Saturday, March 26, 2011

Le printemps à Shangqiu...

... ça veut dire que les arbres commencent à bourgeonner et que ça va être incroyable dans quelques jours quand les tonnes de pommiers vont être en fleur. On oublie rapidement qu'en dessous de la couche de poussière, les feuilles sont vertes!!

... ça veut dire qu'on laisse les enfants ''lousses'' sur le campus et qu'ils terrorisent passants, animaux, végétation, personnes âgés... bref tout ce qui est à la portée de leurs petits bras et des bâtons qu'ils balancent férocement vers vos yeux. Ils n'ont pas besoin de trop de motivation pour prendre de l'air frais, vu qu'ils n'ont pas de jeux vidéo. Au lieu de ''Xiang pong lâche ton nintendo et va jouer dehors'', c'est plutôt ''Xiang pong lâche ta grand-mère et va jouer dehors''.

... ça veut aussi dire justement qu'on sort finalement Pépé et Mémé qui étaient dans le salon depuis le mois de novembre! Et ça s'étire Tran...qui...le...ment. Un peu d'aération ça fait du bien à tout le monde!

... ça veut dire qu'on vide les petits lacs du campus pour en gratter le fond et récolter les poissons rouges qui y vivent. Tous les hommes d'affaires de la ville retroussent leur bas de pantalon pour patauger dans la glaise sous l'oeil amusé des étudiants. Mais si seulement il n'y avait que des poissons! Les mutations qu'on y trouvent sont franchement terrifiantes et je vais éviter le spécial du chef au poisson dans les prochaines semaines!

... ça veut dire que je ne peux plus courir incognito sous toutes mes pelures de vêtements. Nombre d'accidents créés aujourd'hui: 2 et une bonne dizaine de torticolis. Mais après m'être fait dire, avec tout le tact des étudiants chinois sans filtres, que je suis ''a little fat'' (ce qui n'est absolument pas vrai, je vous assure), je ne m'empêcherai pas de faire mon exercice quand même!

... ça veut dire que les étudiantes se prélassent sur le gazon en groupe de trois ou quatre pour rencontrer leur futur mari qu'ils poursuivront ensuite en courant pour mieux les tapocher et démonter leur affection. Ils ne savent décidément pas comment flirter.

... ça veut dire que les jeunes garçons sortent leur cerf-volant pour impressionner leur blonde... ''Regarde Bébé ce que je suis capable de faire! Regarde, regarde, je vais faire toute une flip!''. Ça ne leur prend pas grand chose. Et avec tous les fils qui traînent, ça devient (encore plus) dangereux de sortir de chez soi!

... ça veut dire que les étudiants lavent FINALEMENT leurs draps pour la première fois de l'année et les accrochent à l'extérieur de leur fenêtre pour tout faire sécher à l'air.

... ça veut dire qu'on sort aussi tout ce qui a une, deux ou trois roues et qu'on fait des courses autour du lac.

... ça veut dire qu'on se lève de bonne heure pour ''pratiquer son anglais'' et gueuler en dessous de ma fenêtre à 6h du matin - TOUS LES MATINS.

... ça veut dire que les chiens du campus attaquent régulièrement les enclos à poules, créant des incidents diplomatiques entre les voisins. Mais dans la bataille chien (animal de compagnie) et poule (nourriture), c'est toujours la poule qui a raison et le chien se ramasse à chaque fois quelques coups de bâtons.

Mais SURTOUT, ça veut dire qu'il fait bon vivre à Shangqiu et qu'un peu de soleil, ça fait du chemin pour améliorer l'humeur d'une petite Canadienne déjà nostalgique de la fin imminente de son grand voyage.

Saturday, March 19, 2011

C'est normal que ça brûle comme ça?

Lorsqu’on visite les salons de massages chinois, on remarque assez rapidement que chaque partie du corps et orifice peut bénéficier d’un traitement spécial. Reste à savoir, si vous êtes assez courageux pour l’essayer!
Le weekend dernier, je suis allée à Jinan pour donner une conférence sur le Québec et ma copine Cherna a organisée un après-midi de filles au massage! Ce qui est particulier avec les salons de Jinan, c’est qu’ils sont, premièrement,  énormément plus chers, mais aussi que le service n’est en rien comparable à ce qui se trouve à Shangqiu… par exemple, vous ne trouverez pas de cheveux dans votre thé! Nous nous installons donc dans la salle avec les quatre grandes chaises et nos masseurs arrivent sur la pointe des pieds pour nous distribuer nos pyjamas.  En effet, un des avantages de cet établissement c’est qu’ils distribuent des tenues de nuit pour que les clients soient plus confortables. Ahhhhh, souffrant de toute une gueule de bois (Jinan et sa mafia française oblige) nous étions tous en état de décomposition avancée! Nos masseurs reviennent et lorsqu’ils s’installent à nos têtes, je remarque que le mien semble avoir à peu près 12 ans. Mais bof, comme on le dit entre nous, les chinois cessent de changer à l’âge de 17 ans et restent exactement pareil jusqu’à 40 ans où ils.. et je cite Shannon : ‘’Look like death’’. L’excitation est à son comble pour nos thérapeutes masculins qui placotent en chinois à 100 miles à l’heure. ‘’Oh regarde ses cheveux! Ils sont tellement bouclés!’’, ‘’Et ses yeux sont tellement bleus’’, ‘’Et ses jambes tellement GROSSES!’’ EILLLLLLEE, attention à ce que tu dis, mon pied pourrait partir rapidement!
Lors du massage des pieds, ils sortent une petite pochette chinoise qui contient une genre de lingette mouillée à appliquer sur nos genoux. Cherna m’explique que c’est pour faire sortir le ‘’méchant’’ par nos rotules (Ah… tiens donc) et que ça brûle énormément. Je suis partante. Il me colle donc le tout et m’installe ensuite une prothèse à velcro pour soit l’empêcher de glisser, ou m’empêcher de l’arracher férocement. Nous continuons à discuter, mais 10 minutes plus tard, j’ai les genoux en feu. Et pas en feu : petit chatouillement, plutôt du genre grand brasier de la St-Jean sur les plaines d’Abraham! Je regarde mes amies qui ont toutes la même petite grimace en coin et je leur demande quand ils vont les retirer. ‘’Oh, il faut seulement le demander’’. Mon maudit égo m’empêche d’être la première à craquer, mais je commence à avoir peur que l’acide à batterie (parce que ça ne peut être que ça!) qui imbibe la compresse, passe directement à travers ma jambe pour me laisser un grand trou, où jadis étaient mes rotules! Ah petite nature, j’ai quand même besoin de mes jambes alors je fais signe à mon masseur de retire la prothèse pour révéler mes deux pauvres petits genoux d’un rouge écarlate à faire brûler d’envie toute tulipe qui se respecte. Mais ce n’est pas parce que le pansement chinois est retiré que ça arrête de brûler! Chaque fois que mon petit pyjama effleure mes jambes, un grand frisson traverse mon corps qui réagit au traitement. Nous retirons tous nos pansements, sauf une de nos amies qui est au téléphone et remarque seulement beaucoup plus tard qu’elle a encore les siens : ‘’Ahh! Pourquoi est-ce qu’ils sont encore là!!! Meeeeeerrde!.... et en passant j’ai gagnée! haha’’
 Ensuite c’est le moment des ‘’succions cups’’ en dessous des pieds. Dans la médecine traditionnelle chinoise, c’est ce qui fonctionne le mieux pour faire sortir les impuretés du corps alors nous avons aussi droit au traitement sur nos pieds. Moi qui croyais que tout était déjà sorti par les genoux, il doit bien y en avoir encore un petit restant! Les masseurs utilisent donc un petit bout de coton en feu trempé dans l’alcool qu’ils passent à l’intérieur d’un pot pour en enlever l’oxygène. Le pot est ensuite passé sous la plante du pied, où la peau, les os et tout ce qui est à l’intérieur se fait aspirer dans le petit réceptacle. Et ça tire en maudit! Généralement, les gens se font faire ce type de traitement plutôt dans le dos où il y a de la graisse à aspirer, mais mes pauvres petits pieds ne sont pas assez dodu pour permettre une vrai succion.  Résultat, j’ai une bosse rouge de 5 centimètres sous le pied pour aller avec mes beaux genoux festifs!
Un peu plus tard, alors que nous dégustons le festin de dumpings qui vient avec notre massage, une femme entre dans la pièce avec tout un assortiment de coton tiges. ‘’Lavage d’oreille quelqu’un?!’’ Et bien pourquoi pas! Elle s’installe près de ma chaise où elle commence par récurer le tout avec une tige de métal. Comme chez le dentiste, elle installe une petite serviette sur mon épaule pour récolter la crasse et j’ai franchement peur de regarder ce qu’elle a réussie à extraire de mon conduit auditif. Avec toute la pollution dans l’air, elle doit avoir récoltée suffisamment de cire pour une belle chandelle parfumée à l’air de Shangqiu! Après le récurage, elle passe divers tiges de cotons pour finir le nettoyage, mais en laisse une plantée dans mon oreille. Elle prend ensuite deux petites lames de métal qu’elle frappe sur la table pour ensuite toucher la tige comme un diapason… Alors est-ce que mon oreille est accordée maintenant?  Pour terminer, elle m’enduit le tout de ‘’Tiger Balm’’ pour oreilles et la sensation de brûlure de mes rotules est maintenant aussi présente dans mes oreilles. Génial, la combustion instantanée ne saurait se faire attendre. Je sors du massage meurtrie, mais relaxée, me demandant ce que la médecine chinoise à encore dans son chapeau que je n’ai pas essayée!

Thursday, March 17, 2011

''I will survive...'' mon cours d'anglais!

Souvent lorsqu'on enseigne, on doit faire un peu de gymnastique mentale pour trouver des idées d'activités intéressantes pour les élèves. Surtout lorsque l'école fournit des manuels seulement aux profs chinois qui passent la période à faire la lecture devant des étudiants alors que nous devons donner un ''bon show'' exclusif. Des fois ça marche... des fois ça ne marche pas!

- Lors de mon retour des vacances, j'ai appris que j'aurais maintenant accès à un projecteur dans ma salle de classe (Attention Shangqiu, 1990 débarque!) et que je vais pouvoir en profiter pour faire des cours plus interactifs. En fait, avec la technologie tout le monde gagne, car l'enseignant peut préparer ses cours plus facilement et les étudiants s'amusent en classe! Quand on enseigne l'écriture et qu'il transcrire TOUS les exercices au tableau, je vous assure que 1) ça ne donne pas envie d'enseigner du tout (Andréanne tentant de s'en sauver: ''Tout le monde aime les dictées?? Non? Ben c'est moi le prof alors sortez vos cahiers!''), 2) le biceps de mon bras droit commence à sérieusement intimider le gauche! J'ai donc décidé de commencer le tout en grand et de faire un cours assisté par Mr.Bean... J'ai apporté mon ordinateur tout neuf dans la salle de classe, mais dès qu'il a vu l'état du podium, enseveli sous la craie, il a poussé un grand cri de terreur! Son petit ventilateur allait, comme moi, commencer à développer des problèmes respiratoires! Vous devez comprendre que chaque jour, lorsque je termine d'enseigner, je suis recouverte d’au moins un pouce de craie et de poussière et je traîne toujours toutes sortes de ''moumoutes'' sur mes pantalons... Shannon en profite souvent pour me le mentionner: ''Dude you could AT LEAST de-lint your pants!!''... Mais pourquoi? Cinq minutes plus tard, tout serait à recommencer et je suis prête à parier sérieusement que les archéologues ressortent plus propre de leurs fouilles! Bref, j'ai installé l'ordinateur et à mon insu, mon visage tout souriant au sommet de la Grande Muraille est apparu en très TRÈS gros sur l'écran! Ouf, une autre chose à laquelle je n’avais pas pensée! Vite Andréanne efface la photo de Brad Pitt en bobettes!! Je commence donc à expliquer à mes étudiants qui est Mr.Bean et leur explique qu'ils devront décrire à leur partenaire, qui ne regarde pas l'écran, ce qui se passe dans le sketch. Hehe! Je ne sais pas c'est quand la dernière fois que vous avez regardé Mr.Bean, mais personnellement, ça fait beaucoup trop longtemps! Nous avons vu celui au salon de coiffure et avec tout le vacarme que je faisais en riant, je vous promets que mes étudiants avaient probablement envie de me dire de: ''Please be quiet Andy, we can't focus!''. Mémo personnel : Regarder les Mr.Bean à la maison pour pouvoir garder un semblant de contenance dans la classe! C'est vraiment étonnant qu'il ne soit pas plus populaire en Chine, car c'est exactement leur type d'humour! Il ne manquerait plus qu'une belle jeune femme dans ses stupidités et ça serait parfait. Qui sait, peut-être que 20 ans après, Mr. Bean va devenir une star à Shangqiu grâce à moi!

- Sur la lancée de mon cours avec la vidéo, j'ai décidé de travailler un peu sur la chanson anglophone et les vidéoclips. Le problème dans tout ça, c'est qu'il n'y a pas grand-chose qui est acceptable à montrer à mes classes. Pas de filles en bikini/mini-jupe/jeans trop serré/ camisoles... pas de drogue, de sexe, de violence... Ce n'est pas que c'est interdit, mais je ne voulais pas être la responsable de leur réalisation que ce n'est pas des Pandas qui apportent, dans des paniers, les bébés aux familles... Bref, il me restait seulement Sesame Street ou Dora l'Exploratice! J'ai tout de même trouvé quelques clips potables, mais le vrai moment cocasse est arrivé lorsque je leur ai fait une dictée trouée avec la chanson ''I will survive''. Dans tout mon enthousiasme, j'ai parti la ''toune'' et me suit mit à me dandiner devant les étudiants bouche bée qui voulaient soit pleurer parce que leur prof dansait ou se rouler en boule parce que la chanson était beaucoup trop rapide. Lorsque j'ai terminé de secouer mon derrière un peu, j'ai regardé les jeunes et décidé que ''Maybe I can make the song a little slower guys?!''. J’ai donc ralenti la chanson le plus possible, mais au méga ralenti, c’est aussi difficile que lorsque c’est trop rapide. Pour remédier à la situation, je me suis plutôt mis à chanter la chanson en articulant bien les mots manquants. Je pense qu’ils ont eu suffisamment de ‘’prestations d’Andy’’ pour les prochains mois et je devrais me faire laisser tranquille au English Corner… Une bonne chose de fait!

Avec le statut de prof viennent aussi certains privilèges. Trois étudiants d’un autre département et fervents admirateurs du English Corner, m’ont invité à souper en ville la semaine dernière. Je les ai rejoints à la barrière de l’école et nous avons marché bras-dessus-bras-dessous jusqu’au restaurant. Je vous assure que je n’avais aucun choix d’accepter cette proximité forcée, car ils exerçaient tous une prise de Kung-fu sur mes bras et se chicanaient pour marcher à côté de moi. En traversant la rue, je me faisais bardasser à gauche et à droite.. de peur que je me jette devant un véhicule. ‘’Wow, merci les gars, je ne sais pas comme j’ai survécu à Shangqiu jusqu’à présent…’’ Arggg. Ils pensent vraiment que parce que nous ne parlons pas chinois, nous devons être de parfaits imbéciles, incapables de fonctionner en société! Bref, en arrivant au restaurant, les serveuses se sont immédiatement jetées sur nous pour m’observer de plus près et prendre notre commande. Heureusement, j’ai eu mon mot à dire sur les plats commandés alors nous avions un peu de tout. Le défi est arrivé lorsque j’ai saisi du poisson avec mes baguettes et découvert qu’il était recouvert d’arrêtes… En Chine, on ne perd visiblement pas sont temps à enlever les os, car de toute façon, les clients les recrachent sur la table… mais pas moi! J’ai mâchouillé du mieux que je le pouvais mon petit morceau et tenté d’extraire les bouts dangereux subtilement. Ensuite, décidant de ne plus risquer ma vie, je me suis précipitée sur le plat de poulet pour découvrir que c’était un ‘’Extra’’. Et par ‘’Extra’’, je veux dire, extra-os, extra-graisse et extra-plumes… YUM! Bref, c’est clairement moi qui a tout mangé le plat de légumes. Après notre repas, les étudiants voulaient me traîner au magasin de photo pour prendre des clichés dans une cabine qui les transforme en auto-collant… Non merci! Je ne veux pas me retrouver sur tous les agendas des étudiants! En tout cas, auront tout de même appris de cette soirée que ‘’Wow Andy, you can use chopsticks!’’. Et oui et vous ne devinerez jamais: Le matin j'arrive à m'habiller sans mon papa et ma maman!!

Wednesday, March 9, 2011

Un peu plus haut... un peu plus loin - Pékin 2

Notre deuxième journée à Pékin est consacrée entièrement à la visite de la Grande Muraille! Je sais que pour certains d'entre-vous cette relique asiatique est synonyme de promiscuité dans une mer de touristes qui tentent tous de se prendre en photos à bout de bras affublé de casquettes de Mao, mais pour moi lorsqu'on me la mentionne, j'ai des frissons qui me parcourent la colone vertébrale. J'ai repoussé ma visite de la Muraille le plus tard possible, car je voulais avoir suffisament de temps pour l'apprécier et non me faire brusquer par d'autres touristes où un horaire trop chargé. En fait, la visite de Maxime est tombée à point, car elle m'a obligée à y aller à un moment beaucoup moins touristique, donc beaucoup plus tranquille et incroyable!

Un autobus plein à craquer de touristes en habit de neige (pas l'autobus...les gens) est venu nous cueillir à l'auberge et nous nous sommes grattés la tête pendant quelques minutes dans l'allée en se demandant sur quels genoux nous devions nous asseoir pour le trajet. J'ai vite cherché des yeux le plus beaux gars (donc les plus beaux genoux..) mais pas de panique, la guide nous a tous trouvé un petit strapontin dans l'allée et Max a passé le voyage joue à joue, ''squeezé'' contre un gros italien de 300 livres... Pour une fois, nous aurions bien aimé que les touristes soient des petits chinois mal-nouris! Mais si Max n'était pas chanceux, ce n'était rien comparé au pauvre Irlandais qui était pris derrière l'Amici. Bref, le trajet s'est déroulé quand même rapidement et nous sommes arrivés au petit village à la base du point Mutianyu de la Muraille. L'excitation était à son comble! Tellement que nous avons oublié de suivre la guide et sommes partis à toute vitesse pour grimper la montagne vers la muraille. Minute papillon, il fallait aller chercher les billets, donc redescendre pour ensuite remonter. Plus tard, cet extra 200 mètres de jambes neuves dépensé m'aurait probablement été bien utile, mais j'étais comme qui dirait ''folle comme de la marde'' de voir la Muraille donc ce n'était pas bien dramatique.

Pour rejoindre le ''Mur'', nous pouvions soit emprunter le téléphérique ou le sentier, mais nous avons décidé d'un commun accord que ''le téléphérique c'est pour les faibles'' alors j'ai suivi Max vers l'escalier sans fin (décidément moi et les escaliers chinois, c'est toute une histoire d'amour!) pour nous rapprocher de notre but. Ce n'était pas facile, mais dès que mon ami avait le dos tourné, je m'agrippais subtilement à son manteau alors je n'ai pas forcé tant que ça! Quelques minutes et quelques gouttes de sueurs plus tard, ELLE était là, devant moi, comme si elle m'avait attendu pendant toutes ces années (parce que Dieu seul sait que moi je l'aie attendue!)... LA GRANDE MURAILLE!

Je me suis tout de suite précipitée pour l'embrasser les bras ouverts sous le regard incrédules de mon ami qui se demandait probablement ce que la Chine avait bien pu faire de mon cerveau! ''Euh Andréanne... tu sais qu'on est même pas encore dessus!''. ''Oui, oui je sais bien'', lui ai-je répondu alors que je ravalais les quelques petites larmes qui auraient bien complétée mon humiliation totale. J'ai finalement lâchée prise (La Muraille, a qui j'avais coupée le souffle, à pris une grande respiration) et nous avons franchis les dernières marches. Dès notre arrivée au sommet, nous sommes tombés nez à nez avec l'Italien qui avait, lui, emprunté le téléphérique (Max: ''Tu vois que ce n'était pas plus rapide!'') et je me suis coincée la tête entre deux piliers pour regarder la Muraille serpenter au loin. Avec la neige qui était toujours au sol et l'absence de touristes, c'était comme si ''Elle'' m'offrait un tour V.I.P. Max visiblement moins ému à conconcté notre plan de match alors que je restais en place, incapable de bouger ou de dire quoi que ce soit. Si nous allions vers la gauche, nous pouvions passer 19 tourelles vers le plus haut point ou aller vers la droite et franchir quelques kilomètres vers la première station. Tant qu'à y être, on va faire un peu d'exercice alors je me suis mis à tituber vers la gauche.

Cette partie de la Muraille n'est pas réputée comme une des plus difficiles à explorer, mais la neige, ajoutant le facteur ''fracture du coccyx imminente'' nous a encouragée à avancer avec précautions. De toute façon, ma caméra bien sortie et prenant des photos de chacune des briques, je n'aurais pas pu courir. À la droite de la Muraille, les montagnes s'offraient sous nos yeux, le ciel complètement bleu et le soleil faisant refléter la neige et à notre gauche, une immense vallée reposait entre les partie du mur. Toute une vue. En avançant vers le point le plus haut, nous avons rencontré quelques touriste, mais personne n'avait vraiment envie de jaser, trop occupés à regarder la bouche ouverte à gauche, à droite, devant et derrière. Après quelques minutes d'ascension Max s'est tourné vers moi. ''Au fait, est-ce que tu crois que je vais pouvoir trouver des toilettes?''. Euh... bonne question! Fais un noeud?? Et bien non, lorsque je l'ai rejoint à la prochain tour, il était en train d'arroser les paquerettes du sommet de la Muraille de Chine par une des fenêtres. Mémo personnel: Andréanne rationne ton eau! Toujours plus loin et toujours plus haut, nous nous approchions de notre but, un oeil sur la montre (nous avions trois heures pour rejoindre le groupe à la base) et l'autre sur les dalles gelées.

Ce n'est que lorsqu'il nous restait seulement 3 tourelles avant le plus haut point que j'ai atteint mon Waterloo... un escalier géant avec des marches de la hauteur de mes genoux qui faisait passer celui où j'ai falli trépasser à Nanjing pour un ''step'' de cours d'aérobie! Maudite merde, je devais aussi redescendre par la suite! J'ai maudit notre esprit téméraire qui nous avait fait cracher sur le téléphérique pendant quelques minutes, puis j'ai affronté le monstre. Max, voulant m'aider du mieux qu'il le pouvait à défaut de me porter sur ses épaules, tentait de me distraire en me racontant des blagues et me de donnait des trucs pour faire passer la douleur des fesses aux cuisses, puis des cuisses aux fesses, puis des fesses aux mollets... si seulement j'avais pu marcher sur les mains, ça m'aurait grandement aidée! Rendue à quatre pattes, j'ai franchis la dernière marche avec un sentiment de conquète mondiale et dès que j'ai ramassée mon cordon du coeur qui trainait dans la ''Schnoote'', j'ai vu que ça montait toujours. Une des principales qualités d'un touriste intelligent, selon moi, c'est de savoir quand c'est assez, sinon on se retrouve, face première, sur la muraille de Chine nécessitant de la réanimation cardiaque! J'ai donc encouragé mon ami à continuer sa montée pendant que j'allais ''Rester ici et bien profiter de la vue!''. Mon attention s'est tournée vers une petite vieille qui vendait des bouteilles d'eau et des barres Snickers à un prix ridicule et je l'aie tout de suite allégée de son fardeau (Maudit que je suis gentille!) pendant que j'observais ce qui serait pour moi, le plus haut point de la Muraille. J'ai profité de l'absence de Max, qui parcourait les dernières mètres en courant, pour jaser un peu avec elle et j'ai découvert qu'elle faisait la montée chaque jour directement de la vallée (pour ne pas payer les droits d'entrée) avec un sac plein de trucs à vendre aux touristes. Je m'incline madame, vous ''torchez'' royalement ma forme physique que je croyais quand même au-dessus de la moyenne! Si j'avais eue besoin d'une casquette de Mao à ce moment, c'est certain que c'est d'elle que je l'aurais achetée!

Plusieurs minutes plus tard, Max m'a retrouvé et nous avons commencée notre descente vers le restaurant où nous attendait notre guide. Moment insolite du trajet: Nous sommes arrivés face à face avec un âne, prêt à ramener les touristes ambitieux sur le plancher des vaches. C'est vrai que ça aurait fait une descente tout en classe d'arriver à dos de bourriquet, mais il me restait quand même un petit brin d'égo qui avait survécu à la montée! Nous avons tout de même payé quelques Yuan de plus pour rejoindre le village en 5 minutes assis sur une luge express qui scillonait la paroie. Très cool! Arrivée en bas, nous avons dit aurevoir à la Muraille (pour Max) et à la prochaine pour moi! Parce que oui, je compte bien y retourner en été, lorsque la neige aura fondue et que je me mêlerai aux autres touristes avides, des étincelles dans les yeux revoyant une dernière fois mon plus grand rêve.

Tuesday, March 8, 2011

Mao qui? - Pékin 1

Après une semaine passée à Shangqiu, il était bien temps que Max puisse voir un peu plus de la Chine ''Mystique et époustouflante'' et un peu moins de la Chine ''Je me fouille dans le nez en public'' qu'offre Shangqiu. Je nous ai donc acheté deux billets de train pour Pékin et nous étions en route!

Par un heureux hasard (remarque que ce ne serait pas un hasard si je savais quels billets j'achetais... mais bon!), nous nous sommes retrouvés dans une cabine à quatre lits ''soft sleepers''. Je ne sais pas exactement pourquoi ça s'appelle ''soft-sleepers'' parce que le matelas est exactement le même que dans les cabines régulières, mais il y a une petite porte que nous pouvons fermer pour ceux qui ont le sommeil plus léger (BINGO...soft-sleepers!!). Nous partagions donc notre cabine avec un couple de jeunes mariés... mais par jeunes je veux dire 19-20 ans et non 25-26 ans (ils sont fous ces Chinois!) qui était vraiment très très tranquilles et nous avons pu dormir une bonne partie du trajet. Ce genre de cabine peut être très confortable, mais parfois aussi de la véritable torture s'il faut la partager avec a) un ronfleur, b) un mangeur de graines de tournesol compulsif, c) un placoteux au cellulaire. Dès notre arrivée à Pékin, nous avons sauté dans un taxi pour trouver notre auberge de jeunesse et récupérer le McDonald que j'avais promis à mon ami en sevrage... Sérieusement, c'est de la sauce à Big Mac qui coule dans ses veines!

Dès notre arrivée à l'auberge, nous avons été assaillis par la plus grande concentration d'étrangers que je ai vu dans la même pièce en Chine! Sérieusement, je voulais m'installer un kiosque devant la fenêtre et vendre des billets de ''peep-show'' aux passants chinois, j'aurais fait une fortune! Les deux garçons de la réception, nous ont expliqués dans un anglais parfait où se trouvait notre chambre et comment réserver les billets pour la grande muraille. Plus facile que ça tu meurs! Lorsqu'ils ont vu mon passeport de ''Foreign Expert'' chinois et appris que j'habitais dans la province d'Henan, j'ai même eu droit à un regard de sympathie. Incroyable, c'est tellement trou que même les Chinois ne veulent pas y habiter, je suis solide! Après avoir installé nos sacs dans la chambre, nous avons rejoint la foule pour prendre un verre et jouer une partie de billard. Ça faisait du bien de voir mon ami reprendre des couleurs après ce qui n'avait probablement pas été une semaine très très facile dans la Chine profonde. Personnellement, je ne suis pas très avide de la culture des auberges de jeunesse, où chaque petit voyageur du dimanche raconte ses exploits où ''il a vraiment vécu avec les locaux.. parce que LUI il sait ce qu'est la VRAIE Chine'' et comment ''je suis rebel parce que j'ai dessiné une moustache sur la photo de Mao''. Ahhhhhhhh mais ferme ta bouche! C'est pas nécessairement que je crois être mieux qu'eux, mais je pense qu'il y a toutes sortes de voyageurs et que: ''tout le monde se fout de la fois où tu as fait du rodéo sur un Yak!''. C'est drôle mais, désormais, quand je me retrouve dans un environnement où je comprends toutes les conversations qui se passent autour de moi, je deviens très souvent fatigué et j'ai besoin d'air. Ça ne sera pas beau quand je vais revenir au Canada!! Haha Bref, après quelques rhums and coke nous sommes retournés à la chambre pour nous coucher:

- Andréanne??
- Oui?
- Est-ce que ça te dérange si je mets en marche la climatisation? J'ai besoin d'air frais pour dormir...
- Euh ok..

À ce point, Max ne m'écoute plus que d'une oreille alors qu'il cache la manette de la clim sous son lit pour ne pas que je puisse la fermer. Ne vous inquiétez pas, il n'est pas cruel, mais il aime bien me jouer des petits tours (lors de notre nuit à Shenzhen, il avait caché les piles de la manette...). Une heure plus tard, il décide d'ouvrir la fenêtre, car il a toujours chaud. À ce point, j'étais déjà endormie alors je ne me suis rendu compte de l'état de la chambre que le lendemain matin alors que j'avais des stalactites qui pendaient du bout de mon nez et un panda dans la gorge... Maaaaaaaaaaaaaaaax!!!!!!!!!!!!!

Lorsque je me suis finalement levée pour fermer la fenêtre, j'ai remarqué qu'il y avait déjà 3-4 centimètres de neige au sol et que ça continuait à tomber. C'est donc pour ça qu'il faisait si froid. D'un mouvement vif, j'ai tiré sur la couverture de Max et entrée dans la salle de bain en le laissant bouche bée dans son lit. Ça se joue à deux ce petit jeu-là!!

Après un déjeuner de champion, nous avons emprunté le métro vers la Place Tian'anmen. J'arrivais à peine à marcher tellement j'étais excitée et que je rebondissais partout! Heureusement que mes dix couches de vêtements rallentissaient un peu mes élans sinon j'aurais probablement été arrêté pour l'initiation d'un mouvement de foule. À la sortie du poste de contrôle du métro (rien à déclarer monsieur l'agent!), nous avons dépassé les petites Chinoises en talons hauts (Tu n'as pas pensé à mettre tes crampons ce matin, hein?) et les vendeurs de tuques en forme de tête de panda (format pour adulte aussi disponible!) et nous sommes arrivés au beau milieu du ''Square''. Je dois avouer qu'avec la neige c'était un peu moins impressionnant que ce que j'avais imaginé (je vais devoir y aller en été pour comparer), mais c'était tout de même incroyable de penser que j'ai mis les pieds dans un des endroits historiques les plus célèbres du 20e siècle! Avant mon départ, j'ai lu un livre sur le massacre de la Place Tian'anmen alors j'ai tenté de partager l'information avec Max: ''Alors pendant la Révolution Culturelle, sous Mao...'' et Max de répondre: ''C'est qui Mao?'' Oups, on laisse tomber! Au moins, il y a une très très grande photo de lui au dessus de l'entrée de la cité Interdite alors il n'a pas eu à rester dans l'obscurité pendant trop longtemps... On repassera plus tard pour les détails. Pendant notre visite, nous avons aussi été témoins de ce que font les militaires chinois lorsqu'ils ne sont pas en entraînement: Ils déneigent la ville! C'est vrai que ça ne coûte pas cher, mais il faisait très froid pour être en petit habit de combat à pousser un morceau de bois contre le sol gelé (Communisme: pas de pelle pour tous, alors pas de pelle du tout!).



Après quelques minutes à prendre des photos et observer la Cité Interdite de loin, nous avons décidé d'y entrer. À ce point, je vais tenter de vous décrire de manière extrêmement médiocre ce que j'ai vu, mais dites-vous que tout ce que je raconte est au moins multiplié par dix, entourée de dorures en or et saupoudrée de neige. C'était incroyable! Après avoir payé nos 40 Yuan de droit d'entrée (en passant, c'est un des sites qui coûte le moins cher en Chine!) nous nous sommes mêlés à la foule et avons fait la file pour pénétrer dans la Citée. Chaque chambre du terrain est séparée en trois sections latérales ce qui fait que pour vraiment tout voir le site, il faut aller jusqu'au bout dans la rangée du centre, revenir à droite, retourner jusqu'au bout à gauche et ressortir par l'entrée! Tout un contrat. Nous avons suivi les différents groupes dans la ligne du milieu pour arriver au premier terrain. Chacun des Palais de la cité comporte un grand jardin avec un temple au centre qui héberge un trône quelconque. Je n'avais malheureusement pas de guide audio avec moi cette fois-ci, mais je vais le prendre lors de ma prochaine visite pour avoir un peu plus d'information. De toute la Cité, je crois que le Jardin Impérial est l'endroit le plus impressionnant, car le visiteur se retrouve entouré d'une végétation luxuriante et de plusieurs formations rocheuses qui font tout de suite oublier que nous sommes en plein milieu du centre-ville de Pékin. Nous sommes ensuite revenus par le côté gauche pour visiter une exposition de poterie et compléter notre exploration. Je ne peux absolument pas dire que nous avons tout vu la Cité Interdite, c'est vraiment un cas de ''Secrétaire! Annulez tous mes rendez-vous de l'après-midi!'' afin d'en explorer chaque recoin. En conclusion, je pense que l'architecture est vraiment incroyable, mais ce qui est mis en exposition pour les touristes n'en vaut pas vraiment le coup. Vaux mieux se promener dans le site que de perdre son temps dans les différentes salles pour scruter de la poterie... mais à chacun ses plaisirs!



Revenant à nos tuques de Panda, ce qui était le plus amusant de la situation hivernale soudaine c'est que plusieurs messieurs avaient froid à la tête et devait se trouver un couvre-chef de fortune - la tête de Panda. Nous avons vu des hommes de tous les âges porter le superbe chapeau et avons suivi pendant une bonne partie de la visite deux jeunes hommes avec chacun une tuque de Panda et des manteaux de Michael Jackson dans Thriller... la classe totale!


Après un repas éclair, nous avons emprunté le métro pour nous rendre au Palais d'été et terminer d'un seul coup la visite des résidences des empereurs. Contrairement à la Cité Interdite, je n'avais vraiment aucune idée de ce que nous allions visiter et j'ai été agréablement surprise. À ce point, la neige a arrêté de tomber et la température a grimpé de quelques degrés. En passant, si vous pensez que de la ''Slush'' canadienne c'est dégoûtant, je vous épargne les détails sur son homologue chinois... bref, c'est une bonne chose qu'il ne neige pas souvent là-bas! Le Palais d'Été se trouve juché au sommet d'une petite montagne et entouré d'un superbe parc donnant une vue imprenable sur le lac avoisinant. Avec les arbres couverts de neige, c'était carrément féérique. Seul petit moins, de la neige qui a fondue... puis regelée sur des belles dalles en brique, ça fait toute une patinoire. Nous avons passé la visite à nous agripper sur tous les arbres avoisinants pour ne pas terminer face première dans les bâtiments centenaires. Les pauvres Chinois, qui n'ont pas l'habitude des ''petits pas sur la glace'' tombaient comme des mouches le long du sentier. Un vrai champ de bataille, ce n'était pas beau à voir... Justement au moment où je descendais une pente particulièrement escarpée et que je venais de voir ma troisième madame à talons prendre une débarque, mes pieds ont quitté le sol, au ralentis comme dans un film, et je suis tombée à la renverse avec grâce et élégance, mais suffisamment lentement pour que je puisse amortir ma chute avec mes mains. De toute beauté, 10 sur 10! Une chance que je ne me suis pas fendu le crâne parce que Max était déjà bien rendu loin avec sa technique de descende de neige ''ferme les yeux et cours''.

Moment étrange de la visite, à un certain point, nous sommes arrivés à une petite forteresse en pierre où plusieurs visiteurs exécutaient un rituel bizarre. En gros, le but du jeu était de toucher un morceau de la construction et de ne plus bouger. J'imagine que c'était un transfert d'énergie ou une prière quelconque, mais on dirait vraiment qu'ils étaient en plein milieu d'un jeu de Tag et que quelqu'un allait surgir des buissons pour leur passer entre les jambes et les ''libérer''. Je me suis retenue.

En arrivant au sommet de la montagne, nous avons pu observer de plus près le lac et avons découvert une bonne centaine de Chinois en train de marcher directement sur la glace afin de se rendre à l'île du centre. Mais le problème dans tout ça c'est qu'à plusieurs endroits, la glace n'était pas suffisamment profonde et que l'eau jaillissait par les trous. Peut-être que c'est parce qu'ils n'ont pas l'expérience de l'hiver, mais j'ai préféré ne pas m'aventurer sur la ''patinoire''. Après les avoirs observés pendant un moment, nous ne savions pas vraiment comment ils arrivaient à rejoindre le lac jusqu'à ce que nous les voyions sauter, directement sur la glace... toujours au même endroit.... un après l'autre. Alors, on aime vivre dangereusement les gars? Je connais un bon jeu pour vous, ça s'appelle la roulette russe...



Finalement, en marchant vers la sortie du parc, nous avons découvert une autre patinoire où il était possible d'emprunter des mini-luges et se promener sur la glace avec deux grands pics affûtés. Ne faisant ni une, ni deux, nous nous sommes retrouvés à faire la course sous le pont et à se menacer mutuellement avec nos ''pôles''. En général, c'est une excellente idée et selon moi, c'est beaucoup plus amusant que du patin, mais ça ne passerait jamais au Canada en considérant les facteurs glace-pics affûtés-vitesse. Bien évidemment, nous devions essayer la ''méga-luge-duo'' alors nous nous sommes assis sur l'engin et avons commencé à avancer à toute vitesse. Tout se passait très bien jusqu'à ce qu'un chinois décide de se jeter dans notre trajectoire et qu'il termine (lui... pas nous) tête première dans le banc de neige. QUOI? C'était à lui de ne pas se mettre dans le chemin de notre ''chariots of fire'' maison. Nous avons ri pendant plusieurs minutes tout en nous confondant en excuses, mais ce n'est pas facile d'avoir l'air sincère quand on se tord de rire sur la glace. Le pauvre monsieur avait d'avoir perdu la course olympique alors qu'il regardait la neige dans ses bas avec un regard piteux.

Notre journée s'est terminée au bar de l'auberge où nous avons partagé une bonne bière en attendant avec impatience le lendemain et notre visite de la Grande Muraille de Chine (cue Shannon: ''Dude you don't have to say - of China- everytime! There is no Great Wall of Canada'', merci Shannon)

Tuesday, March 1, 2011

Où est Kevin?

''Oh il se remet de sa chirurgie...'', me dit un étudiant blasé.

Aujourd'hui je revoyais un groupe d'écriture pour la deuxième fois de la session et un de mes jeunes les plus bavards (ils sont tellement peu que je les reconnais vite!) manquait toujours à l'appel. Il n'est pas très difficile à manquer, car c'est le beau gosse de la classe, en se fiant aux standards chinois bien évidemment, qui s'habille habituellement beaucoup trop à la mode pour Shangqiu, généralement avec un manteau à col de fourrure quelconque (d'écureuil?) et a les cheveux demi-bouclés, demi-droits avec une belle (hum... hum) teinture rousse. La semaine dernière, quand j'ai demandé au responsable de la classe où était Kevin, il m'a dit qu'il devait aller chez le médecin. Habituellement, c'est le genre d'excuses bidon que les étudiants me donnent lorsqu'ils préfèrent rester au froid chez eux alors je n'ai pas posé plus de questions.

Ce matin, étant donné qu'il était toujours absent, j'ai redemandé à Richie où se trouvait Kevin et il m'a annoncé qu'il était toujours à l'hôpital. ''Toujours à l'hôpital? Je croyais qu'il était chez le médecin?'', lui demandais-je inquiète. Quand un étudiant se retrouve à l'hôpital en Chine, ça ne présage jamais rien de bon. ''Non, non'', me répond-il, ''Il s'est fait opérer les yeux''. Je me mets à rire me rappellant à quel point je le taquinais, car il ne voulait jamais porter ses lunettes (c'est pas cool!) et passait la majorité du cours à se plisser les yeux pour déchiffrer ce qui était gribouillé au tableau (ça par contre, c'est ma faute). Tant mieux pour lui, il pourra mieux voir! ''Non non Andy, pas les yeux, mais les paupières!'', corrige l'étudiant. Hein? De la chirurgie plastique? Je cherche tout de suite à en savoir plus... ''Pourquoi, il a un problème avec ses yeux?'', ''No, he wanted to look more.. more... handsome!''. Oh mon dieu... vraiment? Il manque deux semaines d'école pour se faire débrider les yeux? Et bien oui! L'étudiant voyant mon incrédulité se met à renchérir ''Oh yeah, a lot of people do it, it's very cheap. Less than 1000 Yuan (150$)''.

J'attends donc maintenant avec impatience le retour de Kevin pour voir si je vais être capable de le reconnaître et s'il sera vraiment ''more handsome''! À suivre...