Thursday, October 7, 2010

Eat, Pray, Love - Shanghai Partie 3

Dimanche matin, je me réveille encore à l'heure des poules et regarde en ricanant l'état de mes co-chambreurs. Il y en a deux qui partagent le même lit, Ciaran n'est pas rentré dormir à l'auberge et le dernier ronfle abondament. Je retiens mon envie soudaine de les réveiller pour les inviter à une excursion matinale: Allez les gars, ça va être SUPER, SUPER, SUPER!! Allez, allez, allez! Au petit café de l'auberge, je reconnais une des filles de notre groupe et décide de m'asseoir avec elle. En discutant, nous découvrons que notre itinéraire de la journée est semblable. Ayant appris ma leçon la veille, je ne lui suggère pas de m'accompagner, mais dès que j'empoigne mon sac pour partir, elle me demande si elle peut venir avec moi.. Meeeeerrrde! Bon.. point positif: De tout le groupe, elle semble être la personne la plus tranquille et responsable alors je ne devrais pas avoir à lui donner son biberon trop souvent.. Point négatif: Je crois qu'elle s'est couchée à 8h la veille pour ne pas être fatiguée et elle me semble très très ''straight''. Comprenez-moi bien ici, je ne veux pas nécessairement une partenaire de voyage qui termine la soirée étendue sur la table entre les bières, couverte de ''body-painting'', mais je ne veux pas non plus la matante qui sirote son ''coca'', dodelinant de la tête au rythme de la musique.

Nous partons donc vers le fameux métro pour retourner à Nanjing Road (la rue piétonne de la veille) en direction du ''Bund''. À Shanghai, le Bund est une immense promenade qui offre une vue imprenable sur les gratte-ciels de la ville et les bateaux sillonnant le canal. J'arrête un instant pour absorber ce que je vois. Me trouvant devant la vue urbaine la plus incroyable qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à présent, je dois vite mettre mes lunettes de soleil pour camoufler l'humidité qui envahit mes yeux... Je savais qu'à un certain point pendant mon voyage en Chine, j'allais être émue par ce que j'allais voir, mais je ne m'y attendais pas nécessairement à cet instant. Pour moi, être en Chine est un rêve que je chéris depuis très longtemps et Shanghai est définitivement le point culminant de mes fantaisies asiatiques. Je prends quelques minutes pour me ressaisir et sors ensuite ma caméra. Nous sommes tout de suite solicitées par des touristes chinois pour poser dans leurs photos et j'arbore alors mon plus grand sourire. Après plusieurs minutes, nous décidons de continuer notre chemin pour trouver le jardin Ya qui est supposé être un des plus beaux en Chine.

Notre marche en ville se poursuit et nous rejoignons bientôt le quartier entourant le jardin. La chaleur est incroyable pour une journée d'octobre et j'ai peine à réaliser que nous ne sommes pas au beau milieu du mois d'août. D'ailleurs on dirait presque que le temps s'est arrêté pour moi lorsque j'ai quitté le Canada, car la température locale est très semblable à une belle journée d'été. Pour trouver notre chemin, nous devons emprunter une série de petites ruelles qui forment un labyrinthe compact et bourré... mais vraiment bourré de touristes. Je n'ai jamais vu autant de personnes dans un même endroit. La claustrophobie est au rendez-vous et nous arrivons à peine à voir les pancartes qui indiquent notre chemin. Nous nous sentons comme dans Tintin tellement les rues sont pareilles et nous semblons tourner en rond... Il manque juste l'homme accroupi par terre avec son petit bol à chaque coin de rue pour nous perdre complètement. (remarque qu'il était peut-être là mais avec la foule, nous ne l'aurions jamais vu!) Arrive enfin le jardin et nous payons le droit d'entrée pour commencer à explorer. Le jardin est bien impressionnant, mais l'aspect touristique de l'endroit me laisser un peu froide comparée aux autres temples que j'ai visité à Nanjing. Seul point positif, la foule est beaucoup moins compacte alors nous pouvons nous déplacer à notre guise.

Après la visite du jardin, je décide de prendre congé de ma copine et d'aller explorer un peu plus la ville. Je me lance alors dans le labyrinthe seule et remercie de nouveau mon gps interne qui m'indique où je dois aller pour sortir. Fait assez cocasse, c'est l'heure du dîner et tous les touristes chinois se promènent avec leurs brochettes et bols de nouilles dans la foule. Les bruits de bouche sont suffisants pour enterrer le vacarme des vendeurs. Je me fais même suivre à 2 cm derrière par un homme qui mange son ''Stinky Tofu'' avec beaucoup trop d'enthousiame. Jusqu'à présent en Chine, il n'y a qu'un seul plat qui me lève carrément le coeur et c'est le ''Stinky Tofu''. Ça sent la mort et ça à l'air d'une vieille tranche de pain Wonder qui aurait été laissée sur le comptoir pendant des mois. À ce point, je ne veux même plus retrouver mon chemin, je veux seulement mettre le plus de distance possible entre l'homme ''savourant'' son lunch et mon nez.

Mes jambes sont carrément mortes et j'ai bien besoin d'une douche alors je décide de retourner à l'auberge. À ma grande surprise (ou pas vraiment finalement) mes co-chambreurs se lèvent tranquillement... Il est 3h de l'après-midi... Ils m'indiquent qu'ils veulent aller prendre un autobus de touriste pour voir la ville de nuit. Oui, parce que marcher serait beaucoup trop fatigant!?! Je n'ai toujours pas eu ma dose de sushi alors je décide de les suivre jusqu'au métro et d'aller au World Financial Center (de l'autre côté du Bund) qui devrait avoir un bon resto japonais. En chemin, nous arrêtons pour acheter de l'eau (Gueule de bois quelqu'un??) et le manège le plus ridicule commence. J'entre et achète ma bouteille alors que certains membres du groupe attendent. Lorsque je sors, une deuxième fille décide d'entrer et d'acheter à boire à son tour. Voyant tout celà, la troisième fille se dit: ''Ah et bien moi aussi je vais y aller alors...'' Bordel, nous attendons devant l'épicerie pendant 25 minutes, que tout le monde achète son eau ''à son rythme''! Voilà le clou dans le cercueil de mes bonnes intentions. Je prends mes clics et mes clacs et marche vers le métro avec Ciaran. Je lui annonce sur le champs que s'il décide de venir avec moi, il devra suivre mon plan parce que je sais déjà exactement ce que je veux faire. Il accepte et nous partons.

Avez-vous déjà voyagé avec une personne nerveuse? Pour moi, c'était la première fois et aussi la dernière! Lorsque je voyage dans une ville inconnue, je consulte ma carte, mais je fais aussi confiance à mon instinct et je demande régulièrement mon chemin. Si par hasard, je me perds, ce n'est pas plus grâve que ça et je continue à marcher jusqu'à ce que je trouve quelque chose de familier. À ma connaissance personne n'est jamais mort de s'être perdu à Shanghai... ce n'est pas la jungle amazonienne quand même! Mais Ciaran est franchement un voyageur très nerveux... Il me confie son argent pour que je paye son billet de métro, ensuite il me demande 15 fois si nous sommes sur la bonne plate-forme. Dès que nous sommes dans le wagon, il se renseigne sur le nombre d'arrêts avec notre sortie et quand elle arrive finalement, il me re-demande si c'est la bonne. AHHHHHHHHHHHHHH Oui, je fais probablement toutes ses étapes, mais dans ma tête et sans le partager avec la population entière de la ville! Arrivés à destination, nous prenons plusieurs photos de la vue qui se transforme tranquillement en un incroyable light-bright nocturne. Nous entrons dans le World Financial Center et cherchons le restaurant de sushi. Ciaran n'est pas trop fan (Est-ce que je vous ai dit qu'il est aussi difficile au rayon bouffe?) alors je lui suggère de s'asseoir avec moi et d'ensuite aller lui trouver à manger. Il a accepté mes termes de voyage, non?

Arrive enfin le moment ''splurge'' de mon voyage car c'est franchement le meilleur sushi qu'il m'ait été donné de manger. Le poisson fond dans la bouche et je n'arrête pas d'en commander plus. Les assiettes s'empillent devant moi et mon appétit ne semble pas vouloir se satisfaire. Au diable le salaire de professeur, j'en profite! Le serveur japonais me regarde d'un air de dire: ''Mais est-ce qu'elle a un ''doggy-bag'' caché sur ses genoux pour faire disparaître la nourriture si rapidement?!''. Non, non mon cher, c'est des années de pratique! Après le repas, nous empruntons l'ascenseur pour aller à l'observatoire et profiter de la vue du haut de la plus grande tour de Shanghai. Après avoir payé nos 150 Yuan, nous entrons dans l'observatoire et je tombe pratiquement sur le derrière. Les rues s'étendent à perte de vue et l'éclairage est si impressionnant que nous ne parlons pas pendant au moins 10 minutes. Il y a même un feu d'artifice au loin et nous pouvons en profiter pleinement. Lorsque je m'approche de la vitre, la première chose que j'arrive à dire est que c'est bien dommage que les vitres soient si sales... En me fiant sur les traces, je crois que plusieurs personnes tentent de ''frencher'' Shanghai lorsqu'ils sont à l'observatoire! Le dernier étage de la tour est un plancher partiellement en verre qui permet de voir la profondeur du panorama. Je risque l'incontinence soudaine lorsque je vois les petites madames chinoises qui se font ''surprendre'' par le vide et qui pensent tomber. Ça vaut franchement le prix du billet! Au sommet, nous rencontrons deux connaissances de Ciaran qui sont aussi dans le même programme mais qui ne voyagent pas avec le groupe... Cue le commentaire impertinent: ''Haha, oh le monde est petit!'' Non, en fait après avoir vu la vue de Shanghai, le monde N'est PAS petit du tout! Ils sont très sympatiques alors nous décidons d'aller prendre un verre avec eux.

Notre soirée se termine dans une discothèque chinoise qui offre le bar ouvert pour la somme ridicule de 80 Yuan. Les employés sont vraiment VRAIMENT désagréables, mais j'imagine que c'est ce que ça donne dans un endroit sans pourboire. Je dois à plusieurs reprises simuler une crise d'épilepsie pour attirer l'attention du serveur qui me ''pitch'' ensuite ma bière. Je suis vraiment déçue de remarquer que les étrangers qui sont dans l'établissement sont carrément autains et désagréables avec tout le monde. Je comprends que l'alcool ne fait pas toujours sortir le meilleur chez les gens, mais nous ne sommes tout de même pas chez nous. Après quelques bières, une serveuse s'approche de la table avec un plateau contenant des serviettes chaudes... Hum ça sent l'attrape nigaud tout ça! Je lui dis Bu Yao (don't want) et regarde mes copains accepter avec enthousiame. Elle procède ensuite à leur extirper 20 Yuan pour le service de ''rafraîchissement'' et je me sens un peu mal pour eux. Oui, j'aurais probablement pu les avertir, mais je n'étais pas certaine et ne voulais pas casser leur ''party''. Ciaran est un peu déçu de ne pas être à son fameux bar gai, mais je termine la soirée à discuter avec un bel américain qui est en Chine pour apprendre le mandarin et qui parle aussi français. Oui, je ne suis définitivement plus à Shangqiu!

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