Friday, February 25, 2011

Le visiteur

Le plus drôle, lorsqu’on reçoit de la visite en Chine après plusieurs mois d’acclimations au pays, c’est qu’on retrouve tous les émerveillements de l’arrivée, pour le meilleur et pour le pire…
En arrivant à l’aéroport de Shenzhen après mes vacances en Thaïlande, m’attendait mon fidèle ami de mes années dans l’armée, Maxime. Pour tous ceux qui le connaissent, il est hilarant, toujours près à parcourir des distances impossibles pour passer du temps avec ceux qu’il aime et surtout plein de surprises. Du moment où il m’a annoncé qu’il venait passer ses deux semaines de vacances avec moi, je savais que mon retour en Chine serait mémorable. J’ai donc passé la douane le plus rapidement possible et me suis retrouvé devant le carrousel à bagages avec beaucoup d’anticipation. Parce que notre temps ensemble était compté, il a fallu qu’il arrive à Hong Kong seul, traverse la douane vers la Chine et se rende à l’aéroport sans moi. Pour un voyageur tout de même expérimenté, mais qui a plutôt l’habitude des touts inclus, j’espérais qu’il s’était bien rendu et que je n’aurais pas à appeler la police pour retrouver un petit Gatinois en détresse dans la mégapole de Shenzhen! J’ai malheureusement la mauvaise habitude de me retrouver sans bagages après un long voyage alors quand toutes les valises ont disparus du chariot et que mon sac a dos n’y était pas, j’ai pensé que mon mauvais karma était de retour… c’était sûrement la maudite photo de chat! J’ai agrippé la première chinoise en vue et lui ai expliqué sans pincettes que JE partais pour Shangqiu demain et qu’ELLE avait intérêt à retrouver mon sac OU SINON… Elle a couru vers la porte et est revenu me dire quelques minutes plus tard qu’ils avaient retrouvés mon sac et que quelqu’un l’avait pris par erreur. Good girl.  Wow, s’approprier la mauvaise valise dans l’excitation du moment, ok, mais un sac à dos, il faut vraiment être aveugle! J’ai donc traversé la porte des arrivés et attrapée mon sac en m’assurant de jeter un regard qui tue à la coupable. Franchement madame, c’est pas fort! Heureusement, Max m’attendait tout sourire et nous sommes partis vers l’hôtel pour y passer la nuit avant notre train du lendemain.
En chemin dans le taxi, Max s’est tourné vers moi un peu inquiet : ‘’Euh… Andréanne? Les toilettes de l’hôtel, elles vont être comment?’’. ‘’Qu’est-ce que tu veux dire? Elles sont normales’’ lui répondis-je amusée. J’étais finalement du côté arroseur plutôt qu’arrosé de la ‘’bonne blague chinoise’’. ‘’Et bien c’est qu’en arrivant à l’aéroport, je suis allé aux toilettes et quand j’ai ouvert la porte, je me suis demandé qui avait pris le bol. Franchement, s’ils font des réparations, ils devraient mettre un signe ou quelque chose!’’ me confie-t-il gêné. Haha tu n’es pas au bout de tes peines mon gars! J’en ai profité pour le rassurer et lui dire que les toilettes chez moi sont normales mais qu’il devrait tout de même apprendre à ‘’s’accroupir’’ pour les envies pressantes. Nous sommes arrivés à la réception et avons trouvé notre petite chambre crado. Je me suis tout de suite effondrée de fatigue, mais Max qui était sur l’heure canadienne a décidé que s’il devait rester réveiller, il méritait de la compagnie. Après plusieurs mois sans vraiment communiquer, nous avons passé la nuit à jaser alors qu’il se tortillait inconfortable dans les draps sales.  J’étais trop contente de retrouver mon ami alors je lui ai répondu en monosyllabes jusqu’à ce qu’il s’endorme finalement.
Le lendemain nous nous sommes dirigés vers la gare où j’ai récupéré nos billets de train que Shannon avait laissé à la consigne d’un hôtel chic. Je suis entrée dans le lobby vêtue de mes plus beaux jeans et j’ai demandé au valet mon enveloppe.
-          Hello, did your friend stay in our hotel?
-          No, she didn’t but you have an envelope for me.
-          Ok, are you a guest here?
-          Euh… no but you have an envelope for me…
Le pauvre gars semblait vraiment se demander pourquoi et comment il avait un colis n’appartenant ni à un ancien, ni à un futur client… Ahh les charmes féminin, parfois ça ne s’explique pas. Bref, dix minutes plus tard, nous avions nos billets. Le trajet jusqu’à Shangqiu s’est fait sans anicroches et Max qui voulait voir le panorama chinois a malheureusement succombé à son décalage et passé un bonne partie du voyage à tester l’opacité de ses paupières. Ce n’est pas très grave, il allait avoir l’occasion de se reprendre plus tard.
Nous avons passé ses premiers jours à Shangqiu à relaxer et sortir quelques fois pour trouver de la nourriture dans une ville qui était toujours endormie par ses célébrations du festival du printemps. En gros, aucun restaurant à 10 km à la ronde de l’université n’était ouvert. Nous devions nous déplacer majoritairement en taxi et Max  m’a très rapidement fait comprendre qu’il avait la chienne et que ‘’pourquoi est-ce qu’ils prennent la peine de dessiner des lignes dans la rue quand personne ne sait vraiment conduire’’. Et bien c’est le dépaysement total que tu voulais mon ami! Plus vrai que ça tu meurs et je ne t’ai même pas encore fait goûter de la bouffe sortie du fond de la casserole d’un cuisinier sur la rue! You are in for a treat my friend!
À ce point, nous venions de découvrir les nouveaux poulets de mon voisin et pour le bien de mon ami et sa santé mentale nous devions rapidement nous organiser un petit voyage typiquement chinois : Pékin et sa grande muraille. Mais surtout pas avant d’avoir visité les attractions locales!

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