Wednesday, May 25, 2011

Sortez vos bouchons, c'est l'Opéra! - Pékin 2 (Prise 2)

Après un repas de lasagne brûlante avalée à la vitesse de la lumière (bonne blague chinoise: ils servent la lasagne avec des baguettes...), nous sommes montés dans un camion de l'auberge pour assister à notre activité mondaine du week-end: L'Opéra de Pékin. En fait, c'était plutôt une représentation ''améliorée'' pour les touristes, car ce type de spectacle peut facilement s'étirer sur plusieurs heures et laisser le gars-qui-s-est-trompé-de-salle-et-qui-voulait-voir-une-comédie-avec-Adam-Sandlers se tordre de douleur dans son siège avant de mourir dans l'explosion de son cerveau provoqué par le ramassis de choses étranges qui se passent sur la scène. Mais Naïk et moi aimons la ''cultuuuuuure'' (à prononcer avec les lèvres en cul de poule) alors nous savions à peu près ce qui nous attendait... et sinon, c'était tout de même une expérience mémorable. Alors qu'est-ce qui rend l'Opéra de Pékin particulier?
Premièrement, les costumes sont à couper le souffle! Des barbes longues de 2-3 pieds, aux couvre-chefs d'une hauteur indécente, en passant par les petits souliers plate-forme pour hommes et femmes et les grandes robes multicolores. C'est superbe! Ajoutez à tout ça des masques et maquillages ''beurrés'' au rouleau et le Cirque du Soleil semble s'être fait maquillé par ''Nancy'' du centre-d'achat!

Deuxièmement, les ''chanteurs'' de l'Opéra ont un style... comment dire... particulier? En gros, (surtout pour les femmes) c'est un peu comme prendre un long couteau et le passer lentement et pendant 1h dans le fond d'une assiette. C'est strident et ça ne finit plus. D'après ce que j'ai lu, les chanteurs ont développé ce type de voix car jadis, les représentations étaient en nature et ils devaient chanter de cette manière pour enterrer le bruit ambiant. Ouf.. Ensuite, même si les paroles sont en mandarin, il est généralement nécessaire de fournir des sous-titres car les mots et les phrases sont étirés à plus finir et quand l'homme a finalement terminé de dire ''daaaaaaans laaaaaaa cuissiiiiiiiiiiiiiiinnne'' on oublie qu'il a dit au début ''Femme va donc...''. Et qui dit sous-titre en Chine, dit généralement hilarité et choix de mots complètement inapropriés pour le type de représentation. C'est pourquoi sur l'écran à un moment il y avait d'écrit: ''No, you shut-up!''. Finalement, pour clore l'aspect musique, moi qui a appris le Er-hu depuis quelques mois et qui connais quand même les instruments, je peux vous dire qu'on dirait que ceux utilisés dans l'Opéra sont plutôt du type ''batterie de cuisine'' que véritable orchestre. Pendant un long moment, il n'y avait que des bruits intermittents de clochettes et de tambours et nous nous sommes demandé si le percussionniste ne s'est pas fait remplacé par le gars des clochettes, qui devait ''multi-tasker'' alors qu'il était aux toilettes. PING, PONG, BING, BONG, PING, PING, PONG... ''Boules Quiès très chère?'', -''Oh! mais avec la plus grande joie madame!''.

Troisièmement, l'Opéra de Pékin comporte aussi des scènes de combats (je soupçonne aussi que ça a été ajouté pour réveiller le public masculin qui s'était fait piéger à assister au spectacle par leur femme). À ce niveau, je n'ai vraiment rien à redire considérant que l'actrice principale a passé la majorité du spectacle a renvoyer, avec toutes les parties de son corps, des lances projetées dans sa direction, sans jamais en manquer une seule! Chapeau! De plus, des acrobates ont aussi traversé la scène à plusieurs reprises en alternant entre des saltos avants et arrières (pas en même temps... ils resteraient sur place! haha). L'aspect Kung-fu est probablement l'élément le plus accessible du spectacle et celui qui a aussi justifié les 200 Yuan qu'aura coûté mon billet. 


Pendant la durée de l'Opéra nous avons assisté à 2 actes différents. Le premier étant l'histoire de la femme d'un Empereur qui se suicide lorsque son mari revient de la guerre et le deuxième suivant une ''Robin des bois'' chinoise qui vole une banque pour redonner l'argent au peuple. Pour comparer, le premier était probablement beaucoup plus traditionnel, mais le deuxième, avec toutes les acrobaties et les personnages différents, était franchement plus amusant. Comme pour célébrer le partenariat France-Québec qu'est notre paire Naïk-Andréanne, il y avait même un groupe de touristes français assis dans la rangée devant nous et un groupe de Québécois à l'arrière. En comparaison, les Français prennent plus de temps à s'installer (ce qui a poussé mon amie à les ramener à l'ordre! GO Naïk!), mais quand le spectacle est commencé, ils se taisent, alors que les Québécois s'installent silencieusement pour terminer avec toutes sortes de commentaires. Et la madame de Trois-Rivière de s'exclamer en plein milieu des acrobaties: ''Ayoye Jean-Guy, c'est écoeurant!''. En effet madame... en effet...

Reste alors à se demander si à l'ère du cinéma, d'Internet, de Criss Angel, de Jackie Chan, des combats ultimes et d'American Idol, ce type de représentation en vaut encore le coup? Pour l'aspect traditionnel chinois? Oui absolument! Mais pour le reste louez-vous un bon film de Bruce Lee, peinturez votre visage comme pour le Super-Bowl et demandez à votre copine de gratter une assiette à quelques centimètres de vos oreilles... le résultat sera similaire et ça vous aura coûté moins cher!     

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