Sunday, April 10, 2011

Un éléphant, ça trompe... - Guilin 3

Lors de mon dernier matin à Gulin, parce que je partage ma chambre avec trois inconnus, je décide d'attendre qu'ils quittent tous la chambre avant de sortir de mon lit et de me préparer pour la journée. De toute façon, mon train n'est qu'à 19h alors j'ai amplement le temps de me prélasser au lit. Il faut bien profiter des vacances un peu quand même! Je termine de tout remballer vers 10h et je quitte sans regrets le petit dortoir.

Mauvaise nouvelle, il peut de nouveau et cette pluie-là ne semble pas vouloir passer. J'attrape un déjeuner rapide et me prends un taxi pour visiter la Reed Flute Cave à l'extérieur de la ville. Et pour être à l'extérieur, ça l'est! 40 Yuan plus tard, le chauffeur ravi me dépose au pied de la montagne et va collecter sa prime de livraison de touriste au guichet de billets. Je n'ai pas trop compris ce qu'il obtient, mais chaque fois que j'ai visité un endroit touristique, le chauffeur m'accompagnait à la billeterie pour remplir un formulaire quelconque. Bref, je remonte la fermeture éclaire de mon imperméable trop mince et grippe rapidement les quelques marches qui m'amènent à l'intérieur de la caverne. Ma première réaction lorsque je mets les pieds à l'intérieur est de me dire que: ''Wow, ils ont fait tout une job de plâtre! On dirait presque une vraie caverne!''. En effet, la roche est polie de manière étrange ce qui fait qu'elle a plutôt l'air fait de plastique et je dois la toucher pour accepter que c'est vraiment de la roche. Je suis pratiquement la seule touriste sans guide, mais l'éclairage des années '80 multicolores qui rends mon entourage étrangement ''disco'' me permet de me promener à ma guise. Voulant toujours respecter la distance avec les groupes de touristes ayant payé pour une visite, je m'installe à distance égale entre deux groupes, mais découvre rapidement que chaque fois que j'arrive pour regarder une partie de la caverne, au moment où je mets les pieds dans la pièce, les lumières se ferment! Je continue comme ça à courir après la lumière lorsque je percute finalement que c'est le guide qui les active! Et bien quelle belle bande de ''cros****''! Il faut impérativement s'engager un guide si on veut pouvoir voir la caverne? Sinon, il faut y aller à tâtons comme les chauves-souris? Et bien trève de politesse, je me colle sans scrupules telle la sangsue canadienne au premier guide que je croise et lui respire dans le cou pendant toute la visite. À un certain moment, la grotte se transforme en un petit lac intérieur qui reflète exactement tous les rochers éclairés par les néons. C'est vraiment magnifique. Je prends quelques photos, en ne perdant toujours pas de vue MON guide et suit un groupe d'américains jusqu'à la sortie. La caverne vaut vraiment le détour, mais cet éclairage qui se ferme au rythme des visiteurs force tout le monde à se dépêcher, ne nous laissant pas vraiment profiter de notre 70 Yuan de frais d'entrée. Personnellement, j'ai rebroussée chemin à quelques reprises, question de bien pouvoir trouver dans la roche les ''champignons'', ''face de moine'', ''chevaux'' et autres sculptures naturelles remarqués par un gars sur un trip d'opium.


Lorsque je sors de la caverne, il pleut de plus belle, mais ne voulait pas nécessairement dépenser un autre 40 Yuan de taxi, je décide de prendre l'autobus. J'attends à l'arrêt avec six travailleurs chinois qui se disent que je dois sûrement m'être perdue. L'odeur de ces hommes ne prenant une douche que lorsqu'il pleut est carrément insuportable. Ce n'est pas des fourchettes et des couteaux qu'il faut exporter en Chine, c'est du DÉO! Merde si c'est ce que ça prends, je vais l'appliquer personnellement sur tous ces récidivistes de l'odeur corporelle. Sortez vos ''Tsous de bras!''. Les usagers ayant été trop lâches pour fermer les fenêtres pendant la tempête, la moitié des bancs de l'autobus sont couverts d'eau et donc inutilisables. Je m'installe dans l'allée et tente de me reconnaître mon arrêt, car je souhaite ensuite visiter l'Elephant Trunk Hill, une grosse coline en forme d'éléphant qui boit dans la rivière. Au pifomètre, je décide que je suis arrivée et me jete dans la rue, sortant ma carte pour trouver mon chemin. Après une vingtaine de minutes de marche dans les petits rues de Guilin, je ne suis plus certaine que les dix dernières personnes à qui j'ai demandé des directions m'ont envoyé sur le bon chemin. Au diable l'égo, je prends un taxi qui conduit sérieusement 50 mètres et me dépose à l'entrée du parc! GROS connard! Il n'aurait pas fallu qu'il me dise que je pouvais jeter une roche de l'endroit où il m'a attrapé et probablement frapper le gars de la billeterie au beau milieu du front?! Je paie sa course en rigolant parce que c'est vrai que c'est quand même cocasse!
Elephant Trunk Hill Park est une petite réserve naturelle où les visiteurs peuvent escalader la montagne de l'éléphant et se faire prendre en photo devant le rocher célèbre de Guilin. Après une courte randonnée en forêt, j'arrive au sommet et trouve un groupe d'étudiants qui m'aident à prendre quelques photos. Je suis chanceuse, car pour ma visite, la pluie s'est finalement arrêtée. Après l'exploration du parc, je me dirige sur la berge et prends la photo touristique obligatoire. À ce point, je dois malheureusement demander à quelques chinois de m'aider et ça me fait toujours rire car lorsque j'approche la femme du couple, elle tend tout de suite la caméra à son mari... de peur qu'elle lui explose entre les mains?... parce qu'elle ne sait pas l'utiliser?... parce que c'est une job d'homme? Ahhh c'est exaspérant! Je m'amuse à regarder quelques touristes prendre les poses les plus saugrenues, mais est un peu déçu ne pas en voir mimer un éléphant.

Je termine ma journée au Pizza Hut où je commande mon souper. Même au Canada, je ne suis pas trop fan de ce restaurant, mais en Chine, les pizzas sont encore plus étranges. Pizza végétarienne? Avec du maïs et de l'ananas... Pizza au poulet pop-corn? Pizza au fruit de mer? Avec de la pieuvre...  Pizza au thon? Et même si on veut prendre une pizza à la viande, il faut s'attendre à ce que ce soit quand même douteux. J'en mange deux, trois bouchées alors qu'un mal de ventre solide s'installe.

Prête à retourner à Shangqiu, je me dirige à la gare de train en avance et subit pendant les prochaines deux heures, la routine de bête de cirque que j'ai raconté plus tôt. C'est étrange, mais depuis que j'ai réservé mon billet de retour au Canada, ma tolérance envers les chinoiseries est beaucoup moins élevée. Comme me l'a si bien expliquée Naïk, au début tout est excitant et nouveau, ensuite on s'y fait car on n'a pas trop le choix, mais quand il ne reste que quelques semaines et qu'on presque goûter la poutine du bout des lèvres, les ''originaux'' chinois qui nous emmerdent, on aurait bien envie qu'ils restent chez eux!

Je devrai prendre mon mal en patience (et peut-être des clamants à cheval...) car il me reste 7 semaines et dans tout ça, je veux visiter Xi'an, Luoyang, Kaifeng, HuangShan et encore Pékin... Gros programme. Prochain weekend? Luoyang et son temple de Kung-Fu Shaolin! Voyons voir si des moines ça peut vraiment faire la ''split''!

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