que nous pouvons recevoir en ville. J’ai tout de suite sentie son inconfort, car chaque fois que nous entrions dans une nouvelle salle, il ne voulait pas tellement s’y attarder. ‘’Ils sont donc ben tannant les chinois Andréanne… Il me semble qu’on n’est pas si spécial que ça!’’. Oh mais tu as aucune idée de ce qui les intéresse ici! De la peau blanche, check, une taille pas trop intimidante, check et la version réelle de Ken et Barbie, check. Il a atteint son point le plus bas, quand nous avons passé à côté d’une scène où un chanteur donnait une performance et qu’il s’est arrêté en plein milieu de sa chanson pour crier ‘’Hrrrrrello!!’’ dans son micro! Quelques minutes plus tard, un courageux nous a demandé de poser pour une photo et nous avons accepté, créant ainsi un mouvement de foule, car tout le monde voulait aussi son souvenir. Généralement, ils sont trop gêné pour nous demander quoi que ce soit, mais quand un s’y risque et que nous acceptons, c’est totalement ‘’fair-game’’. Maxime en avait maintenant assez et m’a demandé si nous pouvions retourner se cacher chez moi pour quelques heures. Pffff petite nature!
En soirée, question de lui donner une petite pause du bizarre, je l’ai amené au bar local pour prendre une bonne bière. Dès que nous avons pris place autour d’une table et que j’ai salué les chanteurs de la soirée, une ‘’vraie de vraie fatigante’’ chinoise est venue s’asseoir à côté de Max. Question de limiter les questions, nous avons décidé que j’allais dire à tout le monde qu’il est mon frère alors la pauvre fille s’est immédiatement jeté sur lui. Personnellement, je crois qu’elle avait beaucoup trop bu, alors que Max pense que c’est plutôt son charme magnétique, mais elle a commencé à lui tirer le bras et le nourrir de graines de tournesols à même la bouche (pas bouche à bouche si ce n’est pas clair, mais main – de la fille, à bouche – de Max). Elle prenait même la peine d’enlever les écailles avant! C’est tout que du désespéré ça mon ami! À un certain point, ne voulant plus qu’il boive (même si c’était seulement sa première bière) elle saisissait chacun des verres qu’il portait à ses lèvres pour le remettre sur le bar. Un comportement comme ça, ça peut rapidement devenir irritant. Je l’ai donc tirée par le bras (et ce n’était pas la première fois) pour lui dire dans mon chinois modeste qu’elle devait arrêter et s’il-vous-plait-nous-foutre-patience-et-se-casser-maudite-folle! Elle s’est alors pendu à mon cou pour me dire qu’elle m’aiiiiiiiiiiiiiiiiime et j’en ai eu assez. Je suis partie vers la salle de bain et j’ai remarqué qu’elle me suivait. J’ai tout de suite accéléré le pas, pour finalement courir, sachant très bien que les portes ne se verrouillent pas dans cet établissement. J’ai réussi, essoufflée, à entrer dans la toilette avant qu’elle ne me rattrape. Ça virait rapidement au film d’horreur tout ça! Alors que je faisais ce pourquoi j’étais à la salle de bain, tout en tenant fermement la porte, je pouvais l’entendre crier de l’autre côté du mur ‘’I loooooooooooove you!’’. Où est ma bombe de poivre de Cayenne quand j’en ai besoin! Une minute plus tard, je ne l’entendais plus alors je suis retournée au premier étage pour la trouver en train d’essuyer la bouche de Max avec une napkin. Trop c’est trop, j’ai fait signe au patron du bar qu’elle devait partir et il  l’a tout de suite jeté dehors. Finalement, la popularité parfois ça peut avoir du bon! En chemin pour la maison Maxime m’a dit : ‘’Et bien les gars du travail ne croiront jamais ça!’’. En effet, ce qui arrive à Shangqiu… reste généralement à Shangqiu!

Le visiteur

Le plus drôle, lorsqu’on reçoit de la visite en Chine après plusieurs mois d’acclimations au pays, c’est qu’on retrouve tous les émerveillements de l’arrivée, pour le meilleur et pour le pire…
En arrivant à l’aéroport de Shenzhen après mes vacances en Thaïlande, m’attendait mon fidèle ami de mes années dans l’armée, Maxime. Pour tous ceux qui le connaissent, il est hilarant, toujours près à parcourir des distances impossibles pour passer du temps avec ceux qu’il aime et surtout plein de surprises. Du moment où il m’a annoncé qu’il venait passer ses deux semaines de vacances avec moi, je savais que mon retour en Chine serait mémorable. J’ai donc passé la douane le plus rapidement possible et me suis retrouvé devant le carrousel à bagages avec beaucoup d’anticipation. Parce que notre temps ensemble était compté, il a fallu qu’il arrive à Hong Kong seul, traverse la douane vers la Chine et se rende à l’aéroport sans moi. Pour un voyageur tout de même expérimenté, mais qui a plutôt l’habitude des touts inclus, j’espérais qu’il s’était bien rendu et que je n’aurais pas à appeler la police pour retrouver un petit Gatinois en détresse dans la mégapole de Shenzhen! J’ai malheureusement la mauvaise habitude de me retrouver sans bagages après un long voyage alors quand toutes les valises ont disparus du chariot et que mon sac a dos n’y était pas, j’ai pensé que mon mauvais karma était de retour… c’était sûrement la maudite photo de chat! J’ai agrippé la première chinoise en vue et lui ai expliqué sans pincettes que JE partais pour Shangqiu demain et qu’ELLE avait intérêt à retrouver mon sac OU SINON… Elle a couru vers la porte et est revenu me dire quelques minutes plus tard qu’ils avaient retrouvés mon sac et que quelqu’un l’avait pris par erreur. Good girl.  Wow, s’approprier la mauvaise valise dans l’excitation du moment, ok, mais un sac à dos, il faut vraiment être aveugle! J’ai donc traversé la porte des arrivés et attrapée mon sac en m’assurant de jeter un regard qui tue à la coupable. Franchement madame, c’est pas fort! Heureusement, Max m’attendait tout sourire et nous sommes partis vers l’hôtel pour y passer la nuit avant notre train du lendemain.
En chemin dans le taxi, Max s’est tourné vers moi un peu inquiet : ‘’Euh… Andréanne? Les toilettes de l’hôtel, elles vont être comment?’’. ‘’Qu’est-ce que tu veux dire? Elles sont normales’’ lui répondis-je amusée. J’étais finalement du côté arroseur plutôt qu’arrosé de la ‘’bonne blague chinoise’’. ‘’Et bien c’est qu’en arrivant à l’aéroport, je suis allé aux toilettes et quand j’ai ouvert la porte, je me suis demandé qui avait pris le bol. Franchement, s’ils font des réparations, ils devraient mettre un signe ou quelque chose!’’ me confie-t-il gêné. Haha tu n’es pas au bout de tes peines mon gars! J’en ai profité pour le rassurer et lui dire que les toilettes chez moi sont normales mais qu’il devrait tout de même apprendre à ‘’s’accroupir’’ pour les envies pressantes. Nous sommes arrivés à la réception et avons trouvé notre petite chambre crado. Je me suis tout de suite effondrée de fatigue, mais Max qui était sur l’heure canadienne a décidé que s’il devait rester réveiller, il méritait de la compagnie. Après plusieurs mois sans vraiment communiquer, nous avons passé la nuit à jaser alors qu’il se tortillait inconfortable dans les draps sales.  J’étais trop contente de retrouver mon ami alors je lui ai répondu en monosyllabes jusqu’à ce qu’il s’endorme finalement.
Le lendemain nous nous sommes dirigés vers la gare où j’ai récupéré nos billets de train que Shannon avait laissé à la consigne d’un hôtel chic. Je suis entrée dans le lobby vêtue de mes plus beaux jeans et j’ai demandé au valet mon enveloppe.
-          Hello, did your friend stay in our hotel?
-          No, she didn’t but you have an envelope for me.
-          Ok, are you a guest here?
-          Euh… no but you have an envelope for me…
Le pauvre gars semblait vraiment se demander pourquoi et comment il avait un colis n’appartenant ni à un ancien, ni à un futur client… Ahh les charmes féminin, parfois ça ne s’explique pas. Bref, dix minutes plus tard, nous avions nos billets. Le trajet jusqu’à Shangqiu s’est fait sans anicroches et Max qui voulait voir le panorama chinois a malheureusement succombé à son décalage et passé un bonne partie du voyage à tester l’opacité de ses paupières. Ce n’est pas très grave, il allait avoir l’occasion de se reprendre plus tard.
Nous avons passé ses premiers jours à Shangqiu à relaxer et sortir quelques fois pour trouver de la nourriture dans une ville qui était toujours endormie par ses célébrations du festival du printemps. En gros, aucun restaurant à 10 km à la ronde de l’université n’était ouvert. Nous devions nous déplacer majoritairement en taxi et Max  m’a très rapidement fait comprendre qu’il avait la chienne et que ‘’pourquoi est-ce qu’ils prennent la peine de dessiner des lignes dans la rue quand personne ne sait vraiment conduire’’. Et bien c’est le dépaysement total que tu voulais mon ami! Plus vrai que ça tu meurs et je ne t’ai même pas encore fait goûter de la bouffe sortie du fond de la casserole d’un cuisinier sur la rue! You are in for a treat my friend!
À ce point, nous venions de découvrir les nouveaux poulets de mon voisin et pour le bien de mon ami et sa santé mentale nous devions rapidement nous organiser un petit voyage typiquement chinois : Pékin et sa grande muraille. Mais surtout pas avant d’avoir visité les attractions locales!

Wednesday, February 23, 2011

La fêtes des pyromanes

Pour tous ceux d’entre-vous qui ont une petite tendance vers la pyromanie, la fête chinoise des lanterne est exactement ce qu’il vous faut.  Pendant les quelques jours de ce festival, il est totalement acceptable de faire partir la moitié de la ville de Shangqiu en feu pour la seule et bonne raison que ‘’C’est la tradition’’!
En effet, la fête des lanternes, qui clôt le festival du printemps est célébré par de nombreux feux d’artifices maison et l’allumage de plusieurs lanternes en papier de soie. La briquette enflammée installé à l’intérieur transforme la loupiotte en montgolfière et permet son envol rapide à plusieurs pieds dans les airs. La légende veut que les habitants d’un village chinois aient provoqué la colère du Dieu du feu et que comme répercussion, il les menaça de brûler leur ville. Question de le duper, lors du festival, tous les habitants sont sorti de leur maison avec des lanternes, donnant l’effet que la ville était déjà bien carbonisée. Bref, j’avoue que des lanternes en feu ce n’est pas très sécuritaire, mais oh combien mignon. En plus, s’il fallait que quelqu’un mette le feu au gazon séché devant mon appartement, il aurait été facile de se cacher dans la foule pour ne pas être accusé du brasier.  Nous n’avions plus rien à craindre.
Heureusement pour Max, cette année, le festival était la veille de son départ alors nous avons pu participer pleinement aux activités criminelles. Le matin, lors de notre sortie en ville, nous avons acheté une dizaine de lanternes que nous planifions de faire partir en soirée. Question de bien en comprendre le fonctionnement nous avons invité Shannon et Brett pour un décollage d’après-midi. En fait, ce n’est pas très compliqué, il suffit de partir le bloc de cire en feu, de bien tenir la soie pour ne pas avoir de combustion instantanée entre les mains et lorsqu’elle est prête, de la laisser partir tranquillement. Je me suis tout de suite précipitée avec Brett pour le premier décollage qui ne fût malheureusement pas un très grand succès. Après un départ prometteur, la lanterne s’est mise à voler dangereusement près des arbres et il a fallu changer sa trajectoire boiteuse. Elle a terminée sa course dans le lac. Max et Shannon ont réussi à bien faire voler notre seconde lanterne et nous l’avons regardé longuement jusqu’à ce qu’elle se perde dans la pollution atmosphérique… comme c’est romantique.
Pause lanterne, il fallait disputer une partie de Monopoly. Lorsqu’est arrivée l’heure de souper, tous les pères de familles de la ville sont venus sur notre vaste campus pour mettre en place un petit feu d’artifice maison pour leurs bambins impressionnés. Mais quand on parle de feu d’artifice chinois, ce n’est pas un petit pétard ou une chandelle qui fait des flammèches. On parle carrément de Feux du Casino… en moins long et sans la musique. Dans toutes les directions, le ciel était rempli de pétards de toutes les couleurs et c’était magnifique. Ayant prévu le coup, nous avions aussi achetés quelques engins que Max s’est empressé d’allumer. Il a déposé le cylindre grosseur ‘’bombe lacrymogène’’ en plein milieu du petit jardin et nous avons attendu avec impatience  que les premières fusées s’échappent du paquet. Mais plutôt que d’avoir droit à des ‘’Belles bleus’’ et des ‘’Belles rouges’’, nous avons été victime d’un cataclysme niveau 5 sur l’échelle de Richter. L’onde de choc nous a faire reculer de 10 mètres en courant et simultanément, les alarmes de toutes les voitures environnantes se sont déclenchés… oups. C’est ce qui arrive quand on achète des feux d’artifices en pointant. J’ai regardé avec déception l’endroit où se trouvait le carton (car il était bien évidemment en plusieurs petits morceaux à ce point) alors que Max sautait partout en criant ‘’Cool!’’. Je suis retourné à l’allumage de mes petites lanternes pépères alors qu’il en a plutôt profité pour traumatiser tous les passants, leurs chiens… et leurs voitures. Il ne faut pas s’étonner après tout ça que les coqs n’aient pas bronché lorsque nous avons tentés de leur faire peur avec nos petits pétards.
Lorsque notre stock s’est épuisé, nous sommes rentrés chez moi et avons tenté de regarder un film en sautant toutes les deux minutes, car les bombardements semblaient se trouver dans mon salon. Comme il l’a si bien dit : ‘’Ouain, il ne faut pas être post-traumatique pour aller chez vous!’’. Non mon ami, c’est plutôt en revenant au Canada APRÈS la Chine, que tu vas être post-traumatique!

Sunday, February 20, 2011

Torture chinoise

Je dois vous dire que j'étais bien contente de retrouver Shangqiu et mon appartement après 4 semaines sur la route. C'est bien beau les vacances, mais à un certain point, il devient nécessaire de passer une bonne nuit de sommeil dans son lit!

Je dépose donc mes sacs et fais le tour du proprio avec mon ami Max, qui est en visite du Canada pour deux semaines. À part les boules de poussières géantes (en mutation avec mes cheveux) qui donnent un petit air ''western'' à ma maison, je ne découvre pas de surprises particulières (lire ici: Nouveaux amis à antennes ou piscine ''Infinity'' dans ma cuisine). Nous prenons place au salon pour jaser un peu:

Andréanne: Alors comment se passe le travail?
Max: Et bien... COCORICO!!!! euh ça va... COCORICO!! en fait, c'est... COCORICO!!!

Je me lève de ma chaise comme si elle était en feu et me colle la tête sur la vitre. Imaginez-vous donc qu'un des habitants du bâtiment d'en face à décidé de se procurer des coqs pendant les vacances! Et par le vacarme qu'ils font, j'estime qu'ils doivent bien être une vingtaine dans la petite boîte (ou 2 sur le ''Speed!''). Il y a quatre rangées d'appartements pour les enseignants sur le campus et entre chacun des bâtiments, se trouve un petit jardin commun. Mon nouveau meilleur ami chinois a donc décidé de se ''gosser'' un poulailler avec 3-4 petites branches de bois et une toile en plastique. Bra...vo! Je suis certaine qu'il s'est dit que vu qu'il achetait les poules pendant les vacances, personne ne s'en rendrait compte... erreur fatale Maturin, probablement que le Chairman à Pékin peut entendre le vacarme de tes bestioles. Nous tentons de continuer la conversation, mais les coqs se font aller littéralement à toutes les quelques minutes et les petites veines de mon cou se mettent à sortir. Le lendemain matin, nous nous faisons bien évidemment réveiller au son du coq. Je me dis: ''Tient, pour une fois qu'il chante à la bonne heure...'', mais pour lui il semblerait bien que toutes les heures sont bonnes, car il continue - non-stop - jour et nuit. Un peu mêlé le monsieur... J'invite Shannon à jouer au Monopoly à la maison, mais le scénario est le même:

Shannon: Ok, I'm going COCORICO to buy COCORICO Parkplace COCORICO
Andréanne: 2 COCORICO hundred COCORICO dollars COCORICO

Décidant qu'assez c'est assez, je profite d'un moment où la femme du voisin laisse sortir les coqs pour la confronter. Rosetta Stone ne m'ayant malheureusement pas encore appris à ''Chialer après un voisin qui s'achète des poules'', je profite de l'occasion pour lui faire mes plus gros yeux et brasser ma tête de gauche à droite, dans un long mouvement de ''tu n'as pas d'allure. Je le sais. Tu le sais, alors vire les poules!''. Probablement que j'aurais obtenu plus de résultats en pointant les poules et ensuite me passant l'index sous le cou, mais il ne vaut mieux pas laisser ce type de choses à l'interprétation. Elle pourrait croire que c'est elle que je veux assassiner. La seule réaction que j'obtiens de la femme après mon numéro de mime est un grand ricanement. ''Ah oui hein? À la guerre, comme à la guerre!!''. Heureusement, au même moment en Chine c'est le festival des lanternes et les Chinois en profitent toujours pour faire exploser les plus gros feux d'artifice. Max en achète une bonne quantité, mais notre opération nocturne de ''traumatisage aviare'' ne fonctionne pas. Ce sont des poules chinoises, elles en ont vu d'autres!

Je passe les prochains jours à essayer plusieurs techniques pour faire taire les bêtes (replacer la toile, enlever la toile, tente d'attirer le chien errant dans leur cage, leur raconter l'histoire de St-Hubert...) mais rien ne fonctionne. Il y a même le voisin gonflable chinois qui a aussi commencé à se construire son abri géant à poules (comme tout bon voisin gonflable, ce doit être plus gros). Étrangement, je n'ai rien contre sa construction, car elle a environ la grosseur d'un parc Ronald McDonald (sans le bac à bulles malheureusement) et seulement trois poulets, dont une chinoise bizarre (je soupçonne sa mère de l'avoir conçu avec un canard...), qui partagent l'espace. Il n'y a donc pas de guerre de gang et pas de cris. Comme Shannon me l'a si bien expliqué, les coqs crient, car ils sont tous pris en ''tapon'' dans un habitat de la grosseur d'une cage à homards et ils s'envoient promener à longueur de journée:

Coq 1: Eille, eille, eille recule, t'es de mon côté!!
Coq 2: Même pas vrai, je ne touche pas à la ligne! (il allonge la patte tranquillement)
Coq 3: Oui oui, ton ongle est dessus!
Coq 2: Bon, viens me bouger alors, t'es même pas capable!
Coq 1: Ah et puis va donc..
Coq 2: Toi va donc!
Coq 3: Allez-y donc tous les deux!

Et ça continue comme ça, jour et nuit... et jour... et nuit. Ma patience arrive finalement à son maximum alors que je tente de travailler et que j'ai soudainement à la fois, des envies de poulet frit et des pulsions violentes contre mon petit crayon qui n'écrit pas! Avant que je ne passe une chaise par la fenêtre, j'envoie un message à mon patron.

''Hi Mr. Yu. I hope you had a nice holiday. I am sorry to disturb you but I was wondering what is the school policy on raising animals in the communal garden? Someone is keeping 3 or 4 roosters in a cage and they scream all day long. I am only complaining because school is starting tomorrow and I can't sleep or work. Thank you very much.'' Quand même, pour la santé des étudiants, il est préférable que je sois reposée, non!

Je reçois sa réponse en fin d'après-midi:

''Hi, I talked with the owner, she said she will kill them soon.''

Ah... ça règle le problème j'imagine... et maintenant on dirait bien que je vais avoir sur la conscience l'exécution de ces poulets. Je devrais peut-être leur amener du pain demain...

Polaroid 14 - Princesse Express

Comme je vous l'ai déjà mentionné, les Thaïs ont une affection particulière pour leur royauté et nous avons eu la chance d'être témoin de leurs démonstrations de ''love'' lors du Nouvel An chinois.

Pour l'occasion, nous nous déplaçons au Chinatown de Bangkok pour tenter de trouver les célébrations. En sortant du métro, des acrobates chinois escaladent des tiges de bois au rythme d'une musique de percussion et des pétards. En plein milieu de la rue principale, il y a des centaines de personnes et des dragons chinois dansent au milieu de la foule, sous l'oeil de leur ''dresseur''. En arrivant au coin, la rue barrée alors comme toutes bonnes touristes, nous nous mêlons à la foule et attendons qu'il se passe ''quelque chose''. Après quelques petits coups de coude, je suis finalement installée au premier rang, juste derrière les plus coriaces petites vielles thaïlando-chinoises qui veulent VRAIMENT être en avant. Heureusement, grâce à notre taille occidentale, nous arrivons à voir bien au-dessus des têtes devant nous. La compétition est féroce. Après un petit moment, la police et l'armée se mettent à scanner la foule et demandent aux passants de se découvrir la tête et de fermer leurs parapluies. Un peu étrange, mais à ce moment, nous nous disons que c'est probablement pour le bien des gens à l'arrière. En fait non, c'est plutôt l'invitée d'honneur qui requiert un habillement spécial (''Bon, où est la distribution de manches et de paréo, je suis ENCORE mal habillée!''). Environ une heure plus tard, lorsque les gardes du corps se mettent en position, la foule s'excite et nous avons maintenant plusieurs petites madames qui tentent de nous grimper au cou. Je ne fais pas des blagues, il y en a une qui avait carrément les mains sur mes épaules et me tirait vers l'arrière. Sous le soleil plombant, c'était incroyablement agréable... not. Finalement, l'escorte mobile arrive et nous nous doutons que nous allons avoir affaire à la royauté. 1, 2, 3 gros camions arrivent et laissent passer une petite mini-Cooper noire d'où sort la princesse de Thaïlande (ou sa cousine... disons qu'elle a déjà serré la main du roi à un party de Noël). Oubliez les chars blindés, elle se promène avec style! Et ce n'est pas tout, elle conduit!!! ELLE CONDUIT la Cooper! Pas de Pope mobile pour elle. Un soldat la remplace au volant pour retourner son véhicule alors qu'elle passe comme une fusée devant la foule, fais 2-3 ta-tas et s'engouffre dans temple chinois. Les petites madames sont pâmées! Ma mère me regarde incrédule et avant de pouvoir vraiment saisir ce qui se passe, la princesse refait les quatre pas qui mènent à sa Cooper et part sur les chapeaux de roues... Tout ça pour ça??! Oui... tout ça pour ça! C'est tout? Oui, c'est tout!

Mais ce n'est pas la fin! Nous continuons notre promenade le long de la rue pour découvrir que les policiers sont aussi en train de la fermer. Ils nous invitent à prendre place le long de la barrière et à nous asseoir sur le sol. Pourquoi pas, ce doit être la parade du Nouvel An, dragons et tout! Nous attendons... et attendons... et attendons... Après une heure et demie, nous décidons de continuer à marcher un peu, mais reprenons place sur l'asphalte un peu plus loin, de peur de manquer l'action. 10, 20, 30, 40 minutes, c'est assez! Je me dirige vers un policier et lui demande quand débutera la parade?

''What parade? There is no parade, but the princesse will drive through again later'', nous dit-il les yeux brillants...

Temps d'attente (ne sachant pas que c'était pour la princesse): 4 heures
Temps de contact visuel avec Sa Majestée: 15 secondes
...
Merci bonsoir votre Majestée, ce sera tout pour nous! Nous nous sommes levées au cinéma la veille...

Saturday, February 19, 2011

Polaroid 13 - Bonne nuit, bon film!

Après notre visite à l’aquarium, nous décidons de rester au centre d’achat et de nous payer une bonne séance de cinéma. Cependant, lorsque nous tentons d’acheter nos billets, la caissière nous indique que notre film est seulement présenté dans la salle PLUS. La salle PLUS? J’ai lu sur internet que certaines salles de cinéma en Thaïlande sont équipées des sièges plus luxueux et en payant un supplément, les clients peuvent participer à cette expérience de cinéma VIP (à lire ici : Pas de chinois en pyjama qui crachent dans l’allée!). Nous ne faisons ni une, ni deux et achetons nos billets malgré le prix un peu plus élevé. Mais soyons honnête, avec le prix des billets de cinéma au Canada, ce que nous avons payé pour la salle PLUS, nous aurait probablement donné à la maison deux billets ‘’VIP’’ pour une matinée-bébé, un mercredi après-midi au cinéma ‘’cheap’’. Après l’achat obligatoire du pop-corn (il n’est pas sucré comme en Chine! Larmes de joie!) nous entrons par des portes coulissantes dans un genre de "lounge" avec éclairage tamisé et divans en cuir ou une serveuse nous escorte à une table. Il ne manque plus que Michael Bublé et son quatuor de Jazz dans un coin pour compléter l’ambiance. Elle nous explique que nous avons droit à un café, thé ou une liqueur gratuite et des biscuits… euh d’accord, nous profitons donc du petit salon exclusif pour boire notre café tout en regrettant de ne pas nous être habillée plus chic! Dire que nous sortons du fish-spa… j’espère qu’ils n’arrivent pas à sentir le parfum de nos thérapeutes à nageoires. Lorsqu’arrive l’heure de notre film, nous entrons dans la salle pour découvrir une vingtaine de gros La-z-boys, étendus sur quelques rangées et en groupes de deux. Ils sont même conçus de manière à ce que le rebord des chaises fasse un petit paravent et donc, on ne peut pas voir nos voisins (les coquins!). Et voilà notre place. Nous tassons l’oreiller et la couverture (Andréanne - en lançant son pop-corn dramatiquement: mais j'avais demandé du satin, DU SATIN!) pour prendre place dans le centre de commande et commencer à ajuster le siège. Je cherche sans succès ma paire de pantoufles et mon pyjama… il y encore place à amélioration les gars! Après un peu de gossage, mon dossier est complètement incliné et j’ai les jambes à l’horizontal. C’est bien beau tout ça, mais pour le moment, je n’ai qu’une excellente vue du plafond... B izzzzzzzzzt Bizzzzzzzzztt, Voilà c’est mieux! Quand on pense que les gens arrivent à s’endormir au cinéma régulier, je n’aimerais pas savoir le nombre de clients qui doivent se faire brasser par le portier. Remarque qu’avec le service qu’ils offrent, ils te flattent probablement les cheveux et te chantent une chanson pour que ton réveil se fasse en douceur! J’ai justement les paupières un peu lourdes… et on est tellement bien assis… FOCUS Andréanne! Le film débute. Aux premières notes de la musique, nos compagnons de salle se lèvent comme des bombes et nous ne comprenons pas trop ce qui se passe. Je sais que normalement la phrase est : ‘’Dans le doute s’abstenir’’, mais en voyage j’opte plutôt pour ‘’ Dans le doute, tente de passer incognito’’. Nous comprenons bien vite que c’est l’hymne national thaïlandais et les gens sont priés de se lever. C’est que j’aimerais bien me lever, mais le siège m’a avalée et je suis profondément incrusté dans mon ‘’bean-bag’’ de salon! Biiiiizzzzzzzzzzzzzt, Bizzzzzzzzzzzzzz, VITE, BIzzzzt, Bizzzt. Bon, juste à temps pour la fin! Tant mieux pour les Thaïs, ils sont franchement en amour avec leur royauté (pour comprendre, vous devrez lire mon prochain Polaroid). Après plus de contorsions, nous ne replaçons dans le siège, juste à temps pour voir une des serveuses faire la livraison au la-z-boys du pop-corn de Monsieur et Madame à notre gauche. Avoir su, nous n’aurions pas été chercher nos friandises nous-mêmes, à la sueur de nos fronts et l’usure de nos bottes comme le petit peuple! Nous sommes dans la salle PLUS après tout! (Désolée, fin du spécial gros égo). Nous restons jusqu’à la fin de la présentation pour prendre quelques photos subtilement de leur arrangement.
Je peux vous dire que je suis tombée de haut, quelques semaines plus tard, quand je suis retournée au cinéma chinois pour voir The Green Lantern. Pendant un instant, en fermant les yeux, je pouvais presque jouer avec les boutons imaginaires de ma chaise...
DRIIIIIIIIINNNG, DRIIIIIIIIINNG... WEI???

Friday, February 18, 2011

Polaroid 12 - Yum, Yum de la bonne corne

Après quelques journées à explorer les reliques religieuses de Bangkok, nous décidons de nous payer une journée de shopping dans un des plus grands centre- d’achats de l’Asie du Sud-Est et visitons même l’aquarium qui en occupe le sous-sol au complet. En achetant notre billet, nous optons pour la formule tout inclus, qui nous permet de faire un tour de bateau avec un plancher transparent dans un aquarium (c’est plus cool que ça en a l’air!) et même un fish-spa… C’est un spa pour les poissons? Ils vont se refaire une santé?! Et non, c’est un spa qui utilise des poissons pour donner ses traitements. Oui, ça semble complètement dégoûtant (mais moins que le gars qui se décrotte le nez en ce moment à mes côtés alors que j’écris mon blogue dans le train… BREF), mais je voulais absolument l’essayer, car c’est la fureur en Thaïlande. Nous arrivons donc devant deux baignoires circulaires pleines de poissons où des touristes ricanent et on nous demande d’enlever nos souliers pour que les préposés puissent nous laver un peu. Ok, alors ils mangent la corne et la peau morte, mais pas la mousse de bas?! C’est cheap un peu! Enfin, nous nous installons autour du bain commun et attendons de nous faire grignoter. C’est sûrement un compliment sur l’état de nos pieds, mais les poissons en ont clairement rien à faire de nos panards et sont tous fixés intensément sur les pieds du monsieur qui partage notre bain. Ouach, c’est dégoûtant à quel point il doit être savoureux (et toi à gauche lâche ton nez, tu vas le faire saigner!). Lorsque ses dix minutes sont écoulées, il se retire de l’eau et permet aux poissons de passer à une autre proie. La sensation est franchement étrange à décrire : C’est un peu comme si on vous grattait tranquillement le dessous du pied, mais ça peut pincer aussi un peu et ça chatouille. L’effet le plus près est probablement de vous passer une brosse à dent électrique sur les pieds (mais pas la vôtre, c’est dégueu! Celle de votre coloc/mari/ami, c’est beaucoup mieux!). Quand nous avons terminé, nous sortons de la baignoire pour enfiler nos bas et l’effet est magique! Mes pieds sont doux comme des fesses de bébés ET c’était amusant. Ce sera à refaire, mais je me sens tout de même coupable pour les pauvres poissons qui passent la journée à grignoter la corne des touristes. Mais tiens, j’ai justement 3 poissons rouges qui ne servent à rien chez moi. Il est grand temps qu’ils gagnent leur pension… À suivre!

Polaroid 11 - Monk'ed

Andréanne : Oh regarde maman, il y a un autre Temple de l’autre côté de la rue.
Maman : Ok on y va?!
Vendeuse de la rue : Hi! You guys saw the big buddha? Did you like the big buddha?!
Andréanne (polie): Yeah sure, it was amazing.
Vendeuse: Ok come, I’ll show you something else.
Andréanne (naïve): Sure, what is it?
Elle me guide alors vers une petite porte d’où sort un moine tout habillé en tunique orange (nous comprendrons plus tard que c’était probablement le changement de quart de travail…) et je découvre à l’intérieur un autre moine assis qui nous demande d’entrer. Au début, je refuse d’y aller, n’étant pas trop du genre ‘’spirituel’’, mais croyant avoir vu un vrai moine en sortir, je me dis que ce doit être légitime et je vais y jeter un coup d’œil. Nous prenons donc place devant ‘’notre sainteté’’ et sa jeune interprète nous dit qu’il va nous bénir. ‘’Euh… ok?!’’ Nous joignons nos mains et inclinons la tête (c’est comme ça qu’ils font non?!) alors qu’il prend un petit balai en bois et se met à nous asperger d’eau ‘’bénite’’ en récitant une prière.
Andréanne : (dans ma tête) Bon, je suis supposée penser à quoi exactement en ce moment? Jésus? Buddha?
- Euh… merci votre sainteté (c’est assez anonyme! ) pour le beau voyage? C’est-tu correct?
Comment est-ce qu’on va sortir d’ici sans payer? Coudon, ça fait donc bien longtemps qu’il arrose maman! Je me demande à quoi elle pense…
Christiane : (dans sa tête) Pas ma caméra, pas ma caméra…
Lorsqu’il est finalement à court d’eau bénite (elle est toute sur la tête de ma mère…), le moine termine sa prière et nous relevons la tête. Il donne deux bracelets en plastique à son assistante (directement de main à main : Erreur #1) qui nous les place sur les poignets. Et arrive ensuite la facture…
Vendeuse : Ok now, please you can give money to the monk for the prayer.
Maman (ne s’en faisant pas passer une petite vite): How much?
Vendeuse : I don’t know… 300 Baht each?!
Oh que oui tu le sais! Je suis étrangement bouche bée et je regarde ma mère en attendant sa réponse. Habituellement, je ne me fais jamais emballer dans des histoires du genre et je flaire les arnaques à 10 km à la ronde, mais il y a quelque chose avec le fait que ce soit un moine et qu’il a peut-être une ligne directe avec St-Pierre (ou à la réincarnation) qui m’empêche de l’envoyer promener. Mais ça n’impressionne pas ma mère!
Maman (en enlevant son bracelet): No way, take it back!
(Note: Mais est-ce qu’on peut se faire rembourser l’aspergeage??!)
Vendeuse : Ok, ok 100 Baht.
Andréanne : For two.
Vendeuse: Well, no, not enough.
Finalement, nous fouillons dans notre sac, sortons un billet de 50 et lui disons que nous allons leur faire un don. Je dépose l’argent devant le moine (encore pour ne pas le toucher directement), mais il me le prend des doigts (Erreur #2) et le met dans un petit pot. En sortant, il nous donne même un porte-bonheur : La photo d’un chat borgne… Wow c’est trop gentil, je ne sais quoi dire! Nous sortons toutes les deux de la pièce en riant et se demandant le nombre de touristes qu’ils arrivent à arnaquer à 300 Baht la douche!
Maman : Sais-tu, peut-être que le chat borgne c’est pour les clients cheaps?!
Andréanne : En effet, on va devoir trouver le moyen de s’en débarrasser de manière sacrée pour ne pas qu’il nous porte malheur!
Je vous dis que tout le reste de notre voyage, nous n’avons plus vu les moines de la même manière. Ma mère a même trouvé des tuniques à vendre à l’épicerie (Non ce n’est pas une idée de PME papa!) J’ai tout de même laissé ma photo de chat en Thaïlande par superstition… Plus tard en soirée, ma mère se tourne vers moi et me dit en riant : ‘’We’ve been monk’ed’’. En effet, où es-tu Ashton…

Polaroid 10 - La honte 2

Bangkok est vraiment une ville incroyable, qui arrive à rejoindre le propre et la crasse, le nouveau et le vieux, les moines et les ‘’lady-boys’’, etc. Et étonnamment, ça fonctionne et on y trouve de tout. Notre première visite est le Grand Palace, qui était une résidence du Roi. En sortant du bateau/taxi, nous décidons de suivre la foule de touristes qui butinent entre les petits vendeurs. Nous avons été averties d’une attrape très populaire à Bangkok où les chauffeurs de Tuk-Tuk t’annoncent que ce que tu veux visiter est fermé pour une raison X mais, tel Superman, il peut sauver la situation en t’offrant un tour sur mesure de la ville, pour un prix ridiculement bas. En fait, ils amènent les touristes dans les bijouteries (de leurs amis) et collectent une immense commission. Dès que le premier chauffeur s’approche de nous pour nous annoncer la ‘’mauvaise nouvelle’’, nous lui rions au nez et continuons vers le Temple (Andréanne et Christiane : 1, Bangkok : 0). C’est un peu pourquoi quand un homme nous dit à l’entrée du temple que nous devons nous changer, nous ne le croyons pas et pensons qu’il veut seulement nous vendre ses guenilles. Mais non… il y a une table d’installée à l’entrée où la police de la pudeur avertie dans un microphone, les touristes exhibitionnistes en infraction (‘’Sir your sandales…. Mam you need sleeves…Short shorts’’). Au moment où je crois que ‘’Tout ça c’est pour les autres’’ j’entends : ‘’Miss, no short, no tank-top’’. Oups, on dirait bien qu’on fait aussi parti des dépravés. Heureusement, le temple offre encore un service de pudeur gratuit (donc pas besoin de s’acheter de vêtements à Bangkok… on se promène en bobettes et on peut simplement faire le tour des temples?!) et nous nous mettons en ligne pour recevoir nos vêtements de la honte. Cette fois-ci, nous avons la change de revêtir un beau petit chemisier et un sarong…. mais quand nous nous regardons dans le miroir, nous avons l’air de deux nonnes en vacances! Sœur-Andréanne-de-la-honte et Sœur-Christiane-de-la-pudeur. Heureusement, une fois de plus, nous ne sommes pas les seules à devoir utiliser le service alors il y a des touristes avec des pantalons de pyjama, des chemises hawaiiennes, etc. Au moins, ça fera des photos de vacances intéressantes.

Polaroid 9 - La honte 1

Pour notre première soirée à Bangkok, nous décidons d’aller dans un restaurant qui offre une vue à couper le souffle de la ville. Des touristes français que nous avons rencontrés entre deux bouchées de Pad Thaï, nous ont fortement recommandé l’endroit et le type se promenait même avec les cartes d’affaires du restaurant dans son portefeuille. Par la manière dont il nous a donné la carte, on aurait dit qu’il partageait avec nous un secret bien gradé de Bangkok alors nous étions très excités de découvrir son petit coin exclusif… Le soir même, nous nous préparons donc à la chambre et pour la première fois en trois semaines (dans mon cas du moins) je laisse tomber mon bikini et mes bermudas pour mettre quelque chose de plus approprié. Heureusement, ma mère m’a apporté une belle petite robe et j’enfile mes sandales de marche.
En arrivant devant l’hôtel hyper-posh, nous comprenons bien vite que nous ne serons pas seules, car l’immeuble a à peu près la taille d’un Hilton, avec un Holiday Inn sur la tête et un Ramada dans le derrière! Il est immense et le portier est vêtu du même costume que les “esclaves’’ de Tintin au Congo… bas golf et chapeau-jungle inclus! Bon, s’il y a une attaque de tigre, au moins nous serons en sécurité.
Après une petite marche dans l’immense lobby, nous prenons l’ascenseur pour le 50e étage. À l’ouverture des portes, il est assez évident que nous allons commander un verre d’eau et manger les petites “peanuts’’ gratuites. En fait, le sommet de l’hôtel est composé de 3 restaurants : un thaï, un steak house et un cantonais (non merci!) et un grand escalier nous permet de grimper pour rejoindre le Vertigo, notre destination. Selon la brochure, le restaurant se trouve sur le toit et offre une expérience Al-Fresco. Question d’Andréanne : Mais qu’est-ce que c’est un maudit restaurant Al-Fresco??! C’est sur le toit, à l’air, donc... fresco??!
Au moment où nous arrivons au podium de l’hôtesse, je remarque qu’une petite feuille nous annonce qu’il y a un code d’habillement et que mes sandales ne feront visiblement pas l’affaire. Je ne dis pas si j’avais des sandales plate-forme en plastique rose avec des fleurs et des lumières qui allument à chaque pas, mais mes ‘’gougounes’’ sont tout à fait sobres, unies et inodores. Nous tentons de passer incognito sous le radar de l’hôtesse, ma mère cachant sa dent (ou manque de…) et moi mes sandales, mais elle nous repère tout de suite. Zut, nous ne voulons pas retourner à l’hôtel si près du but!! ‘’No problem Mam, we can give you sandals…’’ Oh comme c’est gentil! Elle disparaît pour une seconde dans une garde-robe et lorsqu’elle en ressort, elle tient des sandales à bout de bras à l’aide de pinces à Bbq!! ‘’ Géééénial. Elle ne veut même pas les tenir et je dois me mettre nu-pieds là-dedans?! Mon cerveau se retire immédiatement dans ma ‘’happy-place’’ mentale et enfile les immondes sabots blancs. En plus d’être visiblement sales, ils sont beaucoup trop grands et ruinent mon plan de passer inaperçue. Ces souliers sont en fait conçus pour foutre la honte aux pauvres petites simplettes qui pensent pouvoir entrer dans cet hôtel 5 étoiles habillées n’importe comment. Je me cache dans les jupes de ma mère pour entrer dans le restaurant et espère que personne ne remarquera que je porte les souliers de la honte. Finalement en arrivant sur le toit, nous profitons de la vue et commandons un cocktail pour nous donner une bonne raison de m’avoir fait porter ses galoches.
Lorsque nous avons terminé de prendre des photos, je fais un ‘’mad-dash’’ pour l’escalier et pour retrouver mes propres sandales. Re-pinces de BBQ, ‘’Non, je ne veux pas les garder’’, rangement dans la garde-robe! Même pas de petit produit rien… C’est encore plus dégueu que je ne le pensais. Arrive alors trois autres touristes et un des hommes porte des bermudas (Ah ha, le simplet! Ne sait-il donc pas que les bermudas sont pour le petit peuple?). Il remarque la pancarte et nous entendons la préposée lui dire : ‘’No problem Sir, we can give you some pants!’’ Non, mais qu’est-ce qu’ils ont d’autre dans ce garde-robe?!

Wednesday, February 9, 2011

Polaroid 8 - Bum gun et fertilité

En faisant la relecture de mes polaroïds de vacances (qui ne sont pas corrigés... Mea culpa, excuse: paresse), j'ai remarqué que plusieurs de mes récits parlent de 1) maillots de bain (je vais devoir payer des redevances à ''speedo''!), 2) choses inappropriées, 3) d'Européens. Est-ce qu'il y aurait possiblement plus de choses dérangeantes en Thaïlande qu'en Chine?!? Non quand même ne nous emballons pas! Mais dans la même lignée de récits-qui-font-rire-les-enfants-de-cinq-ans-et-qui-ont-rapport-avec-les-toilettes, je me dois de partager deux expériences thaïlandaises avec vous!

1 - Bum Gun

Lorsque l'appel de la nature se fait ressentir et qu'il est nécessaire de trouver les toilettes les plus proches, le touriste sans défense peut se retrouver devant un dilemme quand vient le temps de terminer sa commission. S'il est prévoyant et qu'il a apporté ses mouchoirs/ feuille de bananier/ napkin/ etc, il n'y a pas de soucis, mais pour ceux qui ne sont pas aussi chanceux, les Thaïs ont pensé à un système permettant le ''nettoyage'' sans contact... et c'est le BUM GUN! Le bum gun est un genre de mini-douche téléphone (Blague décevante d'Andréanne dans 3 2 1: ''Oui à l'eau??'') qui est accrochée sur le côté du bol et qui permet à l'utilisateur de se rincer les.. euh la... euh.... la carrosserie. Pas de papier? Pas de problème! C'est écologique?...euh sauf pour l'eau utilisée. Sanitaire?... sauf pour la raison évidente de contact possible/ germes. Propre?... aucunement, c'est comme si on passait la toilette au boyau. Alors franchement, je ne vois pas trop les avantages et après avoir utilisé la toilette maintes fois après un ''bum-gun-user'', ça laisse tout un dégât. Malheureusement, je dois vous avouer que je vous ai laissé tomber cette fois-ci et que je n'en ai pas fait l'expérience. Lavage au bum gun: Drôle pendant 2 minutes. Pas de bactérie mangeuse de chair dans des endroits fâcheux: Priceless... Mais à ce sujet, une question me reste toujours en tête: Est-ce que l'eau du bum-gun est la même que celle qui va dans la toilette?? Pensez-y bien!

2 - Fertilité

Alors que nous regardons un bébé singe en harnais s'asseoir sur la tête de Brett, ma mère décide d'aller explorer la plage et revient quelques minutes plus tard en rougissant et en nous demandant de la suivre. Nous nous exécutons et arrivons bientôt à l'entrée d'une grotte où plusieurs personnes entourent un guide qui en explique l'origine et ses rituels. J'écoute d'une oreille distraite le gars en regardant le contenu de la grotte. Au centre, il y a un autel avec la statut d'une divinitée et tout autour des gens ont lancés ou déposés des allumettes de toutes les tailles... des allumettes?? ''Mais celle-là est couleur chair... et celle-là a des veines...'' Oh mon dieu, la grotte est pleine de pénis en bois!! Maman, cache tes yeux!!!!! En effet, en écoutant maintenant le type, je réalise qu'il explique que c'est en fait une grotte pour la fertilité et que les personnes voulant en retirer les bénéfices doivent y déposer leur propre petit (ou gros dans certains cas!!) ''attribut-gossé''. D'ailleurs, est-ce que la ressemblance avec les allumettes est voulue pour donner une bonne excuse au gars qui se fait surprendre par ses voisins à sculpter un pénis de 6 pieds dans sa cour?! Franchement, il y en a qui ont carrément utilisé des troncs d'arbres entiers... ne vous étouffez pas avec la modestie les gars! Shannon qui décide de vraiment écouter la présentation, remarque qu'au lieu d'utiliser le terme anatomique pour nommer la chose, le guide thaïlandais décrit les offrandes par un de leurs ''surnoms'' plus vulgaire (pensez au diminutif de Richard en anglais...). Elle décide donc, par soucis pour le professionnalisme du gars qui n'a visiblement pas appris l'anglais de Sesame Street, de lui donner un petit cours d'anatomie 101: Les parties intimes. Pendant ce temps, nous retournons à la plage et elle revient quelques minutes plus tard nous dire qu'il a écouté attentivement et qu'il a même pris des notes! Merci Shannon, chevalier des moeurs et de la vertu! Arrive finalement Brett qui n'a pas pu explorer la grotte avec nous pour cause de singe-sur-la-tête alors nous l'envoyons enquêter, et il revient quelques minutes plus tard avec la seule phrase qui peut vraiment décrire l'expérience: ''Yep! That's a cave full of penises!''

Polaroid 7 - Quand les singes attaquent...

Une des choses que nous avons rapidement remaquée sur l'île de Railay, ce que c'est clairement les singes qui mènent. Que ce soit, en chemin pour se rendre à la plage (sur la clôture), dans le sentier qui traverse l'île (dans les poubelles) ou simplement sur le bord de l'eau (dans votre sac de plage), il n'est pas rare de voir une grande meute d'environ 20 primates qui 1) se grattent des endroits inappropriés, 2) dorment, 3) observent les enfants en se léchant les babines. Personnellement, je n'ai rien contre les singes, mais comme n'importe quel animal, il faut faire attention et le traiter comme une bête SAUVAGE et non comme votre Poodle avec son petit manteau d'hiver! En installant notre serviette sur la plage, nous remarquons que les singes commencent tranquillement à s'approcher de nos sacs. Ce n'est pas trop difficile à remarquer car, comme s'ils faisaient la vague, les touristes se lèvent tous, un après l'autre, pour ne pas rester à la même hauteur que les primates. Ils zigzaguent entre les serviettes, s'approchant de tout ce qui ressemble à de la nourriture. C'est alors que le demoiselle qui occupe la serviette JUSTE à côté de la nôtre sort un régime de bananes et le lance dans le sable. B R A V O. Les singes, tel un seul homme, bondissent sur les pauvres fruits, qui n'ont même pas le temps de crier ''Split'' avant d'être avalés. Mais ce n'est pas suffisant... les singes en veulent plus! Ils s'emparent donc de son sac de plage et commencent à en vider le contenu dans le sable sous le regard effrayé de la touriste qui ne trouve plus ça drôle DU TOUT. Son copain dans son speedo (c'est une épidémie...) tente de chasser les bêtes qui le regardent avec un air de dire: ''Vraiment?! Et qu'est-ce que tu caches dans ton maillot?!''. Tranquillement, l'attaque cesse et les animaux battent en retraite... Mais ce n'est que pour revenir plus tard, lorsque l'heure du dîner arrive! Ils prennent ensuite comme cible la femme derrière nous qui mange avec appétit ses ailes de poulet. Elle s'approche des singes pour mieux les observer sans remarquer que ce sont plutôt eux qui l'observent. Dès que le premier singe prend son premier ''swing'' pour s'emparer de son lunch, elle court vers l'eau et se cache derrière moi.... vraiment?!? Shannon prenant la situation en main, court vers la meute en faisant des beaux bruits de bête chinoise et ça les terrifie suffisamment pour renoncer aux ailes de la dame joufflue. Une femme prend même son bébé nu et l'installe au centre d'un groupe de singes pour tenter de prendre une photo...

Mais le moment le plus drôle de la journée est quand nous rencontrons un groupe de gars qui nous disent que les singes sont tellement voraces qu'ils ont dû leur laisser un sacrifice pour les apaiser. Nous suivons leur regard et découvrons qu'ils ont entouré un pauvre touriste, roupillant sur la plage, d'épis de blé d'Inde! Le regard de l'homme à son réveil vallait franchement le coup!

Thursday, February 3, 2011

Polaroid 6 - Wok Cuisine

Pour notre troisième journée à Railay, nous décidons de louer un bateau ‘’long boat’’ pour la journée et de faire le tour des îles avoisinantes. Nous arrivons donc au bateau et découvrons que notre capitaire ‘’Rok’’ a apporté toute sa famille pour la sortie. C’est bien parfait, il a deux petites filles d’environ 3 et 5 ans et sa femme alors nous nous disons que ce sera une belle sortie pour elles. Premier arrêt, Chicken Island pour un peu de plongée.

Discussion avec Shannon : ‘’So his name is Rok… like Rock Voisine?!’’

Moi : ‘’Yeah, I guess so. Ah it’s funny when you say it, it sounds like Wok Voisine!’’

Shannon : ‘’Haha, more like Wok Cuisine!’’

Et c’est ainsi que notre capitaine est maintenant rebaptisé Wok Cuisine! Il arrive à stationner le bateau le long d’une grande bande de sable et nous annonce que si nous voulons rester sur l’île, nous devons payer un frais de visite de 100 Baht chacun… Telle une meute de loups, nous sommes tous extrêmement sur nos gardes des ''crosses'' thaïlandaises alors nous refusons d’un commun accord. Wok : ‘’Euh… ok, then… we go??’’ Le groupe : ‘’WE GO!’’. En contournant la même île, il arrête le bateau tout près du corail et nous laisse plonger. Donc, si nous nageons vers la plage nous n’avons pas à payer les frais?? Quelle connerie! Avant de plonger, nous nourrissons la centaine de poissons qui entoure le bateau avec des bananes et ils sont TRÈS voraces. Tellement voraces que quand nous n’avons plus de fruits et que nous entrons tous dans l’eau, ils décident plutôt de nous attaquer… Ouch, ouch, ouch, vite il faut déguerpir! Et la petite fille de Wok, qui trouve la situation hilarante, jette des pelures de bananes autour de moi et dans mon décolleté! ‘’Attends que je remonte dans le bateau…’’. Après une courte baignade, nous remontons dans l’embarcation où Wok commence à pêcher avec un fil et un hameçon. Il arrive tout de suite à attraper un genre de carpe très aiguisée, qu’il met dans un sac. Quelques minutes de gossage plus tard, j’ai aussi une ligne à l’eau, accrochée à un crayon (technologie de pointe!) et je m’amuse follement. Les plus gros poissons sont au fond, mais la banane – appât ne se rend jamais assez loin sans être dévorée par le banc de gros poissons rouges. Après plusieurs essais, j’ai finalement une touche et j’arrive à remonter un poisson dans le bateau (par mon crayon!) sous l’œil ahuri de Wok. ‘’Euh… but can you take it off now??’’. Étrangement après notre arrêt à Ao Nang, il n’y avait plus de poisson dans le bateau… on dirait bien que Wok a vendu le fruit de nos labeurs et s’est ajouté un petit ‘’tip’’.

Polaroid 5 - Une histoire de colle

Notre troisième destination est l’Île de Railay, le paradis de l’escalade et des hippis. Cette île de la province de Krabi est tout en escarpements et parois rocheuses, ce qui fait qu’une énorme population de grimpeurs de tous niveaux s’y retrouve pour des jours, mois, années… (vous savez comment ça se passe avec les hippis et le 9 à 5). J’ai choisi d’inclure cette destination dans notre itinéraire, car Railay est le paysage que la plupart des touristes s’imaginent quand ils pensent à la Thaïlande. L’eau est turquoise, le sable très très blanc et les îles au loin donnent une impression d’isolement. Bref, notre bateau nous dépose directement sur la plage où nous roulons la valise de ma mère dans le sable jusqu’à l’hotel! L’endroit est propre et directement sur la plage, mais beaucoup moins personnalisé qu’à Ko Lanta où le staff nous a presque fait des ‘’beubye’’ en suivant l’auto jusqu’au chemin! Par un certain hasard, nous arrivons à retrouver Shannon, Brett et Naïk qui sont aussi dans le coin et nous passons la journée ensemble. Alors qu’un orage s’abat sur l’île, nous décidons de visiter l’hotel de Naïk qui offre de la super bonne bouffe. Les installations sont plutôt rudimentaires, mais c’est vraiment charmant. Nous discutons devant notre repas indien de nos itinéraires respectifs, alors que je croque dans quelque chose de mou et caoutchouteux… Habitude chinoise, je recrache le tout dans une napkin et découvre que le poulet de mon curry, n’est pas aussi cuit qu’il voulait nous faire croire. Je dirais même plus qu’il est cru! Hauts de cœur, hauts de cœurs, hauts de cœur, j’arrive à garder le tout à l’intérieur et nous demandons au serveur de nous apporter un pain Nan pour faire descendre le tout. Au même moment, ma mère qui trouvait son curry bien épicé, me regarde, la main sur la bouche, avec un air de désastre. ‘’C’est correcte maman, je vais survivre, ce n’est pas…’’ et elle retire sa main. Une de ses dents du devant a disparue (dedans ou dehors?!) et elle a maintenant un beau trou dans son sourire. J’ai mon voyage, le curry a réussi à faire fondre la colle de son ‘’cap’’?? Non impossible, c’est probablement le tuba de la veille lors de notre excursion de plongée. Par chance, nous retrouvons la ‘’million-dollar-tooth’’ (ça coûte cher un cap!) dans son curry et soupirons de soulagement à l’idée qu’elle aurait pu l’avaler et que nous aurions dû la récupérer… L’avantage d’une situation comme ça, c’est que ça ne peut pas vraiment aller plus mal par la suite. En tout cas, je connais un dentiste qui va se faire parler dans le ‘’cap’’ au retour de voyage de ma mère!

Polaroid 4 - Roberto le Gecko

Le deuxième hôtel que nous avons visité en Thaïlande se situe sur l’île de Ko Lanta et est réputé comme un établissement bien tranquille. Le terrain est très grand, directement sur la plage et couvert d’une végétation luxuriante. Notre chambre se situe au sommet de deux escaliers et aurait une vue incroyable sur la plage si ce n’était pas du grand arbre qui donne de l’ombre au restaurant (mais nous aimons l’ombre et la nature alors tant pis pour la vue!). Notre petit bungalow privé est constitué d’une grande chambre et d’une salle de bain, entourée d’un grand balcon et de notre propre hamac. Nous déposons nos sacs et l’appel de la nature se faisant entendre, je pousse la porte de la salle de bain. C’est alors que je tombe face à face avec Roberto le Gecko (notez que les noms ont été changés afin de conserver l’anonymat du reptile…) qui se promène près de la toilette. Il me regarde, se dit aussi ‘’Merde une touriste!’’ et pars aussitôt se planquer derrière le bol… Génial! Et maintenant je dois prendre place sur la toilette, lui tourner le dos, et espérer réussir à faire pipi?! I think not. Plus tôt, j’ai utilisé une grande bouteille de Raid pour mettre fin à la colonie de petites fourmis qui se promenaient sur le comptoir, mais je n’ai pas envie de faire subir le même traitement à Roberto. S’il y a bien quelque chose de plus dégueu qu’un lézard vivant… c’est de devoir en ramasser un mort! Nous décidons donc de cohabiter avec la bête qui, au pire, pourrait tenter de nous vendre de l’assurance auto… Afin de préserver son intimité, chaque fois que nous entrons dans la salle de bain, nous frappons à la porte question de lui laisser le temps de remonter ses culottes et de bien se cacher. Mesure préventive d’extra, nous évitons de boire trop d’eau avant le coucher pour ne pas déranger son sommeil (ça pourrait le vexer…). Le premier et le second jour se passent sans anicroche, nous l’entendons bouger, mais sans avoir de contact visuel. Cependant, le troisième jour, j’ouvre la porte et découvre que notre clémence n’est pas passée inaperçue dans la communauté des reptiles de Ko Lanta. Il y a toujours Roberto (présent!), mais deux de ses copains ‘’squattent’’ maintenant aussi notre toilette. Je fais du bruit et lâche un petit cri alors ils décampent, mais un troisième gourmant qui était dans la poubelle à s’empiffrer des restants d’un sac de chips, prend vraiment son temps. L’agilité réduite par un estomac plein de Lays et la forme de la poubelle empêche son évasion rapide. Il finit par se casser, mais il est probablement maintenant banni de la hutte, car il ne revient plus. Ma patience avec la nature arrive à une fin abrupte quand je tire ma brosse à dents de mon sac à cosmétique et découvre une coquerelle morte juste à côté. Je n’arrive pas à me retirer l’image de l’insecte se frottant sur les poils de ma REACH en lui chantant amoureusement La coucaracha, la coucaracha… ‘’Bon, c’est bien cute la hutte et le hamac, mais quand est-ce qu’on part pour Railay??!’’.

Polaroid 3 - Moule-boule et FPS

Banana-hammock, speedo, mono / bi (kini), une pièce… Après un séjour sur les plages du Sud et de la Méditerranée, je croyais ne plus jamais pouvoir être traumatisée par un maillot de bain. Détrompez-vous, détrompez-vous… À mon arrivée à Phuket, dans un élan de vanité, j’ai décidé de m’acheter un bikini sans bretelles afin d’avoir le bronzage le plus intégral possible. Je le trouvais bien beau, mais quand même un peu osé pour mon style habituel… jusqu’à ce que je vois une grand-mère avec EXACTEMENT le même! Je ne tenterai même pas de vous expliquer comment le peu de tissus du haut tenait en équilibre sur les deux ‘’galettes’’, vous auriez des cauchemars pendant des jours! Mais le pire dans tout ça, c’est que ce n’était pas un incident isolé! Les Européens en vacances en Thaïlande ont la gêne étrangement inversement proportionnelle à la grandeur de leur maillot. Plus il est petit, plus on en est fier… et on peut facilement compter sur les doigts de la main ceux qui ont choisi la bonne grandeur. Des vieilles les boules à l’air, des jeunes en g-string, des enfants tout nus… mon dieu, je dois être plus prude que les thaïlandais! Assis sur la plage dans nos chaises longues, ma mère et moi essayions d’apprécier le paysage et la chaleur mais à toutes les quelques minutes, un exhibitionniste du maillot devait nous passer dans le champ de vision. Mais la palme d’or revient à un vieux bonhomme à Railay Beach que nous avons surpris en plein exhibitionnisme/ plongée en apnée sous le regard amoureux de sa femme. En marchant avec Shannon, je me tourne vers le rocher et me retrouve face à face avec une paire de fesses!! UNE PAIRE DE FESSES!!! Pour bien compléter le traumatisme, l’homme était bien évidemment penché vers l’avant lorsque j’ai regardé dans sa direction et il cherchait quelque chose dans son sac. Je veux bien comprendre à la limite les g-strings et les seins nus… mais les fesses?! Vraiment?! En plus, il était tout habillé pour la plongée en haut profonde : Bonnet de bain et gilet à manches longues… mais pas de bas! En Chine, nous avons une règle entre amis que si nous voyons ou sentons quelque chose de dégueulasse, nous n’en parlons pas, question de ne pas attirer l’attention d’une autre pauvre victime innocente. Je n’ai donc rien dit à Shannon, mais elle s’est sentie obligée de regarder quand je me suis effondrée de rire dans le sable. Elle a donc vérifié pour moi qu’il portait en fait un mini-string… ah bravo, c’est nettement plus approprié! Il installe donc son masque, son tuba et ses palmes et entre dans l’eau. Son accoutrement est tellement ridicule que nous le regardons aller pendant quelques minutes. Mais c’est qu’il est vraiment dérangé ce pépère!! Il fait de la PLONGÉE en apnée à moins d’un mètre du sable… qu’est-ce qu’il cherche?? À montrer ses fesses visiblement! En plus, il n’arrête pas de se retourner et de changer de direction créant l’effet ‘’baleine à bosse’’… je n’ai sûrement pas besoin de vous faire un dessin. Mais ce que je ne vous ai pas dit, c’est que la petite vieille qui avait le même maillot que moi… c’est sa femme!! J’aimerais bien voir leurs photos de vacances!